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Jusqu'au jeudi 27 octobre, ils ne se connaissaient que via Twitter. Tous deux sont très actifs sur ce média social et n'hésitent jamais à émettre leurs opinions, parfois tranchantes. S'énerver mutuellement participe aussi de cette dynamique. Dans le monde réel, jeudi passé, on ressentait peu de preuves de cet agacement mutuel, grâce à un amour partagé pour les grosses motos. Il y a quelques semaines, Ilse Degreef, chirurgienne de la main, a acheté une Harley Davidson pour son cinquantième anniversaire. Le généraliste Michel De Munck s'est aussi acheté sa première Harley à 50 ans. Son frère conduisait une moto et il a eu un coup de foudre pour cet engin. Il n'a cependant pas eu la permission d'en acheter une lui-même. Ce n'est que lorsque son cabinet s'est développé et que ses enfants ont bien grandi qu'il a pu s'offrir sa moto. Cela fait maintenant 15 ans qu'il roule sans accident. À une époque, le Dr De Munck a même eu trois Harley dans son garage. Actuellement, il en a encore deux. Michel De Munck est un motard expérimenté. Il a traversé l'Europe: la Sardaigne, l'Autriche, les Pyrénées... et j'en passe. Sa moto "nue" pèse 430 kilos, avec deux personnes dessus, environ 600 kilos. C'est quand même un sacré poids à équilibrer. Le généraliste de Lokeren est en forme. "Je cours, je fais du vélo, je promène mon chien, je travaille dans le jardin... D'ailleurs, il m'est arrivé assez souvent de faire un tour entre deux patients." Bien sûr, TheHarleyDoc aime conduire sa moto. "Mais je trouve aussi amusant de prendre des photos et de discuter des voyages par la suite", dit-il en riant. Pour Ilse Degreef, sa passion pour les motos est aussi une histoire de famille, plus précisément liée à son père, récemment décédé. Durant ses études, elle s'est rendue à ses cours en moto pendant des années. "En fait, j'ai acheté cette machine pour éviter les embouteillages. Je n'ai pas l'intention immédiate de faire un périple en Europe, comme Michel", dit-elle. "La concentration est importante quand on roule. Il ne faut pas avoir peur ou être stressé, c'est alors que cela devient dangereux. C'est juste du plaisir."Le maintien de l'équilibre - surtout au départ et à l'arrivée - est évidemment essentiel lorsqu'on roule en moto mais ce n'est pas toujours évident. "Ma moto a un centre de gravité bas. Alors vous avez besoin de moins de puissance", explique Ilse Degreef. Sa très belle Harley pèse environ 300 kilos. Michel De Munck est membre du Harley Owners Group (HOG), un club mondial exclusif de conducteurs de Harley. "Au début, vous apprenez, les gens vous aident et vous rencontrez des gens de tous horizons, c'est un événement social. Au bout d'un moment, cependant, les inconvénients du club, les obligations sociales, pèsent. Par exemple, vous roulez toujours en groupe et vous restez en groupe. A chaque arrêt imprévu, toute la bande est à l'arrêt. Alors ces derniers temps, je me lance dans l'aventure, à mon propre rythme."Ou à deux. Jeudi passé, Michel De Munck avait tracé un beau parcours d'environ 150 kilomètres. En partant de Louvain, nous sommes allés jusqu'à Namur, et revenus à Louvain après un déjeuner pris en route. Les dieux du temps étaient, globalement, de la partie. Au point d'arrivée, à Bierbeek, nous avons vu deux motards contents de leur échappée en duo...