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En décembre, une dizaine d'élus du Congrès américain, la plupart démocrates, ont consulté un professeur de psychiatrie de l'université de Yale pour analyser la santé mentale du président, rapportaient début janvier Politico et CNN. Un sénateur républicain, non nommé, se serait joint au groupe pour écouter et interroger le Pr Bandy Lee, qui a par ailleurs édité un livre intitulé "Le cas dangereux de Donald Trump", recueil d'essais de psychiatres analysant l'état psychologique du président des États-Unis. "Les élus exprimaient leur inquiétude quant au danger que représentait le président, que représentait son instabilité mentale pour le pays ", a-t-elle expliqué à CNN.À la Chambre des représentants, 57 élus démocrates ont par ailleurs cosigné une proposition de loi qui créerait une commission parlementaire spéciale sur "l'incapacité présidentielle", afin de "déterminer si le président est psychologiquement ou physiquement incapable d'assumer les fonctions".À ceux qui doutent de sa santé mentale, Donald Trump - qui a passé une visite médicale le 12 janvier - a récemment répondu qu'il était un "génie très stable". "En fait, tout au long de ma vie, mes deux plus grandes qualités ont été ma stabilité mentale et être, genre, très intelligent", a-t-il notamment tweeté, ajoutant, toujours sur son réseau social préféré: "je suis passé de businessman VRAIMENT brillant, à l'une des plus grandes stars de la TV, à président des États-Unis (du premier coup). Je pense que l'on peut qualifier ça non pas d'intelligent, mais de génie. Et un génie très mentalement stable! " Une réaction qui n'a pas franchement rassuré ceux qui s'inquiètent de la dégradation de son état psychologique.C'est que si elle s'est faite plus pressante ces derniers temps, la question de la santé mentale de Donald Trump avait déjà été soulevée lors de son investiture en janvier 2017, lorsque 25.000 professionnels de santé avaient signé une pétition invoquant le 25ième amendement de la Constitution américaine qui prévoit la destitution d'un président "inapte à exercer ses fonctions".Et à l'été 2016, quelques heures avant l'ouverture de la convention républicaine qui investira le candidat Trump, Tony Schwartz - l'auteur de l'hagiographie parue en 1985 "Trump, the Art of the Deal" - avait fait part de ses remords dans les colonnes du Monde. "Je pense sincèrement que si Trump gagne et obtient les codes nucléaires, il y a de très grandes chances que cela entraîne la fin de notre civilisation", avait-il déclaré.