Les pays d'Europe de l'Ouest qui ont subi la moins forte mortalité sont ceux qui ont pris des restrictions sanitaires assez tôt et déployé au plus vite la vaccination auprès des personnes âgées, selon une étude.
Réalisée par des chercheurs de l'Institut Pasteur (équipe de Simon Cauchemez) et publiée dans la revue BMC Global and Public Health, l'étude a comparé la situation de 13 pays d'Europe de l'Ouest entre 2020 et 2022, soit au pic de la pandémie, au niveau de l'excès de mortalité standardisé sur l'âge et le sexe par pays. La surmortalité observée au cours de cette période allait de 0,5 à 1 décès pour 1.000 habitants pour les pays scandinaves et l'Irlande, à 2,7 pour 1.000 habitants pour l'Italie. La France se situe à 1,5 pour 1.000 habitants, au même niveau que la Suisse et l'Allemagne.
Des études de ce type ont déjà été menées sur un plus grand nombre de pays. L'intérêt, ici, était de mesurer quels facteurs ont pu jouer sur la mortalité dans des pays qui sont tous développés, et bénéficient de systèmes de santé aux performances globalement équivalentes.
Les auteurs apportent deux réponses: "Le déploiement rapide de vaccins auprès des plus vulnérables", notamment les personnes âgées, à partir de 2021. Et, auparavant, à l'arrivée de l'épidémie au printemps 2020, "la mise en place précoce d'interventions non pharmaceutiques". Ce dernier terme désigne essentiellement les restrictions sanitaires imposées dans la plupart des pays face au covid, en premier lieu les stricts confinements du début 2020.
Les principaux enseignements ont été que les pays qui ont pris des mesures tôt, alors que les hôpitaux n'étaient pas encore sous tension, sont ceux qui ont eu l'excès de mortalité le plus faible, et également ceux qui ont le mieux résisté au plan économique.
Les pays qui s'en sont le mieux sortis au début de l'épidémie sont ceux qui ont imposé leurs restrictions avant que leurs hôpitaux ne soient surchargés: la Norvège, par exemple. A l'inverse, le Royaume-Uni, qui a le plus tardé à mettre en place des restrictions, a subi de loin la mortalité la plus élevée dans les premiers mois de l'épidémie. D'autres pays, comme la France, se situent dans la moyenne.
Le cas de la Suède
Un cas, enfin, apparaît contrasté, alors qu'il a concentré les controverses sur sa gestion de l'épidémie: la Suède, qui a vite mis en place des restrictions légères, mais sans aller jusqu'à un confinement. Dans les premiers mois de l'épidémie, la mortalité y a peu à peu augmenté pour nettement dépasser celle de ses voisins scandinaves, Danemark et Norvège. En revanche, ces derniers ont connu une nette hausse fin 2021 et début 2022, alors que la Suède a été épargnée.
Au final, ces trois pays restent ceux, avec l'Irlande, qui s'en sortent le mieux sur l'ensemble de 2020-2022. A l'inverse, l'Italie, puis la Belgique et le Royaume-Uni, apparaissent les plus durement frappés.
"Ces enseignements sont importants en cas de nouvelle pandémie, et soulignent l'importance de disposer d'un système de surveillance capable d'identifier rapidement la circulation communautaire d'un virus et son impact hospitalier", note l'Institut Pasteur. "Prendre des mesures tôt permet également de calibrer la réponse de façon à la garder proportionnée par rapport à la menace sanitaire."
Un travail précédent, déjà de la même équipe, avait permis d'estimer l'impact des interventions non-pharmaceutiques (comme les confinements et les couvre-feux), de la vaccination, des conditions météos et des variants sur la transmission du covid-19 en France. Il avait été montré que les confinements avaient réduit la transmission jusqu'à 73% et les couvre-feux jusqu'à 34%. Il avait également été mis en évidence l'impact bénéfique de la vaccination, tandis que l'émergence de nouveaux variants et les conditions hivernales avaient accru la transmission.
Réalisée par des chercheurs de l'Institut Pasteur (équipe de Simon Cauchemez) et publiée dans la revue BMC Global and Public Health, l'étude a comparé la situation de 13 pays d'Europe de l'Ouest entre 2020 et 2022, soit au pic de la pandémie, au niveau de l'excès de mortalité standardisé sur l'âge et le sexe par pays. La surmortalité observée au cours de cette période allait de 0,5 à 1 décès pour 1.000 habitants pour les pays scandinaves et l'Irlande, à 2,7 pour 1.000 habitants pour l'Italie. La France se situe à 1,5 pour 1.000 habitants, au même niveau que la Suisse et l'Allemagne.Des études de ce type ont déjà été menées sur un plus grand nombre de pays. L'intérêt, ici, était de mesurer quels facteurs ont pu jouer sur la mortalité dans des pays qui sont tous développés, et bénéficient de systèmes de santé aux performances globalement équivalentes.Les auteurs apportent deux réponses: "Le déploiement rapide de vaccins auprès des plus vulnérables", notamment les personnes âgées, à partir de 2021. Et, auparavant, à l'arrivée de l'épidémie au printemps 2020, "la mise en place précoce d'interventions non pharmaceutiques". Ce dernier terme désigne essentiellement les restrictions sanitaires imposées dans la plupart des pays face au covid, en premier lieu les stricts confinements du début 2020.Les principaux enseignements ont été que les pays qui ont pris des mesures tôt, alors que les hôpitaux n'étaient pas encore sous tension, sont ceux qui ont eu l'excès de mortalité le plus faible, et également ceux qui ont le mieux résisté au plan économique.Les pays qui s'en sont le mieux sortis au début de l'épidémie sont ceux qui ont imposé leurs restrictions avant que leurs hôpitaux ne soient surchargés: la Norvège, par exemple. A l'inverse, le Royaume-Uni, qui a le plus tardé à mettre en place des restrictions, a subi de loin la mortalité la plus élevée dans les premiers mois de l'épidémie. D'autres pays, comme la France, se situent dans la moyenne.Un cas, enfin, apparaît contrasté, alors qu'il a concentré les controverses sur sa gestion de l'épidémie: la Suède, qui a vite mis en place des restrictions légères, mais sans aller jusqu'à un confinement. Dans les premiers mois de l'épidémie, la mortalité y a peu à peu augmenté pour nettement dépasser celle de ses voisins scandinaves, Danemark et Norvège. En revanche, ces derniers ont connu une nette hausse fin 2021 et début 2022, alors que la Suède a été épargnée.Au final, ces trois pays restent ceux, avec l'Irlande, qui s'en sortent le mieux sur l'ensemble de 2020-2022. A l'inverse, l'Italie, puis la Belgique et le Royaume-Uni, apparaissent les plus durement frappés."Ces enseignements sont importants en cas de nouvelle pandémie, et soulignent l'importance de disposer d'un système de surveillance capable d'identifier rapidement la circulation communautaire d'un virus et son impact hospitalier", note l'Institut Pasteur. "Prendre des mesures tôt permet également de calibrer la réponse de façon à la garder proportionnée par rapport à la menace sanitaire."Un travail précédent, déjà de la même équipe, avait permis d'estimer l'impact des interventions non-pharmaceutiques (comme les confinements et les couvre-feux), de la vaccination, des conditions météos et des variants sur la transmission du covid-19 en France. Il avait été montré que les confinements avaient réduit la transmission jusqu'à 73% et les couvre-feux jusqu'à 34%. Il avait également été mis en évidence l'impact bénéfique de la vaccination, tandis que l'émergence de nouveaux variants et les conditions hivernales avaient accru la transmission.