" L'IA a le potentiel d'augmenter l'activité humaine dans le secteur de la santé, tant dans le domaine de la pharmacologie que celui de l'imagerie médicale, de l'analyse de risques ou du diagnostic de l'état de santé ", expliquent en préambule les auteurs dont le principal, Olivier Colin, conseiller au CJG.

L'IA permettra " grâce à un appui renforcé à la décision médicale et grâce une meilleure traçabilité de comprimer les coûts et améliorer l'accès aux soins des citoyens, grâce à des dispositifs de prédiagnostic médical ou d'aide à l'orientation dans le parcours de soins ".

Citant le cabinet de conseil Deloitte, le rapport calcule que les dépenses mondiales en soins de santé devraient augmenter à un taux annuel de 4,1 % en 2017-2021. Les États-Unis, par exemple, qui dépensent 16% de leur PIB en santé espèrent de l'IA des économies annuelles substantielles, de l'ordre de plus de 150 milliards de dollars d'ici 2026. D'ici 2021, le marché pourrait atteindre une valeur de 6,6 milliards de dollars " ce qui représente un taux de croissance annuelle de 40% entre 2014 et 2021 ".

En 2017, GSK a conclu un accord de partenariat d'une valeur de 33 millions £ (38 millions d'euros) avec la start-up écossaise Exscientia " contre la promesse que son IA lui permettra d'identifier des médicaments potentiels quatre fois plus vite et à un quart du coût actuel ".

Maladies chroniques

D'autres défis attendent nos systèmes de santé comme la " pandémie " de maladies chroniques.

Un Belge sur quatre souffrirait d'une maladie chronique. En Belgique, plus de six personnes de 60 à 79 ans sur dix en sont atteintes, selon MLOZ.

A cet égard, l'internet des objets est une solution souvent évoquée pour gérer les maladies complexes. Certains des outils d'IA les plus puissants sont déjà intégrés dans Android ou iOS (téléphonie mobile). L'IA permet ainsi de développer des applications de santé sur smartphone et des dispositifs mobiles.

En 2017, le CJG estime que plus de 100.000 applications mHealth étaient disponibles sur le marché. " Le marché européen était estimé à environ 110 milliards d'euros en 2016, soit environ 29% du marché mondial si l'on se base sur les prix. Cela en fait le deuxième plus grand marché de technologie médicale après les États-Unis (lequel pèse environ 43%). La Belgique, pour sa part, représente environ 3 % de ce marché. "

Big Data

La santé au 21e siècle amène un autre défi, soit l'énorme quantité de données de santé dont le volume " a augmenté de 40% par an au niveau mondial au cours de la dernière décennie et devrait passer de 4,4 Zbt en 2013 à 44 Zbt en 2020, soit 44 billions de gigabites ".

L'IA offre justement la possibilité d'analyser des millions de données afin d'en déduire le traitement qui conviendra le mieux au patient et à la pathologie qu'il présente. " Dans le domaine génétique, par exemple, il est désormais possible - grâce à la nette diminution du coût du séquençage de l'ADN - de faire analyser des milliers de patrimoines génétiques par des algorithmes afin d'anticiper la réaction d'un être humain à un traitement en fonction de ses gènes par le biais d'une association symptôme-pathologie, et de poser un véritable diagnostic à partir d'analyses statistiques et de probabilités. Le système intelligent devient donc réellement autonome, et propose une réponse - supposée exacte - qui résulte de ses propres connexions. "

Les récentes avancées en robotisation démontrent une évolution vers une médecine de plus en plus prédictive, personnalisée, efficace et à moindre coût.

Médecine prédictive

Les récentes avancées en robotisation et biotechnologie " démontrent ainsi une évolution vers une médecine de plus en plus prédictive, personnalisée, efficace et à moindre coût ". L'application Sidekick Health développée par la startup islando-suédoise du même nom " exploite autant les capacités prédictives de l'IA que les ressorts de la psychologie expérimentale pour accompagner des utilisateurs dans leurs activités quotidiennes ".

Le CJG identifie également un recours de plus en plus marqué à des consultations à distance " grâce à des salles de télémédecine dotées des technologies qui permettent les prestations de santé à distance et l'échange de l'information médicale ". 97% des patients déclarent qu'ils y ont eu des expériences positives en termes de temps passé avec leur médecin traitant.

Détection

Une étude de 2016 a démontré que l'IA serait capable de détecter de manière automatisée un cancer du sein avec un taux de réussite de 92%, le taux de réussite des spécialistes étant de 96%. L'Inserm et des ingénieurs de CentraleSupélec ont pu concevoir et entraîner " un algorithme capable d'analyser des images fournies par un scanner. Ce travail a contribué à établir une signature radiomique, un développement qui allie imagerie médicale et big data, capable de déterminer l'efficacité de l'immunothérapie sur certains cancers ". L'IA permet également " le développement d'un algorithme qui utilise le traitement automatique du langage naturel (automated natural language processing) pour poser un diagnostic dans de nombreuses pathologies mentales, comme la psychose ".

