Je vais donc ajouter que pour changer il faut encore faire deux constats. L'hypocrisie qui existe et la confiance qu'il faudra mettre en place pour sauver ce système, l'améliorer et répondre aux besoins de bien-être et de santé qui sont exprimés par la population.

Hypocrisie dans les chiffres avancés mais aussi quand on parle des médecins ou du " syndicalisme médical ". Les médecins sont stigmatisés à tort et les chiffres donnés sont rarement complets !

Parlons des chiffres : sur l'ensemble des dépenses dans le secteur de la santé, le Belge paie beaucoup de sa poche - plus du quart du budget total, et cela se chiffre en milliards d'euros (+/- 15 Mia) qui ne sont pas pris en charge par la solidarité -, alors que l'unique milliard correspondant aux honoraires demandés au-delà des tarifs fixés est systématiquement pointé du doigt. Ce chiffre qui n'est pas plus important que le coût administratif des mutuelles, ne représente qu'un petit 2,5% du budget de la santé mais est devenu la cible des politiques et des mutuelles. Soyons bon joueur et jouons la balle. Il faut certes améliorer la couverture assurance-maladie et les mutuelles peuvent jouer un rôle, mais il faut aussi laisser de l'espace à ceux qui peuvent payer et qui ont d'autres ressources pour financer leurs soins et permettre aux médecins de " respirer ". La valorisation du travail, avec une qualité de vie et de travail convenables, est inexistante. C'est de l'irrespect. Quant aux mutuelles, créer une assurance mutuelliste solidaire qui couvre la quote-part grandissante du patient est la bonne chose à faire, mais jouer l'assureur privé pour couvrir les honoraires libres et s'en plaindre, n'est peut-être pas la mission la plus noble.

Syndicalisme médical

Quant au " syndicalisme médical ", il n'a rien à voir avec les syndicats au sens habituel que l'on attribue à ceux qui bloquent la rue en général. Il n'est que la représentation professionnelle des médecins dans le système voire l'unique façon de se faire entendre, là où certains autres prestataires qui y sont aussi représentés, profitent aussi des revendications des syndicats des travailleurs et des lobbys divers et variés. Je le dis parce qu'en dehors des autres prestataires indépendants, certains métiers de la santé ont plus de cartes dans leur jeu et raflent la mise sur la table : avec un subtil mélange des acquits salariaux couplés savamment aux revendications professionnelles diverses et variées, le but est de tirer le meilleur profit du système. D'ailleurs, quand on exclut le coût des médecins mais qu'on additionne le coût salarial du personnel dans les institutions, et l'inflation galopante du coût des soins ambulatoires, il y a de quoi être surpris et on peut s'inquiéter du retour sur investissement de ces dépenses.

Certains propos agacent et créent un climat délétère vis-à-vis du médecin, quand d'autres usent et abusent de leur position pour réclamer des avantages sociaux et salariaux en tout genre. Les médecins sont victimes de cette désinformation et les patients en sont les otages. Il faut désormais responsabiliser tous les acteurs mais les rassurer aussi en créant la sécurité nécessaire pour restaurer la confiance, pour que les économies dégagées sur des budgets puissent être investies dans l'innovation et dans la revalorisation des bonnes pratiques. Ce type de mécanismes n'existe pas encore mais devient essentiel pour promouvoir le changement. On observe encore tristement des manoeuvres visant à prendre de l'un pour donner à l'autre. Trust and Share ne sont pas de vains mots.

Quand on lit certaines opinions dans la presse (sociaal.net -26/2/2019 " Om onze zorg te redden ") et la réaction que cela suscite (jdM n°2576 : " Absym : un New deal " et jdM n°2583 " il faut un GPS pour les soins de santé "), on est en droit de se poser des questions sur le système mais surtout sur le fossé qui se creuse ! Notre société tue en douceur son corps médical.

Nécessité du changement

L'avenir, n'est pas sombre mais risque de le devenir. Je suis convaincu de la nécessité du changement pour notre système de santé, et l'implication des médecins est nécessaire, parfois difficile, mais néanmoins fondamentale. Il y a un réel avantage dans les partenariats et la promotion de l'intelligence collective, mais nul partenariat ne se conçoit sans confiance. Maintenir une concertation notamment au sein de l'Inami, est un gage de sauvegarde des droits des patients qui sont ou devraient être exprimés par les mutuelles et de celui des médecins représentés par les " syndicats ", pour autant qu'un système parallèle ne se mette pas en place et qui dénaturerait cette concertation. Il faut créer les conditions de la confiance. En pratique je pense qu'il faut permettre à chaque groupe de prestataires, chaque acteur et chaque institution de soins, de pouvoir jouir d'une certaine liberté dans la gestion des économies possibles en faveur du financement de l'innovation ou de la revalorisation de l'existant. Et pour ceux qui " subissent " le volume imposé par les autres, il faut soutenir une co-responsabilisation (mise en place partiellement dans le dernier accord médicomut).

La génération de médecins qui arrive, a des attentes qui évoluent et une vision plus collaborative, mais tient compte de la qualité de vie, autant que de la performance et de la qualité de soins. Les contourner serait une erreur, parce que leur réaction risque d'être inattendue.

