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En Belgique, plus de 10 000 femmes sont touchées chaque année par un cancer du sein. Pour la majorité d'entre elles, le traitement passera par une intervention chirurgicale pour enlever la tumeur, voire l'entièreté du sein. Cette intervention peut être ressentie comme une atteinte profonde à l'image corporelle ; pour cette raison la chirurgie reconstructrice est considérée, dans notre pays, comme faisant partie du traitement du cancer et est remboursée par l'assurance-maladie (INAMI).Dans notre pays, environ la moitié des reconstructions se font par des techniques dites 'autologues', ou " reconstructions par lambeau " ; il en existe différents types : DIEP, LDF, TRAM, etc. 14 et 20% des femmes choisissent la voie de la reconstruction mammaire. Si la technique est remboursée, des suppléments trop importants aux yeux des patientes sont facturés, de l'ordre de 2.620 euros selon la Vlaamse Liga tegen KankerLes chirurgiens plasticiens estiment que les suppléments esthétiques qu'ils demandent pour les reconstructions autologues sont justifiés parce que l'honoraire prévu par l'INAMI (par ex. 1527 ? pour un DIEP) est trop bas par rapport à la lourdeur et à la complexité de ce type d'interventions, qui durent parfois très longtemps et qui exigent du praticien beaucoup d'adresse et d'expérience ainsi que, pour certaines d'entre elles, une expertise spécifique en microchirurgie.Le KCE a donc reçu la commande de fournir des donnée chiffrées objectivées pouvant servir de base à la discussion.Pour arriver à une estimation chiffrée des honoraires qui seraient justifiables, 10 équipes chirurgicales belges ont accepté de mesurer, durant 3 mois, les durées des différentes phases opératoires des reconstructions autologues qu'ils réalisaient, ainsi que celles des interventions secondaires (symétrisation des seins, reconstruction du mamelon) et des éventuelles ré-interventions pour complications.Ces durées opératoires sont ensuite à multiplier par le tarif horaire de chaque intervenant. Cette approche, simple et logique en apparence, a été rendue très complexe par l'absence d'un tarif horaire de base généralement accepté pour la profession médicale.Pour les reconstructions par lambeau libre de type DIEP, la reconstruction autologue la plus fréquemment pratiquée dans notre pays, les valeurs moyennes vont de minimum 1125 euros (ce qui est inférieur au tarif INAMI actuel de 1527 euros) à maximum 2584 euros. Ce montant peut encore être augmenté si l'on prend en compte des interventions secondaires éventuelles, comme par exemple un lipofilling, une liposuccion, une reconstruction du mamelon, un tatouage de l'aréole, ou encore une correction de cicatrice.Les chiffres proposés ne peuvent toutefois être utilisés que comme solution temporaire, car la véritable réponse à cette question relève d'une réévaluation globale des honoraires médicaux, telle qu'elle a été proposée par le KCE dans son cadre conceptuel pour une réforme du financement des hôpitaux (Rapport KCE 229).