Le Conseil médical de l'Etat de Janeiro est clair. Pour son président Pablo Vasquez "si les jeux s'étaient tenus en cette période d'inspections [du 5 au 11 juillet], ces unités n'auraient pas été en mesure de recevoir un grand afflux de patients en même temps". Recevoir de nouveaux patients est donc difficilement concevable. Les hôpitaux de la ville de Rio sont en effet en sous-effectifs et manquent d'équipements médicaux basiques.

Par absence de places suffisantes, les patients sont laissés dans les couloirs sur des chaises ou, mieux, des chaises roulantes. Ajoutons à cela un nombre trop faible de personnel médical. L'équation est complète. Une bombe à retardement pour les Jeux. Il est estimé qu'un demi-million de touristes débarqueront à Rio du 5 au 21 aout.

Exigence de réaction

Mais pour le ministre fédéral de la santé, les conclusions du Cremerj ne seraient qu'une manoeuvre politique. Le Cremerj détériorerait l'image des hôpitaux publics qui se préparent depuis quatre ans à l'évènement sportif. Notons en effet qu'à côté de ces cinq hôpitaux inspectés par le Conseil, il y a neuf unités d'urgence et de premiers soins.

Certes, le Conseil sonne la sonnette d'alarme mais pour faire bouger les choses. "Il est toujours possible de mettre en oeuvre des mesures pour assurer des soins médicaux adéquats à la population. Nous devons exiger que les autorités prennent ces mesures", a déclaré Pablo Vasquez.

Spécialement pour les JO, les autorités ont déjà acheté 146 nouvelles ambulances réservées à l'évènement et pris la décision de fournir 135 lits d'hôpital. Un poste de première aide sera également installé dans une base militaire.

Insécurité

Sans oublier l'insécurité qui règne dans cet Etat. Les meurtres ont augmenté de 14% en un an. Les hôpitaux ne sont pas plus sûrs qu'ailleurs. En témoigne la fusillade qui a frappé un hôpital du centre de la ville en juin dernier. Une vingtaine de personnes armées, probablement des narcotrafiquants, ont réussi à exfiltrer leur chef, surnommé Fat Family, qui recevait des soins sous garde policière. Un patient a été tué et un infirmier blessé.

Et ne parlons pas d'un potentiel attentat. Pour Obert Muggah, expert en sécurité au sein du think tank Igarape, à Rio "si un groupe terroriste veut marquer un grand coup à un évènement mondial, Rio serait un bon endroit pour commencer". Les services de renseignement brésiliens ont en plus détecté sur un forum internet des messages en portugais liés à l'Etat islamique. Pire encore, après les attentats de Paris en novembre, un djihadiste français de l'EI avait annoncé sur tweeter que le Brésil serait "la prochaine cible".

Si un attentat frappait Rio, au vu de la situation actuelle, les services médicaux de la ville seraient bien incapables de faire face.

Crise et gabegie

La cause de ce manque de préparation est un manque de moyens financiers dû en grande part à la crise économique qui frappe le pays. L'Etat de Janeiro est le premier producteur de pétrole du Brésil. Avec l'effondrement du cours du brut, Janeiro a perdu une grande manne économique. Quand on sait que les JO sont financés par cet Etat à hauteur de 20%, on comprend les problèmes que cela cause.

Mais les JO ne sont pas le seul problème de ce manque de financement. Le parti à la tête de l'Etat, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), a mené une politique en faveur des entreprises à coups d'exonérations fiscales. Un manque à gagner représentant plus de la moitié des cinq milliards de déficit budgétaire prévu pour 2016.

Dans tous les cas, espérons que les infrastructures construites pour les JO, qu'elles soient sportives ou médicales, serviront à la population locale après l'évènement. Qu'elles ne finissent pas en ruine comme ce fut le cas en Grèce.

Le Conseil médical de l'Etat de Janeiro est clair. Pour son président Pablo Vasquez "si les jeux s'étaient tenus en cette période d'inspections [du 5 au 11 juillet], ces unités n'auraient pas été en mesure de recevoir un grand afflux de patients en même temps". Recevoir de nouveaux patients est donc difficilement concevable. Les hôpitaux de la ville de Rio sont en effet en sous-effectifs et manquent d'équipements médicaux basiques. Par absence de places suffisantes, les patients sont laissés dans les couloirs sur des chaises ou, mieux, des chaises roulantes. Ajoutons à cela un nombre trop faible de personnel médical. L'équation est complète. Une bombe à retardement pour les Jeux. Il est estimé qu'un demi-million de touristes débarqueront à Rio du 5 au 21 aout.Exigence de réactionMais pour le ministre fédéral de la santé, les conclusions du Cremerj ne seraient qu'une manoeuvre politique. Le Cremerj détériorerait l'image des hôpitaux publics qui se préparent depuis quatre ans à l'évènement sportif. Notons en effet qu'à côté de ces cinq hôpitaux inspectés par le Conseil, il y a neuf unités d'urgence et de premiers soins. Certes, le Conseil sonne la sonnette d'alarme mais pour faire bouger les choses. "Il est toujours possible de mettre en oeuvre des mesures pour assurer des soins médicaux adéquats à la population. Nous devons exiger que les autorités prennent ces mesures", a déclaré Pablo Vasquez.Spécialement pour les JO, les autorités ont déjà acheté 146 nouvelles ambulances réservées à l'évènement et pris la décision de fournir 135 lits d'hôpital. Un poste de première aide sera également installé dans une base militaire.InsécuritéSans oublier l'insécurité qui règne dans cet Etat. Les meurtres ont augmenté de 14% en un an. Les hôpitaux ne sont pas plus sûrs qu'ailleurs. En témoigne la fusillade qui a frappé un hôpital du centre de la ville en juin dernier. Une vingtaine de personnes armées, probablement des narcotrafiquants, ont réussi à exfiltrer leur chef, surnommé Fat Family, qui recevait des soins sous garde policière. Un patient a été tué et un infirmier blessé.Et ne parlons pas d'un potentiel attentat. Pour Obert Muggah, expert en sécurité au sein du think tank Igarape, à Rio "si un groupe terroriste veut marquer un grand coup à un évènement mondial, Rio serait un bon endroit pour commencer". Les services de renseignement brésiliens ont en plus détecté sur un forum internet des messages en portugais liés à l'Etat islamique. Pire encore, après les attentats de Paris en novembre, un djihadiste français de l'EI avait annoncé sur tweeter que le Brésil serait "la prochaine cible".Si un attentat frappait Rio, au vu de la situation actuelle, les services médicaux de la ville seraient bien incapables de faire face. Crise et gabegieLa cause de ce manque de préparation est un manque de moyens financiers dû en grande part à la crise économique qui frappe le pays. L'Etat de Janeiro est le premier producteur de pétrole du Brésil. Avec l'effondrement du cours du brut, Janeiro a perdu une grande manne économique. Quand on sait que les JO sont financés par cet Etat à hauteur de 20%, on comprend les problèmes que cela cause. Mais les JO ne sont pas le seul problème de ce manque de financement. Le parti à la tête de l'Etat, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), a mené une politique en faveur des entreprises à coups d'exonérations fiscales. Un manque à gagner représentant plus de la moitié des cinq milliards de déficit budgétaire prévu pour 2016. Dans tous les cas, espérons que les infrastructures construites pour les JO, qu'elles soient sportives ou médicales, serviront à la population locale après l'évènement. Qu'elles ne finissent pas en ruine comme ce fut le cas en Grèce.