Christiaan Decoster a pris sa pension le 1er février, à l'issue d'une carrière impressionnante. A la demande de la ministre De Block, il présidait toujours, au cours des sept derniers mois, le comité de direction chargé de diriger administrativement le redesign des administrations de soins de santé.

Le but est d'harmoniser et d'assurer une meilleure collaboration entre les huit institutions fédérales chargées de la santé : SPF Santé publique, Inami, KCE, AFMPS, plateforme e-Heatlh, ISP, Caisse auxiliaire d'assurance maladie-invalidité et Office de contrôle des mutualités et des unions nationales de mutualités. "J'ai pris cette mission très à coeur. C'est un honneur qu'on m'ait demandé de la mener à bien. C'est le couronnement de mon travail et l'un de mes meilleurs souvenirs professionnels."

Synergie

Pour toutes sortes de raisons et "à bon droit", différents services, chacun avec une compétence spécifique en matière de soins de de santé, ont été créés au niveau fédéral. "C'est ainsi qu'est née l'AFMPS, l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé, dont le rôle est de mettre en place une politique plus solide en matière de médicaments et de surveillance de ceux-ci. Le Centre d'expertise a été mis sur pied pour bâtir de meilleures fondations pour la politique de santé. e-Health a quant à elle vu le jour afin de stimuler l'informatisation des soins de santé. Ce sont là de belles évolutions, mais soyons beaux joueurs, c'est la ministre Maggie De Block qui a mis en place la collaboration entre ces institutions. Le comité de direction rassemble les huit entités, avec lesquelles j'entretiens de bonnes relations. Sous mon impulsion, ils regardent progressivement dans la même direction. Il y a désormais un pilote aux commandes de ces huit administrations. Ce n'est pas le SPF, mais bien les huit institutions, travaillant en synergie."

Les autorités demandent aux hôpitaux de s'organiser en réseaux d'hôpitaux. "Aujourd'hui, c'est au tour des autorités elles-mêmes de s'imposer cette dynamique. Avec les huit institutions, nous pouvons soulever des montagnes. Il est tout à fait possible de créer un réseau solide, des synergies. Les huit ont entretemps déjà lancé une série de projets dont le but est de travailler plus efficacement et dans un souci d'économie. J'ai oeuvré ardemment pendant vingt ans avec l'Inami, les Communautés et les Régions. Cela a été faisable grâce à une approche structurée. En collaborant, on peut épargner des moyens et les réinvestir là où c'est nécessaire. Pour concrétiser les nombreuses réformes, celle du paysage hospitalier, des professions médicales, de l'aide médicale d'urgence, du financement des hôpitaux, de la socialisation des soins de santé mentale, il faut en effet davantage d'effectifs qualifiés dans les administrations chargées de ces grandes réformes politiques."

Objectifs de santé

Une des premières missions du comité de direction a été d'encadrer le redesign. "On n'en est pas encore sortis, mais je suis optimiste. Il est possible de tisser un réseau très solide, au sein duquel personne ne perd son identité, que ce soit au niveau de la sécurité sociale ou des partenaires de la santé publique. Celui qui travaille bien doit poursuivre sur sa lancée. L'important, c'est que les différents éléments - santé publique, assurance maladie, expertise, e-Health, etc. - collaborent. La note de politique de 2017 de la ministre Maggie De Block en est un bon exemple. Pour la première fois, les huit sont parvenus à unir leurs forces pour arriver à un ensemble cohérent, avec le soutien du cabinet bien entendu."

Christiaan Decoster rappelle aussi le dada de la ministre : travailler de manière evidence-based. "L'Inami et le SPF avait déjà rédigé une note conceptuelle à ce sujet. Le comité de direction a décidé aujourd'hui de s'y atteler conjointement. Sous l'impulsion du KCE, un groupe de travail a été mis sur pied. C'est ça, l'avantage de la collaboration : on peut nommer des meneurs de projet par sujet, chacun devenant un moteur de la collaboration."

"Une partie des moyens du redesign doit pouvoir être réinvestie dans les grands chantiers de la ministre De Block."

Le haut fonctionnaire évoque également les objectifs de santé que le gouvernement fédéral entend atteindre, dans la limite de ses compétences. "Je me range entièrement derrière ceux-ci. Le comité de direction a mis sur pied un groupe de travail pour y parvenir. Cela prendra du temps, mais le projet évolue bien et le produit sera bon."

