Les formulaires papier 'Evaluation du handicap' (adultes) et la partie B du 'formulaire de renseignements médico-sociaux' (enfants) sont remplacés par le nouveau systèmeMyHandicap. Le patient souhaitant introduire une demande auprès de la DG Personnes handicapées pour une allocation, une carte de stationnement, devra fournir des informations sur son autonomie et les incidences de son handicap par ce biais, et mentionner le nom de son médecin traitant.

" Cette procédure se déroule dorénavant de manière totalement numérique, les formulaires papier sont supprimés ", note la DG Personnes handicapées. " Les médecins qui ne sont pas en mesure d'envoyer les informations médicales de manière numérique peuvent toutefois, dans une phase de transition, continuer d'utiliser une alternative en format papier. "

Dès que le formulaire en ligne est transmis à la DG Personnes handicapées, celle-ci prend contact avec le généraliste pour demander les informations médicales pertinentes, via la eHealthbox si le généraliste est détenteur d'un certificat eHealth, sinon par voie postale.

" Ces informations sont parfois suffisantes, mais dans la plupart des cas, nous vous invitons aussi à un entretien avec un médecin (c'est-à-dire un médecin d'un centre d'expertise médicale du SPF, ndla) ", avance la DG Personnes handicapées.

" Nous ne sommes pas obligés de relever cette foutue boîte ! "

La nouvelle démarche du SPF dérange certains médecins détenteurs d'une eHealthbox, qui ne la relèvent pas forcément. Ceux-ci sont généralement informés de la demande de documents via un rappel jugé cavalier et impoli par les uns, contraignant et culpabilisant par les autres. " Il y a 15 jours, je vous ai adressé un premier message vous demandant de me faire parvenir ces informations dans les 30 jours calendrier, via la eHealthbox. Pourriez-vous me les faire parvenir dans les 15 jours restants ? " indique par exemple la lettre.

" Le SPF nous a informés mettre la eHealthbox à notre disposition dans le but de simplifier la communication et réaliser des économies dans celle-ci ", nous indique le Dr Yves Gérard, ancien président de la Fédération des associations de médecins généralistes de Charleroi (FAGC). " Je peux comprendre. Mais aucun médecin n'a l'obligation de relever la eHealthbox. Je peux vous garantir que 80% des médecins ne vont jamais aller dans leur eHealthbox. Donc y poster un document en présupposant que le médecin ira le voir avec certitude, c'est tout à fait abusif. "

" Aucune concertation préalable n'a eu lieu pour annoncer les nouvelles procédures mises en place ", indique pour sa part le Groupement belge des omnipraticiens (GBO). " Aucune information (en dehors des communiqués via la eHealthBox) n'a été délivrée aux médecins généralistes, notamment via votre syndicat. La consultation de la eHealthBox n'est pas une obligation en soi mais un service mis à disposition des médecins, en principe pour leur faciliter la vie et réduire les coûts exorbitants des envois postaux classiques."

Le papier reste nécessaire

Le Dr Gérard fait également part de ses inquiétudes concernant les démarches exclusivement informatisées. " Je peux comprendre que dans l'avenir, beaucoup de documents vont se remplir en ligne. Je peux comprendre les avantages et les économies potentiels. Mais le papier reste nécessaire. "

Demain, les demandes de Bf pour les médicaments à remboursement conditionnel du chapitre IV arriveront. Pour obtenir l'autorisation du médecin-conseil de la mutuelle en vue d'upgrader un traitement, il faudra remplir une série de documents en ligne. " Je suis d'accord pour que cela soit fait en ligne dans le cas où j'ai le patient en face de moi, mais si le patient ou la mutuelle me téléphone pour me dire qu'un document est devenu obsolète, et que je dois l'actualiser, le patient ne viendra même plus à la consultation ", regrette le Dr Gérard.

Le médecin suit le même raisonnement pour les ordonnances électroniques. " Le patient va aller chez le pharmacien, le pharmacien va nous téléphoner : 'docteur, vous voulez bien poster par voie électronique une ordonnance au profit de Monsieur X qui est venu chercher son médicament : je lui ai donné sa boîte de 100 comprimés pour son hypertension'. Et ça va être comme ça tout le temps ! "

Le médecin oublié

Il y a trois intervenants dans la demande d'évaluation du handicap d'un patient : le SPF en sa qualité de mandataire, le patient, qui est bénéficiaire et enfin, le médecin traitant, au titre d'expert médical. " J'en vois deux qui tirent profit de l'intervention du médecin. Premièrement, le patient qui va bénéficier d'une allocation de handicap ", relève le médecin carolo. " Ensuite, le SPF qui a tout avantage à ce que je remplisse son document d'enquête, lequel fait quand même 4 feuilles de papier recto verso, ce qui veut dire qu'il faut ouvrir le dossier du patient, faire des photocopies pour attester ce que l'on évoque dans les rubriques de capacités de mobilité, de pathologies. Enfin, je constate que le troisième intervenant est le médecin, et qu'il devrait réaliser cette expertise à titre gratuit. "

