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La France vit un moment historique. Tristement historique, estiment les jeunes médecins généralistes français qui ont affirmé leur opposition à un parti dont les valeurs "bafouent les droits humains fondamentaux". Dans une tribune commune parue dans le Quotidien du médecin2, les représentants respectifs des internes de médecine générale et des jeunes généralistes installés et remplaçants français clarifient leur position : "Au travers de nos positions pour les droits des femmes et contre toutes les discriminations, notre attachement aux problématiques d'accès aux soins et d'écologie, nous perpétuons l'espérance d'un monde du soin et de la médecine fait de progrès, de solidarité et d'humanisme. Les valeurs soutenues par les organisations d'extrême droite bafouent les droits humains fondamentaux (...) Dans le contexte politique actuel, à l'heure même de choisir nos futur·es dirigeant·es, rappelons que [ces] droits humains fondamentaux sont indiscutables."Les jeunes médecins généralistes français sont particulièrement inquiets des idées prônées par le RN qui sont contraires aux droits des femmes (accès à l'IVG notamment), à l'accès égal et universel au système de santé (suppression de l'aide médicale d'État pour les étrangers sans papiers, que le RN veut limiter aux urgences vitales).Les jeunes médecins ne sont pas seuls dans leur démarche. Le Collège national des généralistes enseignants, la Conférence des doyens des facultés de médecine et la Conférence des directeurs généraux de CHU ont tous tenu a affirmé l'importance de principes de bases (égalité, universalité, équité d'accès aux soins). Le Dr Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre-syndicat (UFML-S), a de son côté fustigé "l'idée dégueulasse" d'interdire aux binationaux certains emplois sensibles3. En son nom propre, et à travers une vidéo postée sur X, le médecin généraliste s'interroge : "Et si le RN étendait ce concept racicste à la santé?""Un médecin, c'est un poste sensible ? Une infirmière, une cadre de santé, c'est un poste sensible ? [...] Rappelons que nos hôpitaux périphériques ne tiennent que grâce aux Padhue (les médecins à diplôme étranger hors UE, NdlR), très présents, là pendant le Covid, là avant, là après, et dont la situation n'a toujours pas été régularisée." Selon lui, ces médecins étrangers sont indispensables aux soins et système de santé français. Et de conclure, sur un ton grave : "Ne détruisons pas notre système de santé par une vengeance personnelle contre les politiques menées par tel ou tel gouvernement pour sombrer dans l'extrémisme de droite."