Icometrix, société belge en pointe dans le domaine de la vision artificielle médicale a mis au point un logiciel baptisé "Icobrain". " Il s'agit d'un programme informatique relativement simple d'utilisation qui regroupe et analyse une série de biomarqueurs capables de révéler à partir d'images IRM les symptômes " sous-cliniques " (précurseurs) de trois types de maladies neurologiques : la sclérose en plaques, la démence et les lésions cérébrales. "

Et de citer, au rayon cognitif, le célèbre projet de Google, DeepMind Health. " La technologie sur laquelle se base ce projet combine l'apprentissage automatique (machine learning) et des systèmes de neuroscience pour construire des algorithmes capables de reproduire la manière dont le cerveau humain fonctionne. "

Forte implication européenne

" Un budget d'environ 2 milliards d'euros jusque 2022 a été alloué au pôle Health de l'Institut européen d'innovation et de technologie (EIT), financé à 25 % par l'Union européenne et à 75 % par ses partenaires, soit 140 acteurs parmi les universités, les hôpitaux, les financeurs ", note le rapport. Autre exemple : le programme Horizon 2020 a été soutenu à concurrence de 7,472 milliards d'euros pour améliorer les soins de santé en Europe. Sans compter le Third EU Health Programme (2014-2020) doté d'un budget de 449,4 millions d'euros réparti dans 23 domaines prioritaires.

L'IA détruira-t-elle des emplois ? Les auteurs espèrent que le secteur de la santé et de l'action sociale qui représentait 15% de la population active en 2017 sera moins impacté par la robotisation " avec 36% de potentiel d'automatisation contre 44% de potentiel d'automatisation en moyenne, tous secteurs confondus ". Le CJG a aussi l'espoir qu'on évitera une surréglementation délétère au progrès technologique en l'espèce...

" Comment l'intelligence artificielle va révolutionner notre économie, analyse des secteurs de l'agriculture et de la santé ", Olivier Colin, Centre Jean Gol, 2019.

5 recommandations

Accorder une attention toute particulière à la sécurisation des données. Clarifier la responsabilité des professionnels de santé en cas d'utilisation des techniques d'IA. Éduquer davantage les patients sur les bénéfices que peut apporter l'IA dans un secteur comme les soins de santé. Intégrer davantage et de manière plus systématique les nouveaux développements numériques et de l'IA dans les formations des professionnels de la santé. Établir une corrélation directe entre la pénurie de main d'oeuvre dans le secteur des soins de santé et l'investissement dans l'IA.

