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Ce plan, annoncé le 29 septembre par la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, doit permettre de "coordonner, d'harmoniser et de renforcer l'Evidence-Based Practice (EBP) afin que les prestataires de soins adaptent réellement leur comportement en faveur des patients". Maggie De Block veut intensifier cette approche et mieux utiliser le budget de 7 millions d'euros consacré à l'EBP. "Nous partageons la volonté de la ministre De Block de rationnaliser l'EBP en Belgique, mais nous constatons que l'Etat va avoir un levier direct sur l'EBP et sa diffusion. Il va pouvoir fixer les choix prioritaires. Quel sera l'imput des prestataires ? Va-t-on tenir compte des besoins des médecins? Comment la SSMG va-t-elle pouvoir répercuter ses préoccupations?"Thomas Orban craint une approche très flamande, via des structures telles que le Cebam, EBM PracticeNet ou Eerste Lijn dans lesquelles les francophones sont minoritaires ou absents. "Le KCE a réalisé un travail préparatoire. Il en ressortait qu'il fallait un financement structurel pour les organismes qui naturellement doivent participer à ce type de plan. Ce n'est pas le KCE qui a décidé de mettre la SSMG hors-jeu, c'est le Cabinet. Dans le groupe de pilotage de ce plan, on retrouve des institutions para-étatiques (le KCE, l'AFMPS, le SPF Santé Publique) et le Cabinet. Ils vont fixer les priorités. Or, contrairement à la SSMG, peu de médecins généralistes véritablement actifs siègent dans ces structures. Les autorités demanderont sans doute l'avis consultatif des sociétés scientifiques de médecine générale. Mais qui va financer notre travail? On dit que nous sommes incontournables, mais dans les faits, nous sommes contournés."Des appels d'offres seront certainement ouverts pour des travaux de diffusion de l'information. Le président de la SSMG pointe le coût et le temps que prennent ces missions. "En outre, la SSMG et Domus Medica (la SSMG flamande : NDLR) sont mis sur le même pied que n'importe quel autre acteur. On ne reconnaît pas notre expertise, forgée durant 50 ans et reconnue sur le terrain. De plus, on sait que les appels d'offres sont rédigés de façon à privilégier tel ou tel acteur. Et ce travail n'est payé que si le marché est remporté..." Lors d'une réunion avec le Cabinet, Thomas Orban a fait part de son mécontentement. "Les médecins généralistes de terrain qui se forment, par exemple lors des Entretiens de la SSMG le dimanche matin, fournissent un effort louable. Or, le plan proposé est uniquement rationnel. Cette approche fragilise la SSMG."