À ce sujet précis, le Dr Gérard s'insurge contre la procédure. " Je mets en évidence que la prestation ne relève pas d'un remboursement Inami car il ne s'agit pas d'une prestation de soin mais bien d'une prestation d'expertise. Soit le SPF paye un collège d'experts et convoque le patient pour faire son expertise auprès de médecins accrédités ou agréés par le SPF - et ces médecins-là vont se faire payer. Ou alors, le SPF fait l'économie d'un collège d'experts et demande au médecin traitant de jouer le rôle d'expert, mais je considère alors qu'il faut le payer au tarif de l'expert. Je m'insurge contre le fait que nous ayons l'imposition d'une pratique gratuite, d'autant plus s'il faut relever sa boite eHealthbox le soir, après des journées de consultations, sur le coup de 20h-20h30. Pour peu que vous ayez la chance de manger avec votre conjoint, il est 21h. Le médecin devrait alors encore se mettre derrière son bureau pour ouvrir la eHealthbox et remarquer qu'il a trois documents d'expertise à réaliser dans un délai de 15 jours? C'est hallucinant! "

Les conseils du SPF

La DG Personnes handicapées semble au courant de la problématique et propose quelques conseils pour faciliter le traitement de la demande. " Il importe de demander au citoyen de prendre contact avec le généraliste avant d'introduire une demande, afin de vérifier si celui-ci dispose d'informations récentes et suffisantes au sujet de sa situation médicale. Si tel n'est pas le cas, le médecin peut l'inviter à une consultation. Nous demandons également au citoyen d'avertir son médecin lorsqu'il a effectivement introduit une demande au moyen de My Handicap. Le médecin sait ainsi qu'il/elle recevra bientôt de la DG Personnes handicapées un message dans sa eHealthBox ou une lettre. "

Le SPF n'est toutefois pas réactif aux demandes des médecins puisque le Dr Gérard a répondu au rappel de la DG Personnes handicapées par voie postale en date du 5 octobre, et qu'à l'heure d'écrire ces lignes, aucune réponse n'est parvenue à la porte du médecin.

Dr Gérard : " Le système proposé par le SPF fonctionne à titre gratuit et je ne peux laisser cela sous silence. "