" L'IA a le potentiel d'augmenter l'activité humaine dans le secteur de la santé, tant dans le domaine de la pharmacologie que celui de l'imagerie médicale, de l'analyse de risques ou du diagnostic de l'état de santé ", expliquent en préambule les auteurs dont le principal, Olivier Colin, conseiller au CJG.L'IA permettra " grâce à un appui renforcé à la décision médicale et grâce une meilleure traçabilité de comprimer les coûts et améliorer l'accès aux soins des citoyens, grâce à des dispositifs de prédiagnostic médical ou d'aide à l'orientation dans le parcours de soins ".Citant le cabinet de conseil Deloitte, le rapport calcule que les dépenses mondiales en soins de santé devraient augmenter à un taux annuel de 4,1 % en 2017-2021. Les États-Unis, par exemple, qui dépensent 16% de leur PIB en santé espèrent de l'IA des économies annuelles substantielles, de l'ordre de plus de 150 milliards de dollars d'ici 2026. D'ici 2021, le marché pourrait atteindre une valeur de 6,6 milliards de dollars " ce qui représente un taux de croissance annuelle de 40% entre 2014 et 2021 ".En 2017, GSK a conclu un accord de partenariat d'une valeur de 33 millions £ (38 millions d'euros) avec la start-up écossaise Exscientia " contre la promesse que son IA lui permettra d'identifier des médicaments potentiels quatre fois plus vite et à un quart du coût actuel ".D'autres défis attendent nos systèmes de santé comme la " pandémie " de maladies chroniques.Un Belge sur quatre souffrirait d'une maladie chronique. En Belgique, plus de six personnes de 60 à 79 ans sur dix en sont atteintes, selon MLOZ.A cet égard, l'internet des objets est une solution souvent évoquée pour gérer les maladies complexes. Certains des outils d'IA les plus puissants sont déjà intégrés dans Android ou iOS (téléphonie mobile). L'IA permet ainsi de développer des applications de santé sur smartphone et des dispositifs mobiles.En 2017, le CJG estime que plus de 100.000 applications mHealth étaient disponibles sur le marché. " Le marché européen était estimé à environ 110 milliards d'euros en 2016, soit environ 29% du marché mondial si l'on se base sur les prix. Cela en fait le deuxième plus grand marché de technologie médicale après les États-Unis (lequel pèse environ 43%). La Belgique, pour sa part, représente environ 3 % de ce marché. "La santé au 21e siècle amène un autre défi, soit l'énorme quantité de données de santé dont le volume " a augmenté de 40% par an au niveau mondial au cours de la dernière décennie et devrait passer de 4,4 Zbt en 2013 à 44 Zbt en 2020, soit 44 billions de gigabites ".L'IA offre justement la possibilité d'analyser des millions de données afin d'en déduire le traitement qui conviendra le mieux au patient et à la pathologie qu'il présente. " Dans le domaine génétique, par exemple, il est désormais possible - grâce à la nette diminution du coût du séquençage de l'ADN - de faire analyser des milliers de patrimoines génétiques par des algorithmes afin d'anticiper la réaction d'un être humain à un traitement en fonction de ses gènes par le biais d'une association symptôme-pathologie, et de poser un véritable diagnostic à partir d'analyses statistiques et de probabilités. Le système intelligent devient donc réellement autonome, et propose une réponse - supposée exacte - qui résulte de ses propres connexions. "Les récentes avancées en robotisation et biotechnologie " démontrent ainsi une évolution vers une médecine de plus en plus prédictive, personnalisée, efficace et à moindre coût ". L'application Sidekick Health développée par la startup islando-suédoise du même nom " exploite autant les capacités prédictives de l'IA que les ressorts de la psychologie expérimentale pour accompagner des utilisateurs dans leurs activités quotidiennes ".Le CJG identifie également un recours de plus en plus marqué à des consultations à distance " grâce à des salles de télémédecine dotées des technologies qui permettent les prestations de santé à distance et l'échange de l'information médicale ". 97% des patients déclarent qu'ils y ont eu des expériences positives en termes de temps passé avec leur médecin traitant.Une étude de 2016 a démontré que l'IA serait capable de détecter de manière automatisée un cancer du sein avec un taux de réussite de 92%, le taux de réussite des spécialistes étant de 96%. L'Inserm et des ingénieurs de CentraleSupélec ont pu concevoir et entraîner " un algorithme capable d'analyser des images fournies par un scanner. Ce travail a contribué à établir une signature radiomique, un développement qui allie imagerie médicale et big data, capable de déterminer l'efficacité de l'immunothérapie sur certains cancers ". L'IA permet également " le développement d'un algorithme qui utilise le traitement automatique du langage naturel (automated natural language processing) pour poser un diagnostic dans de nombreuses pathologies mentales, comme la psychose ".Icometrix, société belge en pointe dans le domaine de la vision artificielle médicale a mis au point un logiciel baptisé "Icobrain". " Il s'agit d'un programme informatique relativement simple d'utilisation qui regroupe et analyse une série de biomarqueurs capables de révéler à partir d'images IRM les symptômes " sous-cliniques " (précurseurs) de trois types de maladies neurologiques : la sclérose en plaques, la démence et les lésions cérébrales. "Et de citer, au rayon cognitif, le célèbre projet de Google, DeepMind Health. " La technologie sur laquelle se base ce projet combine l'apprentissage automatique (machine learning) et des systèmes de neuroscience pour construire des algorithmes capables de reproduire la manière dont le cerveau humain fonctionne. "" Un budget d'environ 2 milliards d'euros jusque 2022 a été alloué au pôle Health de l'Institut européen d'innovation et de technologie (EIT), financé à 25 % par l'Union européenne et à 75 % par ses partenaires, soit 140 acteurs parmi les universités, les hôpitaux, les financeurs ", note le rapport. Autre exemple : le programme Horizon 2020 a été soutenu à concurrence de 7,472 milliards d'euros pour améliorer les soins de santé en Europe. Sans compter le Third EU Health Programme (2014-2020) doté d'un budget de 449,4 millions d'euros réparti dans 23 domaines prioritaires.L'IA détruira-t-elle des emplois ? Les auteurs espèrent que le secteur de la santé et de l'action sociale qui représentait 15% de la population active en 2017 sera moins impacté par la robotisation " avec 36% de potentiel d'automatisation contre 44% de potentiel d'automatisation en moyenne, tous secteurs confondus ". Le CJG a aussi l'espoir qu'on évitera une surréglementation délétère au progrès technologique en l'espèce...