Les associations luttant contre les addictions aux drogues dénoncent. Selon elles, l'antidote à base de naloxone pour stopper en urgence une surdose d'opioïdes médicamenteux ou illicites comme l'héroïne est encore très loin d'être facilement accessible à tous. La situation en Europe est certes sans commune mesure avec la crise des opioïdes aux États-Unis et leurs plus de 70.000 décès en 2017, selon le ministère français de la Santé. Dans ce pays, plus de 130 personnes meurent chaque jour d'une overdose d'opioïdes. Une véritable crise sanitaire qui a commencé au début des années 2010 en réponse à une sur-prescription de médicaments comme l'oxycodone. Résultat, deux millions de personnes sont devenues dépendantes à ce type de substances. Lorsque davantage de contrôles ont été mis en place, ces personnes dépendantes se sont pour beaucoup tournées vers des opioïdes de rue tel que l'héroïne et le fentanyl. La crise est telle aux États-Unis que Donald Trump a décidé de la qualifier d'" urgence de santé publique " en 2017.

Une situation préoccupante en Europe

Si la situation n'est pas aussi critique qu'aux États-Unis, la dépendance aux opioïdes prend toutefois de l'ampleur en Europe. Les spécialistes notent en effet une augmentation constante des overdoses mortelles et craignent l'importation en Europe de la crise des opioïdes en cours de l'autre côté de l'Atlantique. Selon l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA), 9.138 personnes sont décédées des suites d'une overdose par opioïdes en 2017 contre 7.585 en 2015. À l'occasion de la journée internationale de sensibilisation et de la prévention des overdoses, le ministère français de la Santé a souligné que " plus de 500 décès par surdose, dont près de 80% en lien avec les opioïdes recensés en 2017, auraient pu être évités ".

Selon le Professeur Nicolas Authier de l'Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma), la tendance à l'augmentation des overdoses ces dernières années est préoccupante, en particulier celles dues à des médicaments antidouleurs. " Entre 2000 et 2015, les décès par overdoses de médicaments antalgiques opioïdes (hors héroïne et méthadone) sont passés de 75 à 200 ", en France, explique-t-il, et " c'est probablement une sous-estimation ".

Une tendance qui est aussi à la hausse en Belgique. " Même si la Belgique ne connaît pas une crise comme celle qui existe aux États-Unis, la hausse du nombre d'overdoses d'opioïdes est lente mais réelle ", selon l'asbl Fedito bxl. Le nombre de ce type d'overdoses mortelles est cependant difficilement quantifiable. Selon l'asbl Eurotox, cette difficulté à obtenir des chiffres précis s'explique par le fait que l'overdose comme cause du décès n'est pas toujours bien identifiée par les médecins. À cette explication se rajoute le fait que les médecins, quand ils sont parvenus à identifier l'overdose comme cause du décès, ne le déclarent pas toujours comme tel aux autorités. Cette absence de déclaration est parfois demandée par la famille du défunt elle même, voulant éviter une procédure judiciaire lourde liée à un décès par overdose.

Des traitements encore trop peu accessibles

Il existe des traitements à base de naloxone pour éviter la mort par overdose aux opioïdes. La naloxone est un médicament antagoniste des récepteurs aux opioïdes, qui prévient ou inverse les effets de ces substances. Des kits d'antidotes à base de ce médicament prêts à l'emploi pour stopper l'overdose en attendant l'arrivée des secours sont actuellement commercialisés en France, même si leur accessibilité laisse toutefois à désirer.

Une accessibilité qui semble encore davantage restreinte en Belgique. La naloxone n'est disponible qu'en milieu hospitalier et dans certains services mobiles d'urgence. Il s'agit d'un médicament sous prescription. L'asbl Eurotox plaide pour le développement d'autres formes de naloxone, en plus de la forme injectable, et pour une plus grande accessibilité de la forme inhalable. " L'enjeu est l'ouverture de l'utilisation du traitement inhalable à des tiers, notamment aux familles ", afin de lutter plus efficacement contre les overdoses. La naloxone est un produit sécuritaire. Elle ne provoque aucun effet euphorisant et ne crée aucune dépendance. " Même si la naloxone est administré par erreur chez une personne n'ayant pas consommé d'opioïdes, elle est inoffensive et inefficace ", explique Eurotox.

Pour l'association, il est aussi important de renforcer la formation des médecins. "On se s'est rendu compte que les médecins sont très peu formés sur la manière de prendre en charge la dépendance aux opioïdes et sur les risques liés à la prescriptions de médicaments antalgiques opioïdes. Il y a un besoin de formation de la médecine générale pour traiter ces problématiques. Plus on intervient précocement, plus on réduit le risque d'overdose."

