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En réalité, ces vaisseaux sont très difficiles à apercevoir car ils suivent de très près le trajet des vaisseaux sanguins. C'est grâce à une nouvelle méthode de dissection, alors qu'il observait des méninges de souris, que Louveau a remarqué un alignement de cellules immunitaires donnant l'impression d'être dans des vaisseaux. Des techniques sophistiquées d'imagerie ont permis par la suite de les observer, du moins chez la souris. Les auteurs se sont ensuite intéressés aux capacités fonctionnelles de ces vaisseaux. Ils ont constaté que ce réseau lymphatique était capable de drainer le liquide céphalo-rachidien et le liquide cérébral interstitiel. Chez les souris ne disposant pas de ce système, l'évacuation de macromolécules s'accumulant dans les pathologies neurodégénératives, tel le peptide amyloïde dans la maladie d'Alzheimer, est entravée. En outre, il est probable que, dans des affections neuro-inflammatoires telles que la sclérose en plaques, ce système favorise la concentration de cellules immunes dans le système nerveux central. Appelée à bouleverser les livres d'anatomie et autres manuels scolaires, cette découverte ouvre de nombreuses voies de recherche et remet en question l'idée d'un cerveau immuno-privilégié. La découverte de ce chaînon manquant pourrait avoir un impact majeur dans la compréhension des mécanismes de nombreuses maladies neurologiques.