En rentrant à pied de la remise du Prix du spécialiste du journal du Médecin, je passe par la rue des Sables, non loin de la Clinique St-Jean. Mon attention se fixe sur deux jeunes personnes habillées en tenue de travail impeccable de couleur orange avec des bandes sombres.
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En rentrant à pied de la remise du Prix du spécialiste du journal du Médecin, je passe par la rue des Sables, non loin de la Clinique St-Jean. Mon attention se fixe sur deux jeunes personnes habillées en tenue de travail impeccable de couleur orange avec des bandes sombres. La femme portant de façon élégante des lunettes de travail en plastic dans ses cheveux noirs ondulants. Curieux détail, la zone du trottoir est délimitée par trois cônes de signalisation de formes et de couleurs différentes. Nos ouvriers prennent du matériel d'une fourgonnette grise de la marque Opel. Rien de plus banal. Si ce n'est que ce matériel est un pied de biche et une perceuse pour forcer la serrure de la porte métallique du numéro 2/3. Comme je connais le propriétaire du bâtiment en attente de travaux, je demande ce qu'ils font. Réponse : on est de la commune. Pouvez-vous vous identifier ou prouver que vous êtes de la commune ou montrer votre ordre de travail ? Réponse : vous n'avez qu'à téléphoner. Ce que je fis. J'ai téléphoné à la police communale.Je quitte les lieux mais j'y reviens vingt minutes plus tard en voiture après avoir été (r)appelé par les policiers sur place. Les agents de la brigade anti-agression me montrent la porte fracturée, la serrure enlevée et un souvenir oublié, le pied de biche ! Subitement, on entend des cris, des slogans et nous sommes surpris par une manifestation qui en un instant déferle de la rue du Marais et à grande allure s'avance vers la porte fracturée où se trouve un malheureux policier désarmé. En tête du cortège, " l'ouvrière communale " sans tenue orange ni lunettes dans les cheveux, criant contre le policier. La violence verbale est complétée par l'agressivité physique qui se manifeste par des bousculades et des coups. Un des policiers prend une arme (qui semble un jouet en plastic de couleur orange), un autre sort une matraque pliable. Des manifestants pénètrent avec notre ouvrière dans le bâtiment. Le chaos est complet. Les policiers sont encerclés, bousculés, agressés. Je reste de l'autre côté de la rue prend mon GSM pour faire des photos. Une " jeune dame " au langage sirupeux et niais, un casque de cycliste sous un KW d'une banalité plus qu'ordinaire, m'apostrophe avec des questions : qu'est-ce que vous faites, ... vous êtes de la police, ... que ce passe-t-il ? Bref, elle m'empêche de prendre des photos et me provoque afin de m'obliger à réagir. J'évite tout contact physique et toute escalade verbale. Curieusement, elle donne ordre à son caméraman de me filmer ? Caméra professionnelle ! Le piège me semble évident. Dans ce temps, les pauvres policiers sont encerclés, menacés, par des manifestants qui ne viennent plus pour occuper illégalement l'immeuble vide dont la porte est forcée. Ils sont là pour provoquer, menacer, intimider agresser les policiers et créer l'incident. Un des Africains a un pavé dans la main gauche. J'ai peur. Je crains aussi pour ma voiture. La violence monte d'un cran. Le policier menacé veut utiliser son arme. On m'empêche d'avoir des images mais un cameraman filme les policiers. Et puis, la cavalerie arrive. Les renforts sont là. Et les manifestants quittent la rue des Sables. Restent les forces de police. Un officier vient m'informer qu'ils se sont trompés de numéro et que le bâtiment aurait été réquisitionné. Puis subitement, la police quitte les lieux. Trois ambulances arrivent. Finalement, les sans-papiers quitteront le bâtiment pour renter à l'hôtel Astrid d'où ils viennent.Le soir même, la presse publie la photo du policier avec son arme. On parle de violence policière. Le porte-parole de la Voix des Sans-Papiers, parle à la presse de trois blessés, de réaction disproportionnée de la police et menace de porter plainte. Le lendemain la presse télévisée en fait à midi un titre de journal. On montre le policier qui fait usage de son arme en plastic. Le lundi, la presse écrite et/ou électronique publie la photo et relate un communiqué de Belga avec une interview des manifestants et la réponse de la police qui parle de méprise parce que des voisins ont cru à un cambriolage.Mon témoignage est différent. Il y a effraction de la porte d'un immeuble inoccupé. On a des (pseudo-) ouvriers communaux qui s'enfuient lorsque je téléphone à la police et forcent l'accès à une propriété privée. Il y a une brigade anti-agression de la police (en civil) qui constate les faits. Elle trouve le pied de biche. Les 2-3 policiers restent sur place. Alors qu'on s'apprête à prendre mon identité, il y a un cortège " spontanés " avec des banderoles des cris, cortège qui subitement et à vive allure s'engouffre dans la rue. Ce cortège est mené par l'ouvrière habillée maintenant en " casual ". Ils foncent vers la porte fracturée, agressent le policier, empêchent que des témoins prennent des photos et menacent les policiers jusqu'à ce que les policiers écartent la menace et ripostent avec une arme. Le monde entier est informé que les policiers bruxellois sont violents, blessent des pauvres manifestants qui défendent leurs droits et utilisent des armes non léthales. Si je n'avais pas été là, les sans-papiers et les leaders auraient occupé le bâtiment. Malheureusement, j'ai constaté l'effraction, l'organisation de la marche et l'envahissement avec violence du bâtiment. Trois policiers sont sur place. Quatre-vingts manifestants, agressifs criant, menaçant même avec un pavé. Mais c'est la police qui serait agressive !Je m'interroge réellement sur la motivation de tels actes. Je dénonce la manipulation de la vérité. J'accuse des esprits d'organiser le chaos et peut-être de manipuler ces sans-papiers. Mais on crée une vérité nouvelle : l'agressivité de trois policiers qui utilisent sans raison une arme non léthale contre des Africains en " promenade " dans la rue des Sables. Les images circulent et parlent d'elles-mêmes. Qui a filmé les images et relatent-elles tous les faits ? Je me souviens de mon émotion avec les images de Timisoara. Je me souviens de ma désillusion d'apprendre ensuite la manipulation.J'ai eu réellement peur d'être agressé. J'ai eu peur d'être manipulé par cette femme qui cherchait l'incident et attendait avec son cameraman. J'ai eu peur qu'on démolisse ma voiture.Quand j'ai vu les reportages à la télé, j'ai été choqué et j'ai pensé à Timisoara.Je remercie les policiers de la brigade anti-agression, pour leur courage et sang-froid.Dr. Jean-Luc Demeere