Les associations luttant contre les addictions aux drogues dénoncent. Selon elles, l'antidote à base de naloxone pour stopper en urgence une surdose d'opioïdes médicamenteux ou illicites comme l'héroïne est encore très loin d'être facilement accessible à tous. La situation en Europe est certes sans commune mesure avec la crise des opioïdes aux États-Unis et leurs plus de 70.000 décès en 2017, selon le ministère français de la Santé. Dans ce pays, plus de 130 personnes meurent chaque jour d'une overdose d'opioïdes. Une véritable crise sanitaire qui a commencé au début des années 2010 en réponse à une sur-prescription de médicaments comme l'oxycodone. Résultat, deux millions de personnes sont devenues dépendantes à ce type de substances. Lorsque davantage de contrôles ont été mis en place, ces personnes dépendantes se sont pour beaucoup tournées vers des opioïdes de rue tel que l'héroïne et le fentanyl. La crise est telle aux États-Unis que Donald Trump a décidé de la qualifier d'" urgence de santé publique " en 2017.Si la situation n'est pas aussi critique qu'aux États-Unis, la dépendance aux opioïdes prend toutefois de l'ampleur en Europe. Les spécialistes notent en effet une augmentation constante des overdoses mortelles et craignent l'importation en Europe de la crise des opioïdes en cours de l'autre côté de l'Atlantique. Selon l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA), 9.138 personnes sont décédées des suites d'une overdose par opioïdes en 2017 contre 7.585 en 2015. À l'occasion de la journée internationale de sensibilisation et de la prévention des overdoses, le ministère français de la Santé a souligné que " plus de 500 décès par surdose, dont près de 80% en lien avec les opioïdes recensés en 2017, auraient pu être évités ".Selon le Professeur Nicolas Authier de l'Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma), la tendance à l'augmentation des overdoses ces dernières années est préoccupante, en particulier celles dues à des médicaments antidouleurs. " Entre 2000 et 2015, les décès par overdoses de médicaments antalgiques opioïdes (hors héroïne et méthadone) sont passés de 75 à 200 ", en France, explique-t-il, et " c'est probablement une sous-estimation ".Une tendance qui est aussi à la hausse en Belgique. " Même si la Belgique ne connaît pas une crise comme celle qui existe aux États-Unis, la hausse du nombre d'overdoses d'opioïdes est lente mais réelle ", selon l'asbl Fedito bxl. Le nombre de ce type d'overdoses mortelles est cependant difficilement quantifiable. Selon l'asbl Eurotox, cette difficulté à obtenir des chiffres précis s'explique par le fait que l'overdose comme cause du décès n'est pas toujours bien identifiée par les médecins. À cette explication se rajoute le fait que les médecins, quand ils sont parvenus à identifier l'overdose comme cause du décès, ne le déclarent pas toujours comme tel aux autorités. Cette absence de déclaration est parfois demandée par la famille du défunt elle même, voulant éviter une procédure judiciaire lourde liée à un décès par overdose. Il existe des traitements à base de naloxone pour éviter la mort par overdose aux opioïdes. La naloxone est un médicament antagoniste des récepteurs aux opioïdes, qui prévient ou inverse les effets de ces substances. Des kits d'antidotes à base de ce médicament prêts à l'emploi pour stopper l'overdose en attendant l'arrivée des secours sont actuellement commercialisés en France, même si leur accessibilité laisse toutefois à désirer.Une accessibilité qui semble encore davantage restreinte en Belgique. La naloxone n'est disponible qu'en milieu hospitalier et dans certains services mobiles d'urgence. Il s'agit d'un médicament sous prescription. L'asbl Eurotox plaide pour le développement d'autres formes de naloxone, en plus de la forme injectable, et pour une plus grande accessibilité de la forme inhalable. " L'enjeu est l'ouverture de l'utilisation du traitement inhalable à des tiers, notamment aux familles ", afin de lutter plus efficacement contre les overdoses. La naloxone est un produit sécuritaire. Elle ne provoque aucun effet euphorisant et ne crée aucune dépendance. " Même si la naloxone est administré par erreur chez une personne n'ayant pas consommé d'opioïdes, elle est inoffensive et inefficace ", explique Eurotox.Pour l'association, il est aussi important de renforcer la formation des médecins. "On se s'est rendu compte que les médecins sont très peu formés sur la manière de prendre en charge la dépendance aux opioïdes et sur les risques liés à la prescriptions de médicaments antalgiques opioïdes. Il y a un besoin de formation de la médecine générale pour traiter ces problématiques. Plus on intervient précocement, plus on réduit le risque d'overdose."