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Une étude de la Mutualité chrétienne (MC) publiée ce lundi 6 janvier révèle une diminution globale de la consommation de médicaments chez les moins de 18 ans entre 2013 et 2023. Le pourcentage de jeunes ayant bénéficié d'un remboursement médicamenteux est passé de 62 % à 57 % sur cette période, accompagnant une baisse de 8 % des dépenses de l'assurance maladie. Toutefois, cette tendance favorable est contrebalancée par des signaux préoccupants, notamment dans trois catégories de médicaments.Les antibiotiques, essentiels en cas d'infections bactériennes, ont connu une diminution marquée, notamment l'amoxicilline (-16 %) et sa version combinée à l'acide clavulanique (-45 %). Ces résultats témoignent de l'impact des campagnes contre la surconsommation, bien que la Belgique demeure au-dessus de la moyenne européenne. Parallèlement, certains usages spécifiques, comme celui de la flucloxacilline (+66 %), montrent des hausses inquiétantes, nécessitant une vigilance accrue.En revanche, la consommation de médicaments pour le TDAH a bondi de 31,5 % en dix ans, tandis que celle des antidépresseurs a grimpé de 43 %. Ces augmentations reflètent une tendance préoccupante, d'autant plus que ces traitements s'accompagnent souvent d'effets secondaires graves. Elise Derroitte, vice-présidente de la MC, insiste sur l'importance de combiner ces prescriptions avec un suivi psychologique adéquat, actuellement trop rare. Elle appelle à une amélioration de l'accès aux soins psychologiques pour éviter une médicalisation excessive des troubles mentaux.L'usage d'inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), principalement chez les adolescents, a également augmenté (de 2,8 % en 2013 à 3,9 % en 2023). Bien que généralement bien tolérés, ces médicaments posent des risques à long terme, notamment pour les reins et les os. De plus, leur utilisation hors étiquette chez les nourrissons soulève des questions éthiques et réglementaires.Le recours à la pilule contraceptive a diminué de 16 % depuis 2013 chez les adolescentes, mais l'usage des stérilets hormonaux a décuplé, passant de 52 à 483 utilisatrices. Ce changement reflète une évolution des pratiques, mais les besoins en santé mentale liés à ces choix demandent une attention accrue.Depuis février 2024, des soins psychologiques primaires à moindre coût sont accessibles aux moins de 24 ans, mais leur financement reste insuffisant. La MC plaide pour un renforcement budgétaire afin de répondre aux besoins croissants des jeunes et de limiter la dépendance aux traitements médicamenteux.Face à ces évolutions, un cadre thérapeutique équilibré et des politiques de prévention renforcées s'avèrent indispensables pour accompagner au mieux les enfants et adolescents dans leur santé physique et mentale.