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D'un point de vue statistique, le cancer chez les adolescents et les jeunes adultes entre 16 et 35 ans est assez exceptionnel. En Belgique, on parle d'environ 1.700 cas par an. Néanmoins, ces personnes malades, adolescentes et jeunes adultes, ou "AJA" en abrégé, sont souvent vulnérables et confrontées à des problèmes médicaux spécifiques, qui diffèrent de ceux des enfants, mais aussi des adultes plus âgés."Le traitement médical du cancer est une chose - et il est évidemment crucial de recouvrer la santé le plus rapidement possible - mais par ailleurs, les AJA sont en phase de développement psychologique et physique et ont beaucoup d'autres préoccupations : qu'en est-il de l'école ou des études qui sont interrompues, comment combiner un traitement avec son emploi, qu'en est-il de la fertilité et du souhait d'avoir des enfants ?", observe Frank Vandenbroucke. "Soudain, tous les aspects de la vie d'un adolescent ou d'un jeune adulte atteint d'un cancer sont mis en suspens à un moment où ils aspirent à l'autonomie", poursuit-il.Six hôpitaux de notre pays ont donc convenu de collaborer et de se spécialiser davantage dans ce créneau, afin d'améliorer la qualité de vie des patients pendant et après le traitement. Il s'agit de l'UZ Leuven, l'UZ Gent, l'UZA (Anvers), le CHU Liège Sart-Tilman, l'Institut Jules Bordet et les Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. Ces six établissements concluront une convention avec l'Inami à partir du 1er décembre 2023 et travailleront avec une équipe multidisciplinaire composée d'experts dans au moins 4 disciplines: médecin spécialiste, infirmier spécialisé, travailleur social et psychologue. D'autres profils (kinésithérapeute, sexologue, diététicien, ergothérapeute, dispensateur de soins palliatifs, etc.) pourront également se greffer à l'équipe en cas de nécessité.Un budget de démarrage de 600.000 euros va être alloué cette année encore au projet. A partir de 2024, 1,2 million d'euros seront débloqués annuellement pour les conventions avec les différents hôpitaux.Concrètement, les équipes de référence AJA devront être opérationnelles à partir du 1er janvier 2024. Elles disposeront ensuite d'un peu de temps pour affiner leur expertise puisque dès le 1er janvier 2026, la fonction d'avis sera étendue à d'autres établissements.Les six hôpitaux qui participent à la convention Inami devront souscrire à cinq priorités en matière de soins AJA, précise encore le ministre: un diagnostic précoce, une orientation précoce vers la médecine de la reproduction, des tests génétiques précoces, des études cliniques et un soutien psychosocial.BELGA