En tant qu'ancien combattant de mai 1968 comme étudiant à l'ULB, je voudrais affirmer le contraire et essayer de démontrer l'apport positif de cette révolution sociale et culturelle fondamentale.

Dans l'organisation des services médicaux des hôpitaux, dans la prise en considération de la valeur des jeunes médecins candidats spécialistes, dans le combat pour se séparer de l'emprise politique au sein des institutions hospitalières, dans la revalorisation du rôle des universités dans la pratique médicale et la gestion des institutions de soins, dans la transformation de l'enseignement de la médecine par les Facultés, mai 1968 a été un moteur essentiel du changement dont on ne mesure pas encore entièrement aujourd'hui les conséquences.

La disparition des mandarins chefs de services médicaux qui avaient droit de vie et de mort professionnelle sur les jeunes médecins en exploitant abusivement leur disponibilité et leurs qualités humaines, le début des rejets des influences politiques électoralistes communales et intercommunales dans la gestion des hôpitaux universitaires et des institutions hospitalières publiques, la prise en considération des facteurs humains avant les données purement techniques dans la pratique de la médecine et surtout l'accès aux étudiants en médecine à des matières telles que la psychologie clinique, la communication avec le patient, la sécurité sociale et l'assurance maladie, l'économie de santé et l'intégration sociale, sont des résultats non négligeables de ces changements libératoires.

Je suis également persuadé que les événements de mai 1968 et leurs remises en question qui suivirent sont à la base des transformations acquises en matière de présence médicale dans la gestion des hôpitaux. Les grèves de 1964 avaient déjà mis en évidence la volonté du corps médical d'être reconnu comme partenaire et de s'impliquer dans la direction et les prises de décisions importantes pour l'avenir de leur outil de travail hospitalier.

Les accords de la St Jean avaient bien prévu la mise en place d'un statut du médecin hospitalier au sein de la loi sur les hôpitaux mais la concrétisation de ces revendications médicales ne sera effective que 22 ans plus tard par l'arrêté 407 voulu par le ministre Dehaene contre ses propres troupes de gestionnaires hospitaliers qui ne voulaient aucun partage.

Les événements de mai 1968 ont été les moteurs principaux de la mise en place des premiers conseils médicaux et des postes de médecins directeurs ou médecin chefs d'abord dans les hôpitaux universitaires puis plus tard dans tous les hôpitaux.

Je crois qu'en médecine l'apport majeur de cette révolution intellectuelle a été le frein progressif mis à l'expansion tyrannique des résultats des examens médico-techniques sur la réflexion clinique, humaine et sociale.

Rien n'est définitivement gagné dans ce domaine ni dans les autres soulevés en mai 1968 mais un courant novateur irréversible a apporté des modifications législatives et statutaires majeures dans la gestion des institutions hospitalières et dans le respect du travail des jeunes médecins mais surtout dans la qualité de la médecine pratiquée.

Rien n'est acquis mais, pour moi, l'optimisme, la créativité et la volonté de transformer le monde des soins de santé sont nés en 1968 et ne m'ont plus quitté. J'espère que malgré l'évolution politique décentralisatrice et inefficiente actuelle une nouvelle prise de conscience désintéressée renaîtra et sauvegardera la qualité de notre système de santé.

En tant qu'ancien combattant de mai 1968 comme étudiant à l'ULB, je voudrais affirmer le contraire et essayer de démontrer l'apport positif de cette révolution sociale et culturelle fondamentale.Dans l'organisation des services médicaux des hôpitaux, dans la prise en considération de la valeur des jeunes médecins candidats spécialistes, dans le combat pour se séparer de l'emprise politique au sein des institutions hospitalières, dans la revalorisation du rôle des universités dans la pratique médicale et la gestion des institutions de soins, dans la transformation de l'enseignement de la médecine par les Facultés, mai 1968 a été un moteur essentiel du changement dont on ne mesure pas encore entièrement aujourd'hui les conséquences.La disparition des mandarins chefs de services médicaux qui avaient droit de vie et de mort professionnelle sur les jeunes médecins en exploitant abusivement leur disponibilité et leurs qualités humaines, le début des rejets des influences politiques électoralistes communales et intercommunales dans la gestion des hôpitaux universitaires et des institutions hospitalières publiques, la prise en considération des facteurs humains avant les données purement techniques dans la pratique de la médecine et surtout l'accès aux étudiants en médecine à des matières telles que la psychologie clinique, la communication avec le patient, la sécurité sociale et l'assurance maladie, l'économie de santé et l'intégration sociale, sont des résultats non négligeables de ces changements libératoires.Je suis également persuadé que les événements de mai 1968 et leurs remises en question qui suivirent sont à la base des transformations acquises en matière de présence médicale dans la gestion des hôpitaux. Les grèves de 1964 avaient déjà mis en évidence la volonté du corps médical d'être reconnu comme partenaire et de s'impliquer dans la direction et les prises de décisions importantes pour l'avenir de leur outil de travail hospitalier.Les accords de la St Jean avaient bien prévu la mise en place d'un statut du médecin hospitalier au sein de la loi sur les hôpitaux mais la concrétisation de ces revendications médicales ne sera effective que 22 ans plus tard par l'arrêté 407 voulu par le ministre Dehaene contre ses propres troupes de gestionnaires hospitaliers qui ne voulaient aucun partage.Les événements de mai 1968 ont été les moteurs principaux de la mise en place des premiers conseils médicaux et des postes de médecins directeurs ou médecin chefs d'abord dans les hôpitaux universitaires puis plus tard dans tous les hôpitaux.Je crois qu'en médecine l'apport majeur de cette révolution intellectuelle a été le frein progressif mis à l'expansion tyrannique des résultats des examens médico-techniques sur la réflexion clinique, humaine et sociale.Rien n'est définitivement gagné dans ce domaine ni dans les autres soulevés en mai 1968 mais un courant novateur irréversible a apporté des modifications législatives et statutaires majeures dans la gestion des institutions hospitalières et dans le respect du travail des jeunes médecins mais surtout dans la qualité de la médecine pratiquée.Rien n'est acquis mais, pour moi, l'optimisme, la créativité et la volonté de transformer le monde des soins de santé sont nés en 1968 et ne m'ont plus quitté. J'espère que malgré l'évolution politique décentralisatrice et inefficiente actuelle une nouvelle prise de conscience désintéressée renaîtra et sauvegardera la qualité de notre système de santé.