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C'est la première fois qu'une telle étude est publiée. Une équipe composée de six médecins et scientifiques belges a analysé les demandes d'euthanasie pour souffrance mentale inapaisable introduites par 100 patients entre octobre 2007 et décembre 2011. Ces requêtes basées sur les souffrances psychiques restent minoritaires.Ces 100 personnes ont été entendues par le premier auteur de l'article, le Dr Lieve Thienpont, psychiatre liée à l'association flamande de défense du droit de mourir dignement Leif, après en avoir fait la demande auprès de leur médecin généraliste (55%) ou d'un médecin associé à Leif (36), ou autre (9). La procédure d'euthanasie pour souffrances mentales prend du temps. Entre la demande exprimée lors de la première entrevue avec le Dr Thienpont et l'intervention médicale, il s'écoule en moyenne 8 à 9 mois. L'échantillon se composait de patients de 21 à 80 ans, pour un âge moyen de 47 ans, alors que la moyenne tourne autour des 60 ans pour l'ensemble des demandes d'euthanasie. Quant à la répartition selon le sexe, 77 demandes provenaient de femmes, contre 23 hommes. Ce qui contraste aussi très nettement avec la distribution paritaire 50-50 pour les demandes émanant de patients en phase terminale. Antécédents psy 90 personnes présentaient des troubles psychiatriques déjà diagnostiqués, en particulier un état de dépression (58) et/ou un trouble de personnalité (50). 38 patients ont subi des examens et/ou traitements supplémentaires. Fait notable, on a diagnostiqué chez 12 de ces personnes un syndrome d'Asperger. Seul un examen psychiatrique approfondi chez ces patients, qui présentaient en outre un quotient intellectuel normal ou élevé, a permis d'établir le syndrome autistique.48% des demandes fondées sur des raisons psychiques étaient recevables mais 35 patients ont effectivement été euthanasiés. Deux personnes se sont suicidées avant les interventions médicales. Onze autres se sont finalement abstenus, parmi lesquels 8 ont expliqué que l'accueil favorable de leur démarche les avait rassurés, et deux ont retiré leur candidature, cédant à la pression familiale. Entouré des siens L'étude indique par ailleurs que, dans 33 des cas d'euthanasies, la famille et les médecins décrivent la procédure comme un acte calme et digne. Sur l'ensemble des 35 patients euthanasiés, 30 d'entre eux étaient entourés par leurs proches et 28 sont décédés à domicile.Enfin, la pratique reste très minoritaire. Sur 2.086 euthanasies menées entre 2010 et 2011 (1% des décès globaux), moins de 10% des patients n'étaient pas en phase terminale.