Je vais donc ajouter que pour changer il faut encore faire deux constats. L'hypocrisie qui existe et la confiance qu'il faudra mettre en place pour sauver ce système, l'améliorer et répondre aux besoins de bien-être et de santé qui sont exprimés par la population.Hypocrisie dans les chiffres avancés mais aussi quand on parle des médecins ou du " syndicalisme médical ". Les médecins sont stigmatisés à tort et les chiffres donnés sont rarement complets !Parlons des chiffres : sur l'ensemble des dépenses dans le secteur de la santé, le Belge paie beaucoup de sa poche - plus du quart du budget total, et cela se chiffre en milliards d'euros (+/- 15 Mia) qui ne sont pas pris en charge par la solidarité -, alors que l'unique milliard correspondant aux honoraires demandés au-delà des tarifs fixés est systématiquement pointé du doigt. Ce chiffre qui n'est pas plus important que le coût administratif des mutuelles, ne représente qu'un petit 2,5% du budget de la santé mais est devenu la cible des politiques et des mutuelles. Soyons bon joueur et jouons la balle. Il faut certes améliorer la couverture assurance-maladie et les mutuelles peuvent jouer un rôle, mais il faut aussi laisser de l'espace à ceux qui peuvent payer et qui ont d'autres ressources pour financer leurs soins et permettre aux médecins de " respirer ". La valorisation du travail, avec une qualité de vie et de travail convenables, est inexistante. C'est de l'irrespect. Quant aux mutuelles, créer une assurance mutuelliste solidaire qui couvre la quote-part grandissante du patient est la bonne chose à faire, mais jouer l'assureur privé pour couvrir les honoraires libres et s'en plaindre, n'est peut-être pas la mission la plus noble.Quant au " syndicalisme médical ", il n'a rien à voir avec les syndicats au sens habituel que l'on attribue à ceux qui bloquent la rue en général. Il n'est que la représentation professionnelle des médecins dans le système voire l'unique façon de se faire entendre, là où certains autres prestataires qui y sont aussi représentés, profitent aussi des revendications des syndicats des travailleurs et des lobbys divers et variés. Je le dis parce qu'en dehors des autres prestataires indépendants, certains métiers de la santé ont plus de cartes dans leur jeu et raflent la mise sur la table : avec un subtil mélange des acquits salariaux couplés savamment aux revendications professionnelles diverses et variées, le but est de tirer le meilleur profit du système. D'ailleurs, quand on exclut le coût des médecins mais qu'on additionne le coût salarial du personnel dans les institutions, et l'inflation galopante du coût des soins ambulatoires, il y a de quoi être surpris et on peut s'inquiéter du retour sur investissement de ces dépenses.Certains propos agacent et créent un climat délétère vis-à-vis du médecin, quand d'autres usent et abusent de leur position pour réclamer des avantages sociaux et salariaux en tout genre. Les médecins sont victimes de cette désinformation et les patients en sont les otages. Il faut désormais responsabiliser tous les acteurs mais les rassurer aussi en créant la sécurité nécessaire pour restaurer la confiance, pour que les économies dégagées sur des budgets puissent être investies dans l'innovation et dans la revalorisation des bonnes pratiques. Ce type de mécanismes n'existe pas encore mais devient essentiel pour promouvoir le changement. On observe encore tristement des manoeuvres visant à prendre de l'un pour donner à l'autre. Trust and Share ne sont pas de vains mots.Quand on lit certaines opinions dans la presse (sociaal.net -26/2/2019 " Om onze zorg te redden ") et la réaction que cela suscite (jdM n°2576 : " Absym : un New deal " et jdM n°2583 " il faut un GPS pour les soins de santé "), on est en droit de se poser des questions sur le système mais surtout sur le fossé qui se creuse ! Notre société tue en douceur son corps médical.L'avenir, n'est pas sombre mais risque de le devenir. Je suis convaincu de la nécessité du changement pour notre système de santé, et l'implication des médecins est nécessaire, parfois difficile, mais néanmoins fondamentale. Il y a un réel avantage dans les partenariats et la promotion de l'intelligence collective, mais nul partenariat ne se conçoit sans confiance. Maintenir une concertation notamment au sein de l'Inami, est un gage de sauvegarde des droits des patients qui sont ou devraient être exprimés par les mutuelles et de celui des médecins représentés par les " syndicats ", pour autant qu'un système parallèle ne se mette pas en place et qui dénaturerait cette concertation. Il faut créer les conditions de la confiance. En pratique je pense qu'il faut permettre à chaque groupe de prestataires, chaque acteur et chaque institution de soins, de pouvoir jouir d'une certaine liberté dans la gestion des économies possibles en faveur du financement de l'innovation ou de la revalorisation de l'existant. Et pour ceux qui " subissent " le volume imposé par les autres, il faut soutenir une co-responsabilisation (mise en place partiellement dans le dernier accord médicomut).La génération de médecins qui arrive, a des attentes qui évoluent et une vision plus collaborative, mais tient compte de la qualité de vie, autant que de la performance et de la qualité de soins. Les contourner serait une erreur, parce que leur réaction risque d'être inattendue.