Maggie De Block a poussé une gueulante lundi matin sur les ondes de la RTBF (La Première)*. " Cela fait vingt ans que trop de médecins sortent des universités francophones. Certains disent qu'il n'y a pas assez de médecins pour l'instant côté wallon mais ce n'est pas vrai. Entre 2008 et 2021 plus de 3.000 médecins sont et seront diplômés "en trop". "

Pour autant, la ministre elle-même ancienne MG n'estime pas que c'est aux étudiants à payer les erreurs du passé. " J'ai toujours dit que je ne voulais pas abandonner ceux qui ont entamé leurs études avant que je ne devienne ministre de la santé et j'ai respecté ma parole. Avant moi, personne n'avait rien fait pour résoudre le problème. On a conclu un compromis politique au sein du gouvernement fédéral l'année passée. Il a été décidé de donner des attestations en plus pour que tous ces étudiants puissent commencer leur stage de spécialisation. Mais la condition était que les deux communautés, mettent en place un filtre efficace au début des études en médecine et dentisterie. On a convenu au sein du gouvernement de compenser sur une très longue période 1.531 étudiants en trop du côté francophone. "

Jusqu'en 2024

Cette période de compensation devrait s'étaler jusqu'en 2024. Elle concerne moins de la moitié des étudiants " en trop ". " Alors quand j'entends monsieur Marcourt continuer à donner de faux espoirs à ces jeunes je ne suis pas contente. "

Le cabinet De Block détaille la situation à ce jour.

Le comité de concertation, où les régions et les communautés sont représentées, a demandé de trouver une solution durable. Les ministres compétents pour la Santé et pour l'Enseignement doivent discuter d'un accord "tout à l'heure" (ce lundi, NDLR). " Mais la Communauté française et la Région wallonne ont déjà dit pendant les réunions préparatoires qu'elles refuseraient de signer. On sait aussi que l'examen d'entrée de la Communauté française n'a pas été efficace cette année. 1.138 étudiants ont été autorisés à s'inscrire, alors que seulement 505 seront autorisés à entamer leur stage en 2024, à la fin de leur formation de base. La Communauté française le sait pourtant très bien. "

La ministre s'en tient à son mantra : limiter le nombre de médecins, c'est garantir la qualité de soins à nos patients.

Elle calcule en effet que les universités francophones n'ont pas les capacités de former plus de 500 étudiants par an. S'il y en a davantage, la formation en pâtira et donc les patients aussi, estime la ministre.

Conférence interministérielle

Ce lundi, un protocole d'accord sera proposé en conférence interministérielle, sans certitude de trouver une solution. " Le protocole prévoit une méthode pour déterminer combien d'étudiants pourront commencer la formation de base pour respecter le quota fédéral. Et cela en tenant compte des étudiants qui abandonnent en cours de route. On sait déjà aujourd'hui qu'en 2024, le nombre de 505 sera dépassé de presque 300 au niveau de la Communauté française ! Mais le problème, c'est que la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles refusent de prendre leurs responsabilités. Dans ce cas, le compromis politique de l'année passée tombe à l'eau. Je ne peux pas donner des attestations supplémentaires pour les étudiants qui seront diplômés en 2019. "

Maggie De Block réfute les arguments du PS et du CDH selon lesquelles il y a pénurie de médecins. " C'est l'inverse. Mais il n'y a sans doute pas assez de médecins de la bonne spécialité. Mais ce n'est pas moi qui décide de cela. Comme je l'ai déjà dit, le fédéral fixe le nombre de médecins. C'est une commission indépendante qui le fait. Et la cour des comptes détermine combien il y faut de médecins côté francophone et néerlandophone. Mais ce sont les communautés qui déterminent les sous-quotas, c'est à dire combien de généralistes, combien médecins par spécialités, c'est-à-dire combien d'urologues, combien de dermatologues. C'est Monsieur Marcourt qui a la main. Il a formé trop peu de généralistes et trop de spécialistes et il continue à le faire. Et ce sont les Régions qui peuvent prendre des mesures pour que les médecins soient bien répartis dans tout le pays, et donc la ministre Gréoli."

Pour Maggie De Block, il ne faut pas non plus incriminer les médecins étrangers qui viennent faire leur stage en Belgique.

"Une proposition de loi sera bientôt déposée par des députés pour limiter le nombre de stagiaires hors-Union européenne. Mais ce ne sera pas une solution miracle : on ne peut pas introduire un tel quota pour les Européens sans l'imposer aux étudiants belges également. Et le problème reste le même : ce sont les communautés qui déterminent les quotas par spécialité. "

Madame De Block affirme ne demander qu'une seule garantie : qu'on ne forme pas trop d'étudiants à l'avenir. Or, toujours selon ses dires, les ministres Marcourt et Greoli refusent de donner cette garantie. " En refusant de signer ce protocole d'accord, ils refusent d'assumer leurs responsabilités. J'espère que les deux ministres reverront leur position. "

*Les citations proviennent du cabinet De Block sur base des déclarations qu'elle a faites sur la Première (RTBF) ce lundi.

Greoli : "Voici pourquoi nous ne signerons pas le protocole"

Pas de suspense tout-à-l'heure à 13 h 30 lors de la conférence interministérielle. La ministre Greoli ne signera pas la protocole d'accord. Trois raisons à cela, selon son porte-parole : "Premièrement, ce protocole sanctionne la Wallonie et Bruxelles plus que la Flandre. Le protocole se base sur une planification théorique qui ne correspond pas à la réalité du terrain. 150 communes wallonnes sont en pénurie de généralistes. Enfin, d'autres spécialités sont en pénurie : les gériatres, les psychiatres et les pédiatres notamment..."

