En premier, la contagiosité. Le développement fulgurant de la pandémie suppose plus insidieux que les seules gouttelettes de Flügge libérées par un patient avéré et tombant toutes au sol par miracle à 1,5 mètre au maximum : porteurs sains, malades peu symptomatiques ou carrément contamination aérienne par des aérosols comme l'écrit Marc Wathelet 1 et le murmure dans sa barbe l'OMS . En outre, nous restons peu ou prou sur l'affirmation que le patient devient contagieux au moment de l'apparition des symptômes : c'est, entre autres, en vertu de ce principe que le lockdown poussé n'a pas été décrété ni en France ni en Belgique. Conséquence pratique, on a longtemps expliqué aux entreprises et à leurs employés que seul le patient symptomatique était contagieux alors que c'est de toute évidence faux.

Le confinement, certes nécessaire, a ceci de pervers qu'il évite de se poser la question centrale : celle du taux de pénétration du virus dans la population. Les autorités imposent la distanciation sociale (quasiment impossible à respecter au travail et sur les marchés que nos amis français réouvrent actuellement), on enferme le reste des citoyens - sauf pour voter aux élections municipales - et après cela on retourne sereinement se coucher ! Dormez tranquilles bonnes gens, les autorités veillent. Sauf que l'on entretient des idées fausses sur l'ampleur de la pandémie parce que l'on ne s'est pas montré capable de disposer de tests en suffisance pour évaluer l'état réel de la population. Autre point justifiant le confinement : l'absence volontairement programmée de masques FFP2 efficaces au niveau préventif. Depuis quelques années, les autorités gèrent la réserve de masques selon un principe approchant du just-in-time, après avoir détruit les anciens stocks. Cela fait des économies ! Et comme les gouvernements jugent aujourd'hui la pratique médicale à l'aune des entreprises marchandes, elles lui imposent les règles de gestion calquées sur les théories enseignées dans les écoles de commerce...

Le Pr Clumeck[2] prônait récemment la mise au point et la commercialisation de tests immunologiques spécifiques, ce qui pourrait effectivement aider à mieux évaluer le niveau d'infection de la population ; le Dr Patrick Pelloux[3], président de l'association des médecins urgentistes de France souhaite lui aussi l'extension générale du dépistage. Deux grosses pointures plus connues pour leurs compétences au lit des patients que pour plastronner devant les caméras.

Frilosité thérapeutique

Le second problème, est la frilosité thérapeutique de nos autorités et de leurs " conseils scientifiques ". Nous sommes confrontés à une maladie qui tue des milliers de patients en quelques jours : ce n'est guère l'instant de s'enfermer la cervelle dans un corset : nous disposons de traitements antiviraux (dont la chloroquine mais pas seulement) qui pourraient éventuellement se montrer efficaces, mais au prétexte qu'il faudrait déroger aux sacro-saints protocoles et normes des essais thérapeutiques et se contenter d'agir empiriquement, on ne fait rien. Par chance les chirurgiens de la Grande Guerre se sont montrés plus consciencieux et moins doctrinaires en tentant des interventions innovatrices, improvisées, pour sauver ainsi des milliers de blessés. La démarche des essais cliniques, certes au départ scientifique, se transforme aujourd'hui en dogmatisme. Au moment où l'on perd de vue le but curatif de toute médecine au point de regarder mourir des centaines malades en insuffisance respiratoire sans avoir tout tenté, l'esprit critique disparait, la légitimité également. Certains qualifient cette attitude de " scientifique ". Elle tient du charlatanisme sur le plan intellectuel et de la non-assistance à personne en danger sur le plan juridique.

Et pour faire passer cette tambouille, voilà l'édulcorant classique : la mauvaise foi symbolisée par le ramdam déclenché autour de la Chloroquine, qu'elle soit efficace ou non ! Les fameux effets secondaires ! La posologie préconisée pour traiter le Covid-19 est de 600 mg à 1 g/jour pendant 10 jours, c'est élevé. Mais nuançons. Les effets secondaires potentiels sont connus et détectables. Nos confrères dermatologues et rhumatologues le prescrivent certes à des posologies moindres mais au long cours pour traiter une série d'affections auto-immunes dont la polyarthrite rhumatoïde dans les formes peu évolutives... avec l'aval des grands prêtres des normes thérapeutiques[4] . Mais certaines autorités ayant décrété en début de pandémie qu'il n'y avait pas de traitement disponible, difficile dès lors de manger son chapeau. Surtout quand ce repas dévoile une sacrée dose de légèreté et d'aveuglement.

