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Une équipe de l'hôpital universitaire de Francfort a suivi une cohorte incluant 100 patients ayant récemment "guéri" de la Covid-19 dont l'âge médian était de 49 ans et dont les deux tiers n'avaient développé qu'une forme modérée du virus qui n'avait pas nécessité une hospitalisation. L'IRM cardiaque, réalisée en moyenne 71 jours après le diagnostic initial, a révélé une atteinte cardiaque chez 78 patients et une inflammation du myocarde en cours chez 60 d'entre eux, qui était indépendante des conditions préexistantes, de la gravité et de l'évolution générale de la maladie aiguë, et du temps écoulé depuis le diagnostic initial.Les résultats ont ensuite été comparés à un groupe de contrôle avec des patients au profil similaire, mais non infectés par le coronavirus, ce qui a permis de confirmer que les patients atteints étaient plus susceptibles de présenter des signes cardiaques "troublants".La seconde étude, menée par des cardiologues de Hambourg, a analysé les résultats des autopsies de 39 personnes atteintes de Covid-19 dont 23 femmes. L'âge médian des défunts était de 85 ans. Il s'est avéré que des traces du SARS-CoV-2 étaient présentes dans les tissus cardiaques prélevés chez 24 des 39 sujets (61,5%) mais aussi que 16 patients (41%) avaient des niveaux cliniquement significatifs de charge virale (> à 1000 copies par μg d'ARN) dans leurs tissus cardiaques au moment du décès.A la suite de ces travaux, on peut dire qu'être infecté par le SARS-CoV-2 entraîne une forte probabilité d'avoir une certaine atteinte du coeur mais, selon les auteurs allemands, des investigations plus poussées sont nécessaires pour évaluer les conséquences cardiovasculaires à long terme de la maladie, savoir si les dommages seront permanents et prévoir des moyens adéquats pour la prise en charge de cette autre facette de la pandémie.(références :(1) JAMA Cardiology, 27 juillet 2020, doi :10.1001/jamacardio.2020.3557,(2) JAMA Cardiology, 27 juillet 2020, doi :10.1001/jamacardio.2020.3551)