Des travaux du Conseil supérieur de la santé est également née la loi sur les conflits d'intérêt. Une bonne initiative, estime Decoster. Cela empêche que l'avis des experts soient mal interprétés pour servir des intérêts divergents. Le but est que les huit institutions mettent chacune un système en place qui empêche ce cas de figure. C'est un comité déontologique qui se chargera de la surveillance au SPF. "C'était l'un des sujets discutés à l'occasion de ma 18e et hélas dernière réunion de comité de direction. Tout le monde regarde maintenant dans la même direction et fait de la prévention des conflits d'intérêt une priorité", ajoute-t-il.

Concertation politique

Christiaan Decoster espère pouvoir fixer l'agenda de la recherche scientifique avec le comité de direction. " Sciensano, l'institution scientifique née de la fusion entre l'ISP et le CERVA, constitue également une belle réalisation. Sciensano sera un partenaire du comité de direction. Nous veillons à ce que politique et science collaborent et que cette concertation ait sa place au sein du comité de direction." L'observatoire de l'OMS demande à tous les pays de décrire leur système de soins de santé. C'est également la tâche qui incombe aux huit institutions. "Là aussi, il y a de nombreux thèmes liés au commerce et au contenu qui peuvent être discutés avec succès. Au final, cela amènera une plus-value, une politique fédérale mieux intégrée. De quoi améliorer l'étroite collaboration avec les Communautés et les Régions."

Les économies sont toujours de mise - en 2017 également, les administrations devront épargner 3% sur les frais de personnel, mais la collaboration devrait permettre plus d'efforts. "Une partie des moyens doit pouvoir être réinvesti dans les grands chantiers de la ministre De Block."

Notre homme ne se prononce toutefois pas sur une fusion in fine des huit institutions ou sur une collaboration encore plus poussée. "Ce sera le résultat d'une concertation politique. En bon fonctionnaire, je n'interviens pas dans ce débat, même si je m'imagine mal la naissance d'un mastodonte. Mais peu importe ce qui arrivera, ce qui compte, c'est la collaboration, car celle-ci paie toujours", conclut-il.

Geert Verrijken

Chris Decoster : "Une partie des moyens du redesign doit pouvoir être réinvesti dans les grands chantiers de la ministre De Block."

