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Dans le combat que se livrent les syndicats de médecins, les gestionnaires d'hôpitaux, la ministre de tutelle et les mutualités, le think tank Itinera estime que " l'opinion publique est manipulée par des affirmations hasardeuses à propos de la qualité et du financement des soins ". Les 30 et 31 mai, il était prévu que le cercle de réflexion présente au sein de la coupole hospitalière 'Together we care' (www.togetherwecare.be) une proposition " totalement indépendante de tout groupes d'intérêts " élaborée avec le concours du centre de recherche hospitalière et des soins infirmiers de la KU Leuven et de l'unité d'enseignement et de recherche (UER) d'Hygiène Sociale de l'Université de Gand. Cette proposition offre " un juste milieu constructif et étayé qui garde le meilleur du modèle actuel d'indemnisations mais présente également, là où la nécessité existe, des solutions pour le bien du patient ". La solution consiste en une indemnisation fixe et variable sur base de coûts justifiés " qui pallie les effets secondaires par une part d'indemnité orientée vers la prestation, sur base de la qualité ". La proposition a été soumise à 16 acteurs clés (1) qui ont approuvé unanimement " aussi bien le maintien des bienfaits de l'indemnisation actuelle que la nécessité du changement " Tout en espérant que l'intérêt du patient vaincra, Itinera estime que le débat est mal posé car des demi-vérités s'échangent entre les différentes parties. La première demi-vérité est que les partisans du financement par pathologie emploient directement le concept de 'financement all-in', ce qui " implique un glissement vers une indemnisation par prestation vers une base forfaitaire ". Parallèlement, " certains préféreraient voir un médecin comme un employé au lieu d'un indépendant. Ce type d'unilatéralité et d'agenda caché ne bénéficie pas au patient et bloque une réforme urgente et nécessaire ". La seconde demi-vérité consiste pour les adversaires de la réforme à " manipuler l'opinion publique avec un scénario catastrophe impliquant des économies sur la qualité et moins d'innovations dans la panoplie des soins ". Le véritable en jeun pour Itinera est que " les moyens financiers des soins de santé se déplacent afin de délivrer la qualité nécessaire aux besoins chroniques d'une population vieillissante et pour mettre à profit de façon croissante les possibilités technologiques de grande valeur ". A son tour catastrophiste, le centre de réflexion prévient que " sans un changement approfondi de la base d'indemnisation des soins, notre pays ne sera pas à la hauteur du cocktail extrêmement risqué de crises, économies, besoins de soins en constante mutation et croissance, et des nouvelles évolutions dans les besoins de soins, que nous voulons accorder à tous les citoyens ".