Incurie

D'où vient une telle obstination ? Pas d'une simple erreur de jugement factuelle sur la gravité des faits en début de pandémie. Ce serait une erreur excusable. Non, la faute, car c'en est une, existait en amont : elle porte un nom à tiroir : imprévoyance - incurie. Les stocks de masques ? Supprimés au nom de l'équilibre du budget. Pas de tests disponibles ? On les discrédite faute de pouvoir les réaliser (voir la situation explosive dans les MR/MRS/EHPAD). Les antiviraux ? On entreprend des tests cliniques tardifs pour faire accroire qu'ils ne sont peut- être pas efficaces alors que des patients meurent depuis trois mois...

Récemment, en France, des infirmiers ont saisi le Conseil d'Etat en référé pour ne plus se retrouver au front sans armement. Il s'agissait d'obtenir de l'Etat qu'il leur livre masques et gels désinfectants. Quant à nos confrères français, ils ont créé l'UFML : Union Française pour une Médecine Libre, exaspérés par les entraves opposées en continu à leur pratique par des autorités en totale déconnection du terrain et seulement préoccupées par l'aspect financier de la santé (ce dont ils profitent pour la transformer en marchandise en vertu de certains principes économiques mal digérés et pervertis). Prenons-en de la graine. Et ne nous berçons pas d'illusions, une fois la crise passée, une fois oubliées les louanges adressées au personnel médical et soignant par la population, les Autorités retrouveront leurs petits nuages, leurs errements et leur morgue ; ils n'auront de cesse de nier les fautes lourdes commises à l'égard de leurs citoyens et de ceux, hélas, qui en sont morts. Pour ce, ils utiliseront leur instrument favori : la langue de bois. A nous de refuser net de l'écouter et d'en tirer les conséquences. Toutes les conséquences.

Henri Hellin

[2] Journal du Médecin, 25 mars.

[3] Gomet'Santé, J-F Eyraud .Coronavirus : " Il faut étendre les tests, c'est une évidence ", 22 mars ".

[4] Haute Autorité de la Santé. Commission de la Transparence. Avis du 23 juillet 2014. Nivaquine 100 mg. France

