La pandémie de covid-19 a provoqué une surmortalité généralisée en Europe. Une nouvelle étude publiée dans la prestigieuse revue Nature Communications, menée à la fois par l'Institut national d'études démographiques (Ined) et l'Institut fédéral de recherche sur la population (BiB, Allemagne), présente une analyse étoffée des disparités régionales en termes de surmortalité en Europe en 2020 et 2021.

Les chercheurs ont regardé quelle aurait été l'espérance de vie à la naissance en 2020 et en 2021 si la pandémie n'avait pas eu lieu, à partir des tendances historiques de chaque région jusqu'en 2019. Puis ils ont comparé leurs projections aux espérances de vie réelles: les résultats couvrent 569 régions réparties dans 25 pays européens et révèlent de fortes disparités spatiales, des différences souvent occultées dans les analyses à l'échelle nationale.

Près de 4 ans d'espérance de vie perdus dans le nord de l'Italie

"En 2020, les régions du nord de l'Italie, du sud de la Suisse, du centre de l'Espagne et de l'est de la Pologne ont perdu plus de deux ans et demi d'espérance de vie", selon Florian Bonnet, premier auteur de l'étude. "Dans les provinces de Bergame, Crémone et Plaisance (nord de l'Italie), épicentres de la pandémie en février 2020, la perte d'espérance de vie a été particulièrement spectaculaire, proche de quatre ans."

En France, c'est en région parisienne et près de la frontière allemande que l'espérance de vie a le plus chuté (entre un an et demi et deux ans), tandis que l'ouest du pays a été épargné, constatent les chercheurs franco-allemands.

© Ined

Puis, en 2021, la surmortalité s'est déplacée vers l'est de l'Europe : "Les régions où les pertes d'espérance de vie ont été supérieures à deux ans se situaient en Pologne, en Tchéquie, en Hongrie, et en Slovaquie", explique le communiqué de l'Ined.

En Allemagne, un contraste marqué opposait l'est du pays très touché, par rapport à l'ouest, beaucoup moins. "En France, les valeurs étaient plus homogènes qu'en 2020, avec des pertes d'espérance de vie globalement proches d'une année. Comme en 2020, la surmortalité en 2021 a été la plus élevée en Seine-Saint-Denis."

Enfin, les chercheurs tient le bilan global de la pandémie grâce à un indicateur qui additionne les années de vie perdues en 2020 et 2021, ce qui permet de classer les 569 régions étudiées. Dans le 'top 50' des régions les plus meurtries, celles situées en Europe de l'est sont largement majoritaires : 36 régions polonaises, six slovaques, deux tchèques, une hongroise et deux lituaniennes.

C.V.

La pandémie de covid-19 a provoqué une surmortalité généralisée en Europe. Une nouvelle étude publiée dans la prestigieuse revue Nature Communications, menée à la fois par l'Institut national d'études démographiques (Ined) et l'Institut fédéral de recherche sur la population (BiB, Allemagne), présente une analyse étoffée des disparités régionales en termes de surmortalité en Europe en 2020 et 2021. Les chercheurs ont regardé quelle aurait été l'espérance de vie à la naissance en 2020 et en 2021 si la pandémie n'avait pas eu lieu, à partir des tendances historiques de chaque région jusqu'en 2019. Puis ils ont comparé leurs projections aux espérances de vie réelles: les résultats couvrent 569 régions réparties dans 25 pays européens et révèlent de fortes disparités spatiales, des différences souvent occultées dans les analyses à l'échelle nationale."En 2020, les régions du nord de l'Italie, du sud de la Suisse, du centre de l'Espagne et de l'est de la Pologne ont perdu plus de deux ans et demi d'espérance de vie", selon Florian Bonnet, premier auteur de l'étude. "Dans les provinces de Bergame, Crémone et Plaisance (nord de l'Italie), épicentres de la pandémie en février 2020, la perte d'espérance de vie a été particulièrement spectaculaire, proche de quatre ans."En France, c'est en région parisienne et près de la frontière allemande que l'espérance de vie a le plus chuté (entre un an et demi et deux ans), tandis que l'ouest du pays a été épargné, constatent les chercheurs franco-allemands.Puis, en 2021, la surmortalité s'est déplacée vers l'est de l'Europe : "Les régions où les pertes d'espérance de vie ont été supérieures à deux ans se situaient en Pologne, en Tchéquie, en Hongrie, et en Slovaquie", explique le communiqué de l'Ined. En Allemagne, un contraste marqué opposait l'est du pays très touché, par rapport à l'ouest, beaucoup moins. "En France, les valeurs étaient plus homogènes qu'en 2020, avec des pertes d'espérance de vie globalement proches d'une année. Comme en 2020, la surmortalité en 2021 a été la plus élevée en Seine-Saint-Denis."Enfin, les chercheurs tient le bilan global de la pandémie grâce à un indicateur qui additionne les années de vie perdues en 2020 et 2021, ce qui permet de classer les 569 régions étudiées. Dans le 'top 50' des régions les plus meurtries, celles situées en Europe de l'est sont largement majoritaires : 36 régions polonaises, six slovaques, deux tchèques, une hongroise et deux lituaniennes.C.V.