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La problématique des PE est prise en considération depuis 1999 en Europe. Cependant, l'adoption d'une définition a été retardée compte tenu des rapports entre les forces politiques en présence, du poids des intérêts industriels et sociétaux divergents et des données scientifiques manquantes. Cela a retardé l'identification des substances jugées préoccupantes, au détriment de la santé des Européens et de leur environnement.En Belgique, une réflexion sur la problématique a conduit à la publication d'un rapport d'information par le Sénat en mars 2018, puis à l'élaboration d'un plan d'action national sur les PE (Naped) par un groupe d'experts des administrations compétentes au niveau fédéral, régional et communautaire. Ses objectifs visent à diminuer notre exposition aux PE et limiter leurs conséquences sur la santé et l'environnement. Ensuite, le plan vise également à augmenter la visibilité des actions entreprises de la part des autorités compétentes auprès de la population et des parties prenantes. La mise en oeuvre du Naped débutera en 2022 et se terminera fin 2026. Le plan s'articule autour de trois axes prioritaires.L'axe " prévention " regroupe les actions de sensibilisation et de formation des différents public-cibles. " Cela repose sur une meilleure sensibilisation de tous à la thématique des PE, une formation adaptée aux différents publics-cibles ainsi que sur une identification claire des produits contenant ou non des PEs ", expliquent les auteurs du Naped. " Toutes ces actions permettront à long terme de diminuer l'exposition de la population belge aux PE, au niveau professionnel ou dans la vie quotidienne. "L'axe " réglementation " regroupe les actions visant à renforcer le cadre juridique au niveau national et/ou européen, afin de réduire la présence des PE et mieux protéger les populations vulnérables. Des outils économiques devront également être développés afin d'interdire ou promouvoir certaines pratiques et d'encourager la substitution des PE. Enfin, l'axe " recherche scientifique " vise à poursuivre les études sur les PE et à promouvoir de nouvelles méthodes d'identification harmonisées au niveau européen. " Les actions envisagées devraient permettre de structurer un réseau d'experts belges sur les PE, d'améliorer nos connaissances des PE et de leurs impacts sur la santé et l'environnement, d'accélérer leur identification, de soutenir les études de biosurveillance humaine et d'encourager leur substitution ", détaille le plan. " Enfin, la création d'une base de données centrale, accessible à tous les partenaires concernés, permettra de réunir et croiser toutes les données disponibles en lien avec les PE, en Belgique. "Une évaluation finale de la première version du Naped sera réalisée en 2027. En fonction des résultats de cette évaluation, une éventuelle seconde version du Naped sera préparée, incluant de nouvelles actions adaptées à l'évolution du contexte.Le cadre est donc posé, ne reste plus qu'à agir, avec un budget conséquent. " La mise en oeuvre de ces actions nécessite un engagement budgétaire ambitieux ", analysent les auteurs du plan. " Si les autorités compétentes impliquées au niveau fédéral, régional et communautaire contribueront à ce plan d'action via leurs ressources en personnel et leurs budgets de fonctionnement disponibles, l'estimation des budgets requis pour la mise en oeuvre des actions du Naped a mis en évidence certains besoins. La mise à disposition de budgets spécifiques au Naped est donc primordiale, via une contribution volontaire des institutions concernées et via une contribution adéquate au niveau de la quote-part fédérale. "Plus d'informations : https://www.health.belgium.be/fr/naped20220620fr