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La Fédération Internationale du diabète parle d'ailleurs d'une véritable épidémie. En 2014, elle faisait état de 387 millions de sujets diabétiques et de 316 millions de sujets pré-diabétiques répartis dans le monde. Dans de nombreuses régions du monde et notamment en Europe, cette épidémie est expliquée en grande partie par l'augmentation de la fréquence du surpoids et de l'obésité, par une alimentation déséquilibrée, par un mode de vie de plus en plus sédentaire et par le vieillissement de la population. En Belgique, les prévalences estimées en 2014 pour le DT2 et le pré-diabète sont assez similaires avec un taux estimé à environ 6.5 % de la population, ce qui représente en moyenne 1 personne sur 15. Près de la moitié ignore qu'elle souffre de troubles glycémiques. Les estimations pour 2035 sont alarmantes car elles annoncent une hausse du nombre de diabétiques à travers le monde de 55 % et de pré-diabétiques de 50 % (augmentation d'environ 205 millions et 154 millions, respectivement). Le diabète sera une des 5 causes principales de décès dans les pays développés et une des 10 causes principales de décès dans le monde entier. Or, il existe des mesures efficaces de prévention primaire permettant de retarder voire d'éviter la survenue d'un DT2 chez les personnes pré-diabétiques. Ces mesures, principalement hygiéno-diététiques, permettent de réduire le risque de DT2 jusqu'à 60 % si elles sont menées avec succès. Il y a donc un enjeu important au niveau de la santé publique pour la prévention du DT2 et de ses complications. Ce travail de fin d'étude s'est inspiré de la recherche-action et a permis d'une part, de faire une revue de la littérature sur le sujet et d'autre part, d'analyser la pratique des médecins d'un centre de santé intégré afin de mettre en évidence les difficultés rencontrées dans la prise en charge du pré-diabète. Ensuite, des pistes d'amélioration ont été proposées afin d'essayer d'appliquer les principes théoriques à la réalité de terrain. L'objectif principal de ce travail a donc été de tenter d'améliorer le dépistage et la prise en charge des patients pré-diabétiques de ce centre de santé afin de promouvoir la prévention du DT2. Pour en faciliter la mise en place, des outils pratiques ont été élaborés sous forme d'un algorithme de prise en charge, d'un guide de dépistage et d'un guide de mesures hygiéno-diététiques. Les médecins de ce centre de santé, sensibilisés au thème du pré-diabète, ont pu les expérimenter. Après cinq mois, une modification dans leur pratique a pu être mesurée : le dépistage du pré-diabète s'est amélioré et le nombre de patients diagnostiqués a presque doublé (la prévalence passant de 2.4 % à 4.2 % au sein de la population adulte du centre). Cette expérience démontre qu'une action de sensibilisation peut modifier favorablement les pratiques. Etre médecin généraliste impose un regard global sur son patient, en tenant compte de son contexte de vie, de ses choix, de ses croyances et de ses attentes. C'est mettre en application des recommandations en tenant compte de la réalité du terrain. Le processus de recherche-action permet d'intégrer tous ces déterminants non médicaux de la santé tout en mettant la pratique à l'épreuve du questionnement. Evoluer dans une équipe pluridisciplinaire permet probablement de mettre plus aisément en oeuvre des démarches collectives comme celle décrite dans ce travail. >>> Titre complet : Comment améliorer la prévention du diabète de type 2 au stade du pré-diabète ? Pistes d'amélioration proposées au sein d'un centre de santé intégré pour une population ciblée >>> Tuteurs : Dr Alain Dessard Alain, Dr Amandine Stassen >>> Responsable DUMG : Dr Jean-Luc Belche