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Ce rapport de l'Inspecteur général du ministère américain de la Défense, dont l'AFP a obtenu une copie jeudi, ne démontre pas que des médicaments aient été administrés de force aux prisonniers mais il admet que des détenus, incarcérés à la prison de Guantanamo à Cuba, ont pu être interrogés en étant sous traitement. "Certains détenus, diagnostiqués avec des conditions de santé mentale graves et traités de manière continue avec des psychotropes, étaient interrogés", peut-on lire dans le rapport déclassifié de 41 pages. "Certains détenus recevaient une médication avec des médicaments psycho-actifs qui ont pu altérer la capacité d'un individu à fournir une information fiable", ajoute le document. Mais les auteurs du rapport "n'ont trouvé aucune preuve attestant que le ministère de la Défense ait autorisé l'utilisation de médicaments altérant l'esprit dans le but de faciliter les interrogatoires". Ce rapport, d'abord obtenu et rendu public en vertu de la loi sur la liberté de la presse par le site internet Truthout, est la conclusion d'une enquête menée de 2008 à 2009 à la demande du Congrès. "Ce qui me frappe", a déclaré à Truthout Shayana Kadidal, avocat en charge de Guantanamo au Centre pour les droits constitutionnels (CCR), "c'est que toute déclaration des détenus obtenue lors de ces interrogatoires est présumée fiable même si les détenus prenaient des médicaments qui pourraient conduire à une information douteuse".