Les formulaires papier 'Evaluation du handicap' (adultes) et la partie B du 'formulaire de renseignements médico-sociaux' (enfants) sont remplacés par le nouveau systèmeMyHandicap. Le patient souhaitant introduire une demande auprès de la DG Personnes handicapées pour une allocation, une carte de stationnement, devra fournir des informations sur son autonomie et les incidences de son handicap par ce biais, et mentionner le nom de son médecin traitant. " Cette procédure se déroule dorénavant de manière totalement numérique, les formulaires papier sont supprimés ", note la DG Personnes handicapées. " Les médecins qui ne sont pas en mesure d'envoyer les informations médicales de manière numérique peuvent toutefois, dans une phase de transition, continuer d'utiliser une alternative en format papier. " Dès que le formulaire en ligne est transmis à la DG Personnes handicapées, celle-ci prend contact avec le généraliste pour demander les informations médicales pertinentes, via la eHealthbox si le généraliste est détenteur d'un certificat eHealth, sinon par voie postale. " Ces informations sont parfois suffisantes, mais dans la plupart des cas, nous vous invitons aussi à un entretien avec un médecin (c'est-à-dire un médecin d'un centre d'expertise médicale du SPF, ndla) ", avance la DG Personnes handicapées.La nouvelle démarche du SPF dérange certains médecins détenteurs d'une eHealthbox, qui ne la relèvent pas forcément. Ceux-ci sont généralement informés de la demande de documents via un rappel jugé cavalier et impoli par les uns, contraignant et culpabilisant par les autres. " Il y a 15 jours, je vous ai adressé un premier message vous demandant de me faire parvenir ces informations dans les 30 jours calendrier, via la eHealthbox. Pourriez-vous me les faire parvenir dans les 15 jours restants ? " indique par exemple la lettre. " Le SPF nous a informés mettre la eHealthbox à notre disposition dans le but de simplifier la communication et réaliser des économies dans celle-ci ", nous indique le Dr Yves Gérard, ancien président de la Fédération des associations de médecins généralistes de Charleroi (FAGC). " Je peux comprendre. Mais aucun médecin n'a l'obligation de relever la eHealthbox. Je peux vous garantir que 80% des médecins ne vont jamais aller dans leur eHealthbox. Donc y poster un document en présupposant que le médecin ira le voir avec certitude, c'est tout à fait abusif. "" Aucune concertation préalable n'a eu lieu pour annoncer les nouvelles procédures mises en place ", indique pour sa part le Groupement belge des omnipraticiens (GBO). " Aucune information (en dehors des communiqués via la eHealthBox) n'a été délivrée aux médecins généralistes, notamment via votre syndicat. La consultation de la eHealthBox n'est pas une obligation en soi mais un service mis à disposition des médecins, en principe pour leur faciliter la vie et réduire les coûts exorbitants des envois postaux classiques."Le Dr Gérard fait également part de ses inquiétudes concernant les démarches exclusivement informatisées. " Je peux comprendre que dans l'avenir, beaucoup de documents vont se remplir en ligne. Je peux comprendre les avantages et les économies potentiels. Mais le papier reste nécessaire. "Demain, les demandes de Bf pour les médicaments à remboursement conditionnel du chapitre IV arriveront. Pour obtenir l'autorisation du médecin-conseil de la mutuelle en vue d'upgrader un traitement, il faudra remplir une série de documents en ligne. " Je suis d'accord pour que cela soit fait en ligne dans le cas où j'ai le patient en face de moi, mais si le patient ou la mutuelle me téléphone pour me dire qu'un document est devenu obsolète, et que je dois l'actualiser, le patient ne viendra même plus à la consultation ", regrette le Dr Gérard. Le médecin suit le même raisonnement pour les ordonnances électroniques. " Le patient va aller chez le pharmacien, le pharmacien va nous téléphoner : 'docteur, vous voulez bien poster par voie électronique une ordonnance au profit de Monsieur X qui est venu chercher son médicament : je lui ai donné sa boîte de 100 comprimés pour son hypertension'. Et ça va être comme ça tout le temps ! "Il y a trois intervenants dans la demande d'évaluation du handicap d'un patient : le SPF en sa qualité de mandataire, le patient, qui est bénéficiaire et enfin, le médecin traitant, au titre d'expert médical. " J'en vois deux qui tirent profit de l'intervention du médecin. Premièrement, le patient qui va bénéficier d'une allocation de handicap ", relève le médecin carolo. " Ensuite, le SPF qui a tout avantage à ce que je remplisse son document d'enquête, lequel fait quand même 4 feuilles de papier recto verso, ce qui veut dire qu'il faut ouvrir le dossier du patient, faire des photocopies pour attester ce que l'on évoque dans les rubriques de capacités de mobilité, de pathologies. Enfin, je constate que le troisième intervenant est le médecin, et qu'il devrait réaliser cette expertise à titre gratuit. "À ce sujet précis, le Dr Gérard s'insurge contre la procédure. " Je mets en évidence que la prestation ne relève pas d'un remboursement Inami car il ne s'agit pas d'une prestation de soin mais bien d'une prestation d'expertise. Soit le SPF paye un collège d'experts et convoque le patient pour faire son expertise auprès de médecins accrédités ou agréés par le SPF - et ces médecins-là vont se faire payer. Ou alors, le SPF fait l'économie d'un collège d'experts et demande au médecin traitant de jouer le rôle d'expert, mais je considère alors qu'il faut le payer au tarif de l'expert. Je m'insurge contre le fait que nous ayons l'imposition d'une pratique gratuite, d'autant plus s'il faut relever sa boite eHealthbox le soir, après des journées de consultations, sur le coup de 20h-20h30. Pour peu que vous ayez la chance de manger avec votre conjoint, il est 21h. Le médecin devrait alors encore se mettre derrière son bureau pour ouvrir la eHealthbox et remarquer qu'il a trois documents d'expertise à réaliser dans un délai de 15 jours? C'est hallucinant! "La DG Personnes handicapées semble au courant de la problématique et propose quelques conseils pour faciliter le traitement de la demande. " Il importe de demander au citoyen de prendre contact avec le généraliste avant d'introduire une demande, afin de vérifier si celui-ci dispose d'informations récentes et suffisantes au sujet de sa situation médicale. Si tel n'est pas le cas, le médecin peut l'inviter à une consultation. Nous demandons également au citoyen d'avertir son médecin lorsqu'il a effectivement introduit une demande au moyen de My Handicap. Le médecin sait ainsi qu'il/elle recevra bientôt de la DG Personnes handicapées un message dans sa eHealthBox ou une lettre. "Le SPF n'est toutefois pas réactif aux demandes des médecins puisque le Dr Gérard a répondu au rappel de la DG Personnes handicapées par voie postale en date du 5 octobre, et qu'à l'heure d'écrire ces lignes, aucune réponse n'est parvenue à la porte du médecin.