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"Une des mesures de notre programme est le remboursement intégral de la consultation chez le médecin généraliste, le dentiste et le psychologue", rappelle le député bruxellois et avocat.Comment les socialistes comptent-ils concrètement financer cette mesure relativement coûteuse (lire jdM N°2585) ? " D'abord le coût de cette gratuité va être compensée par la réduction des dépenses en deuxième ligne chez les spécialistes. Traiter un problème de santé à la base est la meilleure solution pour que ce problème ne s'aggrave pas. L'expérience a montré que dans les maisons médicales qui fonctionnent au forfait la gratuité des soins pour le patient n'a pas entraîné d'abus au niveau de la consommation des soins. Nous pouvons également réaliser des économies en réduisant l'absentéisme des personnes malades. Ces éléments sont difficilement chiffrables à l'avance", reconnaît Marc-Jean Ghyssels. "Durant la législature qui s'achève, le gouvernement Michel a réduit le remboursement pour les patients et augmenté la part des patients lorsqu'ils achètent des médicaments, tout en faisant des cadeaux relativement importants à l'industrie pharmaceutique. Cette politique ne s'inscrit pas du tout dans le programme du Parti socialiste. Nous sommes pour un système de redistribution. Nous voulons prendre un peu à ceux qui possèdent beaucoup et donner à ceux qui en ont moins. On ne fait pas l'inverse. Il faut faire des choix budgétaires." Pour le candidat socialiste (N°5) aux élections régionales bruxelloises, "il est important de pouvoir trouver toutes les fonctions essentielles à moins de dix minutes à pied de chez soi. En tant qu'élu local je suis attaché à ce principe qui se retrouve dans le programme du Parti socialiste. Pour moi, cela concerne l'accès aux soins de première ligne, dont, par excellence, le médecin généraliste."Et de souligner qu'une prise en charge de première ligne de qualité permet aux patients âgés de se retrouver moins rapidement en institution. "Rester chez soi coûte moins cher à la personne elle-même et à la collectivité. D'autant plus, qu'y a des listes d'attente pour obtenir une place dans les maisons de repos des CPAS ", précise l'ancien bourgmestre de la commune de Forest.Marc-Jean Ghyssels estime également que pour renforcer la première ligne il faut revoir le principe du numerus clausus et revaloriser les honoraires des généralistes en les mettant en balance avec les honoraires des spécialistes Un des points du programme du PS est la clarification des actes de médecine généralisée et de médecine spécialisée via une révision de la nomenclature. "En discutant avec les généralistes de ma commune, je me rends compte qu'ils sont, pour la plupart, saturés. Surtout lorsqu'il y a des pics d'activité, par exemple, lors de l'épidémie de grippe. A Bruxelles, la situation n'est pas aussi grave que dans certains villages wallons qui ne comptent plus que quelques généralistes actifs, mais trente zones bruxelloises souffre d'un manque de généralistes."Le Parti socialiste soutient dans son programme la création de maisons médicales au forfait. "A Forest, j'ai voulu en ouvrir deux lorsque j'étais bourgmestre mais la concrétisation ne s'est pas faite parce que la ministre Cécile Jodogne (Défi) ne les a pas agréées.""Au PS, le pilier de notre combat est également la défense de la sécurité sociale. Elle fonctionne relativement bien. A Bruxelles, les hôpitaux (Saint-Pierre, Bordet...) jouissent d'une renommée internationale. Il faut se battre pour garantir l'accès à tous. "Une action qui passe par la suppression, à terme, dans le cadre d'un nouveau mécanisme de financement des hôpitaux, des suppléments d'honoraires à l'hôpital. " Il faut éviter les abus, tout en négociant avec les médecins au sein du secteur hospitalier. Il ne faut pas " tuer la poule aux oeufs d'or " . Il est donc important pour le secteur médical que le secteur de l'assurance hospitalisation puisse continue à exister sans qu'il ne doive faire face à des coûts qui deviendraient insupportables pour lui ", commente l'homme politique.