Christiaan Decoster a pris sa pension le 1er février, à l'issue d'une carrière impressionnante. A la demande de la ministre De Block, il présidait toujours, au cours des sept derniers mois, le comité de direction chargé de diriger administrativement le redesign des administrations de soins de santé.Le but est d'harmoniser et d'assurer une meilleure collaboration entre les huit institutions fédérales chargées de la santé : SPF Santé publique, Inami, KCE, AFMPS, plateforme e-Heatlh, ISP, Caisse auxiliaire d'assurance maladie-invalidité et Office de contrôle des mutualités et des unions nationales de mutualités. "J'ai pris cette mission très à coeur. C'est un honneur qu'on m'ait demandé de la mener à bien. C'est le couronnement de mon travail et l'un de mes meilleurs souvenirs professionnels."Pour toutes sortes de raisons et "à bon droit", différents services, chacun avec une compétence spécifique en matière de soins de de santé, ont été créés au niveau fédéral. "C'est ainsi qu'est née l'AFMPS, l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé, dont le rôle est de mettre en place une politique plus solide en matière de médicaments et de surveillance de ceux-ci. Le Centre d'expertise a été mis sur pied pour bâtir de meilleures fondations pour la politique de santé. e-Health a quant à elle vu le jour afin de stimuler l'informatisation des soins de santé. Ce sont là de belles évolutions, mais soyons beaux joueurs, c'est la ministre Maggie De Block qui a mis en place la collaboration entre ces institutions. Le comité de direction rassemble les huit entités, avec lesquelles j'entretiens de bonnes relations. Sous mon impulsion, ils regardent progressivement dans la même direction. Il y a désormais un pilote aux commandes de ces huit administrations. Ce n'est pas le SPF, mais bien les huit institutions, travaillant en synergie."Les autorités demandent aux hôpitaux de s'organiser en réseaux d'hôpitaux. "Aujourd'hui, c'est au tour des autorités elles-mêmes de s'imposer cette dynamique. Avec les huit institutions, nous pouvons soulever des montagnes. Il est tout à fait possible de créer un réseau solide, des synergies. Les huit ont entretemps déjà lancé une série de projets dont le but est de travailler plus efficacement et dans un souci d'économie. J'ai oeuvré ardemment pendant vingt ans avec l'Inami, les Communautés et les Régions. Cela a été faisable grâce à une approche structurée. En collaborant, on peut épargner des moyens et les réinvestir là où c'est nécessaire. Pour concrétiser les nombreuses réformes, celle du paysage hospitalier, des professions médicales, de l'aide médicale d'urgence, du financement des hôpitaux, de la socialisation des soins de santé mentale, il faut en effet davantage d'effectifs qualifiés dans les administrations chargées de ces grandes réformes politiques."Une des premières missions du comité de direction a été d'encadrer le redesign. "On n'en est pas encore sortis, mais je suis optimiste. Il est possible de tisser un réseau très solide, au sein duquel personne ne perd son identité, que ce soit au niveau de la sécurité sociale ou des partenaires de la santé publique. Celui qui travaille bien doit poursuivre sur sa lancée. L'important, c'est que les différents éléments - santé publique, assurance maladie, expertise, e-Health, etc. - collaborent. La note de politique de 2017 de la ministre Maggie De Block en est un bon exemple. Pour la première fois, les huit sont parvenus à unir leurs forces pour arriver à un ensemble cohérent, avec le soutien du cabinet bien entendu."Christiaan Decoster rappelle aussi le dada de la ministre : travailler de manière evidence-based. "L'Inami et le SPF avait déjà rédigé une note conceptuelle à ce sujet. Le comité de direction a décidé aujourd'hui de s'y atteler conjointement. Sous l'impulsion du KCE, un groupe de travail a été mis sur pied. C'est ça, l'avantage de la collaboration : on peut nommer des meneurs de projet par sujet, chacun devenant un moteur de la collaboration."Le haut fonctionnaire évoque également les objectifs de santé que le gouvernement fédéral entend atteindre, dans la limite de ses compétences. "Je me range entièrement derrière ceux-ci. Le comité de direction a mis sur pied un groupe de travail pour y parvenir. Cela prendra du temps, mais le projet évolue bien et le produit sera bon."Des travaux du Conseil supérieur de la santé est également née la loi sur les conflits d'intérêt. Une bonne initiative, estime Decoster. Cela empêche que l'avis des experts soient mal interprétés pour servir des intérêts divergents. Le but est que les huit institutions mettent chacune un système en place qui empêche ce cas de figure. C'est un comité déontologique qui se chargera de la surveillance au SPF. "C'était l'un des sujets discutés à l'occasion de ma 18e et hélas dernière réunion de comité de direction. Tout le monde regarde maintenant dans la même direction et fait de la prévention des conflits d'intérêt une priorité", ajoute-t-il.Christiaan Decoster espère pouvoir fixer l'agenda de la recherche scientifique avec le comité de direction. " Sciensano, l'institution scientifique née de la fusion entre l'ISP et le CERVA, constitue également une belle réalisation. Sciensano sera un partenaire du comité de direction. Nous veillons à ce que politique et science collaborent et que cette concertation ait sa place au sein du comité de direction." L'observatoire de l'OMS demande à tous les pays de décrire leur système de soins de santé. C'est également la tâche qui incombe aux huit institutions. "Là aussi, il y a de nombreux thèmes liés au commerce et au contenu qui peuvent être discutés avec succès. Au final, cela amènera une plus-value, une politique fédérale mieux intégrée. De quoi améliorer l'étroite collaboration avec les Communautés et les Régions."Les économies sont toujours de mise - en 2017 également, les administrations devront épargner 3% sur les frais de personnel, mais la collaboration devrait permettre plus d'efforts. "Une partie des moyens doit pouvoir être réinvesti dans les grands chantiers de la ministre De Block."Notre homme ne se prononce toutefois pas sur une fusion in fine des huit institutions ou sur une collaboration encore plus poussée. "Ce sera le résultat d'une concertation politique. En bon fonctionnaire, je n'interviens pas dans ce débat, même si je m'imagine mal la naissance d'un mastodonte. Mais peu importe ce qui arrivera, ce qui compte, c'est la collaboration, car celle-ci paie toujours", conclut-il.Geert VerrijkenChris Decoster : "Une partie des moyens du redesign doit pouvoir être réinvesti dans les grands chantiers de la ministre De Block."