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"La pénurie de médecins, principalement généralistes, mais aussi spécialistes, se ressent lourdement dans cette crise", expose la députée fédérale écologiste Laurence Hennuy. "Plus de la moitié des médecins ont plus de 55 ans et sont pourtant envoyés en première ligne aujourd'hui. Si ce genre de crise se répète dans quelques années, nous n'aurons plus assez de médecins pour y faire face. Il est impératif de rajeunir et de renforcer l'offre médicale et cela passe par la révision du système de planification médicale". Et de poursuivre: "Notre souhait est de définir un nouveau système décentralisé qui ne serait plus basé sur l'offre mais bien sur les besoins de chaque bassin de soins . On ne peut plus aujourd'hui sérieusement prétendre qu'il y a trop de médecins, surtout que la pratique de la médecine a évolué et que les jeunes médecins aspirent à un meilleur équilibre avec leur vie privée. Le système doit dès lors être repensé pour répondre à une définition locale des besoins et reposer sur une planification des installations de médecins, en favorisant les disciplines en pénurie et les installations là où il manque de médecins". Mais la médecine n'est pas le seul secteur en pénurie que la crise remet en lumière de façon tragique. "Il est plus que temps de revaloriser l'ensemble des métiers de la santé en redonnant envie aux jeunes de se lancer dans ces études", souligne Rodrigue Demeuse, député Ecolo à la Fédération Wallonie-Bruxelles. "Ne serait-ce pas l'occasion de relancer la réflexion sur l'organisation de la formation initiale des professionnels de la santé ? Plusieurs idées ont déjà été lancées par le passé, comme la mise en place de véritables écoles de la santé, c'est-à-dire un tronc initial commun à l'ensemble des métiers de la santé, avec un système de passerelles, ce qui permettrait d'orienter la formation vers la santé et non plus seulement vers la seule médecine. Les difficultés que nous rencontrons dans l'organisation de l'examen d'entrée cette année, en raison du Covid-19, doivent d'ailleurs nous encourager à réfléchir à cette alternative. À cet égard, si un moratoire était obtenu au niveau fédéral sur le numerus clausus, un débat relatif à l'examen d'entrée aurait d'ailleurs toute sa pertinence".