En premier, la contagiosité. Le développement fulgurant de la pandémie suppose plus insidieux que les seules gouttelettes de Flügge libérées par un patient avéré et tombant toutes au sol par miracle à 1,5 mètre au maximum : porteurs sains, malades peu symptomatiques ou carrément contamination aérienne par des aérosols comme l'écrit Marc Wathelet 1 et le murmure dans sa barbe l'OMS . En outre, nous restons peu ou prou sur l'affirmation que le patient devient contagieux au moment de l'apparition des symptômes : c'est, entre autres, en vertu de ce principe que le lockdown poussé n'a pas été décrété ni en France ni en Belgique. Conséquence pratique, on a longtemps expliqué aux entreprises et à leurs employés que seul le patient symptomatique était contagieux alors que c'est de toute évidence faux. Le confinement, certes nécessaire, a ceci de pervers qu'il évite de se poser la question centrale : celle du taux de pénétration du virus dans la population. Les autorités imposent la distanciation sociale (quasiment impossible à respecter au travail et sur les marchés que nos amis français réouvrent actuellement), on enferme le reste des citoyens - sauf pour voter aux élections municipales - et après cela on retourne sereinement se coucher ! Dormez tranquilles bonnes gens, les autorités veillent. Sauf que l'on entretient des idées fausses sur l'ampleur de la pandémie parce que l'on ne s'est pas montré capable de disposer de tests en suffisance pour évaluer l'état réel de la population. Autre point justifiant le confinement : l'absence volontairement programmée de masques FFP2 efficaces au niveau préventif. Depuis quelques années, les autorités gèrent la réserve de masques selon un principe approchant du just-in-time, après avoir détruit les anciens stocks. Cela fait des économies ! Et comme les gouvernements jugent aujourd'hui la pratique médicale à l'aune des entreprises marchandes, elles lui imposent les règles de gestion calquées sur les théories enseignées dans les écoles de commerce...Le Pr Clumeck[2] prônait récemment la mise au point et la commercialisation de tests immunologiques spécifiques, ce qui pourrait effectivement aider à mieux évaluer le niveau d'infection de la population ; le Dr Patrick Pelloux[3], président de l'association des médecins urgentistes de France souhaite lui aussi l'extension générale du dépistage. Deux grosses pointures plus connues pour leurs compétences au lit des patients que pour plastronner devant les caméras.Le second problème, est la frilosité thérapeutique de nos autorités et de leurs " conseils scientifiques ". Nous sommes confrontés à une maladie qui tue des milliers de patients en quelques jours : ce n'est guère l'instant de s'enfermer la cervelle dans un corset : nous disposons de traitements antiviraux (dont la chloroquine mais pas seulement) qui pourraient éventuellement se montrer efficaces, mais au prétexte qu'il faudrait déroger aux sacro-saints protocoles et normes des essais thérapeutiques et se contenter d'agir empiriquement, on ne fait rien. Par chance les chirurgiens de la Grande Guerre se sont montrés plus consciencieux et moins doctrinaires en tentant des interventions innovatrices, improvisées, pour sauver ainsi des milliers de blessés. La démarche des essais cliniques, certes au départ scientifique, se transforme aujourd'hui en dogmatisme. Au moment où l'on perd de vue le but curatif de toute médecine au point de regarder mourir des centaines malades en insuffisance respiratoire sans avoir tout tenté, l'esprit critique disparait, la légitimité également. Certains qualifient cette attitude de " scientifique ". Elle tient du charlatanisme sur le plan intellectuel et de la non-assistance à personne en danger sur le plan juridique.Et pour faire passer cette tambouille, voilà l'édulcorant classique : la mauvaise foi symbolisée par le ramdam déclenché autour de la Chloroquine, qu'elle soit efficace ou non ! Les fameux effets secondaires ! La posologie préconisée pour traiter le Covid-19 est de 600 mg à 1 g/jour pendant 10 jours, c'est élevé. Mais nuançons. Les effets secondaires potentiels sont connus et détectables. Nos confrères dermatologues et rhumatologues le prescrivent certes à des posologies moindres mais au long cours pour traiter une série d'affections auto-immunes dont la polyarthrite rhumatoïde dans les formes peu évolutives... avec l'aval des grands prêtres des normes thérapeutiques[4] . Mais certaines autorités ayant décrété en début de pandémie qu'il n'y avait pas de traitement disponible, difficile dès lors de manger son chapeau. Surtout quand ce repas dévoile une sacrée dose de légèreté et d'aveuglement.D'où vient une telle obstination ? Pas d'une simple erreur de jugement factuelle sur la gravité des faits en début de pandémie. Ce serait une erreur excusable. Non, la faute, car c'en est une, existait en amont : elle porte un nom à tiroir : imprévoyance - incurie. Les stocks de masques ? Supprimés au nom de l'équilibre du budget. Pas de tests disponibles ? On les discrédite faute de pouvoir les réaliser (voir la situation explosive dans les MR/MRS/EHPAD). Les antiviraux ? On entreprend des tests cliniques tardifs pour faire accroire qu'ils ne sont peut- être pas efficaces alors que des patients meurent depuis trois mois...Récemment, en France, des infirmiers ont saisi le Conseil d'Etat en référé pour ne plus se retrouver au front sans armement. Il s'agissait d'obtenir de l'Etat qu'il leur livre masques et gels désinfectants. Quant à nos confrères français, ils ont créé l'UFML : Union Française pour une Médecine Libre, exaspérés par les entraves opposées en continu à leur pratique par des autorités en totale déconnection du terrain et seulement préoccupées par l'aspect financier de la santé (ce dont ils profitent pour la transformer en marchandise en vertu de certains principes économiques mal digérés et pervertis). Prenons-en de la graine. Et ne nous berçons pas d'illusions, une fois la crise passée, une fois oubliées les louanges adressées au personnel médical et soignant par la population, les Autorités retrouveront leurs petits nuages, leurs errements et leur morgue ; ils n'auront de cesse de nier les fautes lourdes commises à l'égard de leurs citoyens et de ceux, hélas, qui en sont morts. Pour ce, ils utiliseront leur instrument favori : la langue de bois. A nous de refuser net de l'écouter et d'en tirer les conséquences. Toutes les conséquences. Henri Hellin [2] Journal du Médecin, 25 mars.[3] Gomet'Santé, J-F Eyraud .Coronavirus : " Il faut étendre les tests, c'est une évidence ", 22 mars ".[4] Haute Autorité de la Santé. Commission de la Transparence. Avis du 23 juillet 2014. Nivaquine 100 mg. France