Marcourt "outré"

Interviewé par la RTBF, Jean-Claude Marcourt s'est dit outré. "On ne peut qu'être outré par la manière dont Madame De Block traite ce dossier depuis des années. Nous avons aujourd'hui une situation majeure de pénurie. Nous formons énormément d'étudiants non-résidents. Et aujourd'hui alors que nous avons cette pénurie, madame De Block veut, uniquement pour des raisons communautaires et électorales, sanctionner une nouvelle fois les francophones.Elle n'a aucun respect pour les besoins de la population francophone. Ce qu'elle dit est en totale contradiction avec la réalité."

Le ministre demande que Charles Michel reprenne le dialogue au nom de la défense des francophones...

Maggie De Block a poussé une gueulante lundi matin sur les ondes de la RTBF (La Première)*. " Cela fait vingt ans que trop de médecins sortent des universités francophones. Certains disent qu'il n'y a pas assez de médecins pour l'instant côté wallon mais ce n'est pas vrai. Entre 2008 et 2021 plus de 3.000 médecins sont et seront diplômés "en trop". "Pour autant, la ministre elle-même ancienne MG n'estime pas que c'est aux étudiants à payer les erreurs du passé. " J'ai toujours dit que je ne voulais pas abandonner ceux qui ont entamé leurs études avant que je ne devienne ministre de la santé et j'ai respecté ma parole. Avant moi, personne n'avait rien fait pour résoudre le problème. On a conclu un compromis politique au sein du gouvernement fédéral l'année passée. Il a été décidé de donner des attestations en plus pour que tous ces étudiants puissent commencer leur stage de spécialisation. Mais la condition était que les deux communautés, mettent en place un filtre efficace au début des études en médecine et dentisterie. On a convenu au sein du gouvernement de compenser sur une très longue période 1.531 étudiants en trop du côté francophone. "Cette période de compensation devrait s'étaler jusqu'en 2024. Elle concerne moins de la moitié des étudiants " en trop ". " Alors quand j'entends monsieur Marcourt continuer à donner de faux espoirs à ces jeunes je ne suis pas contente. "Le cabinet De Block détaille la situation à ce jour.Le comité de concertation, où les régions et les communautés sont représentées, a demandé de trouver une solution durable. Les ministres compétents pour la Santé et pour l'Enseignement doivent discuter d'un accord "tout à l'heure" (ce lundi, NDLR). " Mais la Communauté française et la Région wallonne ont déjà dit pendant les réunions préparatoires qu'elles refuseraient de signer. On sait aussi que l'examen d'entrée de la Communauté française n'a pas été efficace cette année. 1.138 étudiants ont été autorisés à s'inscrire, alors que seulement 505 seront autorisés à entamer leur stage en 2024, à la fin de leur formation de base. La Communauté française le sait pourtant très bien. "La ministre s'en tient à son mantra : limiter le nombre de médecins, c'est garantir la qualité de soins à nos patients.Elle calcule en effet que les universités francophones n'ont pas les capacités de former plus de 500 étudiants par an. S'il y en a davantage, la formation en pâtira et donc les patients aussi, estime la ministre.Ce lundi, un protocole d'accord sera proposé en conférence interministérielle, sans certitude de trouver une solution. " Le protocole prévoit une méthode pour déterminer combien d'étudiants pourront commencer la formation de base pour respecter le quota fédéral. Et cela en tenant compte des étudiants qui abandonnent en cours de route. On sait déjà aujourd'hui qu'en 2024, le nombre de 505 sera dépassé de presque 300 au niveau de la Communauté française ! Mais le problème, c'est que la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles refusent de prendre leurs responsabilités. Dans ce cas, le compromis politique de l'année passée tombe à l'eau. Je ne peux pas donner des attestations supplémentaires pour les étudiants qui seront diplômés en 2019. "Maggie De Block réfute les arguments du PS et du CDH selon lesquelles il y a pénurie de médecins. " C'est l'inverse. Mais il n'y a sans doute pas assez de médecins de la bonne spécialité. Mais ce n'est pas moi qui décide de cela. Comme je l'ai déjà dit, le fédéral fixe le nombre de médecins. C'est une commission indépendante qui le fait. Et la cour des comptes détermine combien il y faut de médecins côté francophone et néerlandophone. Mais ce sont les communautés qui déterminent les sous-quotas, c'est à dire combien de généralistes, combien médecins par spécialités, c'est-à-dire combien d'urologues, combien de dermatologues. C'est Monsieur Marcourt qui a la main. Il a formé trop peu de généralistes et trop de spécialistes et il continue à le faire. Et ce sont les Régions qui peuvent prendre des mesures pour que les médecins soient bien répartis dans tout le pays, et donc la ministre Gréoli."Pour Maggie De Block, il ne faut pas non plus incriminer les médecins étrangers qui viennent faire leur stage en Belgique."Une proposition de loi sera bientôt déposée par des députés pour limiter le nombre de stagiaires hors-Union européenne. Mais ce ne sera pas une solution miracle : on ne peut pas introduire un tel quota pour les Européens sans l'imposer aux étudiants belges également. Et le problème reste le même : ce sont les communautés qui déterminent les quotas par spécialité. "Madame De Block affirme ne demander qu'une seule garantie : qu'on ne forme pas trop d'étudiants à l'avenir. Or, toujours selon ses dires, les ministres Marcourt et Greoli refusent de donner cette garantie. " En refusant de signer ce protocole d'accord, ils refusent d'assumer leurs responsabilités. J'espère que les deux ministres reverront leur position. "*Les citations proviennent du cabinet De Block sur base des déclarations qu'elle a faites sur la Première (RTBF) ce lundi.