"En Wallonie, on sait que beaucoup de femmes préfèrent aller chez le gynécologue ou radiologue de leur choix plutôt que de participer au dépistage systématique (le mammotest). En Flandre, on est à 50% de dépistage, 10% à Bruxelles et à seulement 8% en Wallonie. Alors qu'on sait que pour vraiment se battre contre le cancer du sein, on doit atteindre un niveau de 75% de dépistage des femmes. On veut donc augmenter le taux de participation et encore améliorer la qualité du dépistage en ajoutant une deuxième lecture. Car on dépiste beaucoup mieux quand un second spécialiste lit également la mammographie", détaille-t-elle.

La ministre rejette toute forme de communautarisme dans ce dossier détaillé longuement par ailleurs par le journal du Médecin (n°2534). "On a instrumentalisé ce projet pour essayer de faire croire que je voulais faire du communautaire, alors que je veux faire l'inverse. En Flandre, on va arriver à de bons taux de dépistage! Mon objectif, c'est qu'on arrive à rattraper ce bon taux en Wallonie", explique la ministre.

Instrumentalisation

"Tous ceux qui ont travaillé et imaginé le projet pendant des années ont évité de le défendre tellement c'est devenu violent. Je me suis retrouvée seule à devoir le défendre. Toute seule. On m'a attaquée. C'est normal, j'ai la responsabilité politique", dit encore Maggie De Block. "Il y a une différence de culture entre la Flandre et la Wallonie par rapport au dépistage, on le sait. Du coup, on a laissé à partir de 45 ans la possibilité d'aller chez le spécialiste de son choix et de se faire rembourser. Mais avant cet âge, c'est aussi possible s'il y a un risque élevé ou les personnes qui ont des symptômes. Arrêtons les caricatures", insiste encore Maggie De Block qui vu l'émotion suscitée a préféré "poursuivre avec ce projet une fois que tout sera calmé."

Par ailleurs, la date d'entrée en vigueur de l'arrêté royal révisant les modalités de remboursement des mammographies, qui était prévue le 1er avril, est bien suspendue, assure samedi le cabinet de la ministre de la Santé publique Maggie De Block. L'opposition s'inquiétait de voir l'arrêté royal initial toujours publié au Moniteur belge, malgré l'annonce de la ministre de suspendre la date d'entrée en vigueur. "Un autre arrêté royal est en préparation" pour confirmer cette suspension, précise le cabinet de Maggie de Block.

Position paper de l'Institut Bordet

De son côté, Catherine Fonck, appellait avant d'être sûre que l'arrêté soit suspendu la ministre à modifier cet arrêté, même si "certains points sont positifs". En effet, si aucune modification n'est apportée, souligne la députée d'opposition, "seules les femmes à risque très élevé pourront encore bénéficier du remboursement du dépistage avant 45 ans, soit un tout petit nombre". Or, "il est possible de combiner radioprotection et dépistage individuel pour des femmes chez qui il est justifié de réaliser un dépistage individuel avant 45 ans", soutient Catherine Fonck, qui rappelle que "20% des cancers du sein surviennent avant 50 ans.

L'Institut Bordet a entre-temps émis un "position paper" qui reprend ce qu'il avait déclaré dans notre dossier consacré à ce sujet : l'arrêté royal controversé se basait sur une discussion de dix ans au sein de l'Inami, approuvé au comité de l'Assurance. Il s'agissait de mettre fin à la confusion entre acte diagnostique et dépistage systématique et d'éviter les examens inutiles. "Même dans les meilleures conditions, le dépistage du cancer du sein présente des inconvénients : il occasionne des sur-diagnostics, génère des mises au point et biopsies inutiles, ne détecte pas tous les cancers. Sa principale limite réside sans doute dans le fait qu'il ne tient compte que d'un seul facteur de risque : celui de l'âge."

C'est pourquoi l'Institut Bordet travaille au niveau international au projet My PeBS (My Personal Breast Screening) qui tient compte davantage d'autres facteurs de risque. "Il y a un véritable intérêt à poursuivre activement des recherches sur les façons de moduler à l'avenir notre politique de dépistage, en testant des approches par stratification du risque, sur des bases objectives et mesurables."

"En Wallonie, on sait que beaucoup de femmes préfèrent aller chez le gynécologue ou radiologue de leur choix plutôt que de participer au dépistage systématique (le mammotest). En Flandre, on est à 50% de dépistage, 10% à Bruxelles et à seulement 8% en Wallonie. Alors qu'on sait que pour vraiment se battre contre le cancer du sein, on doit atteindre un niveau de 75% de dépistage des femmes. On veut donc augmenter le taux de participation et encore améliorer la qualité du dépistage en ajoutant une deuxième lecture. Car on dépiste beaucoup mieux quand un second spécialiste lit également la mammographie", détaille-t-elle. La ministre rejette toute forme de communautarisme dans ce dossier détaillé longuement par ailleurs par le journal du Médecin (n°2534). "On a instrumentalisé ce projet pour essayer de faire croire que je voulais faire du communautaire, alors que je veux faire l'inverse. En Flandre, on va arriver à de bons taux de dépistage! Mon objectif, c'est qu'on arrive à rattraper ce bon taux en Wallonie", explique la ministre. "Tous ceux qui ont travaillé et imaginé le projet pendant des années ont évité de le défendre tellement c'est devenu violent. Je me suis retrouvée seule à devoir le défendre. Toute seule. On m'a attaquée. C'est normal, j'ai la responsabilité politique", dit encore Maggie De Block. "Il y a une différence de culture entre la Flandre et la Wallonie par rapport au dépistage, on le sait. Du coup, on a laissé à partir de 45 ans la possibilité d'aller chez le spécialiste de son choix et de se faire rembourser. Mais avant cet âge, c'est aussi possible s'il y a un risque élevé ou les personnes qui ont des symptômes. Arrêtons les caricatures", insiste encore Maggie De Block qui vu l'émotion suscitée a préféré "poursuivre avec ce projet une fois que tout sera calmé."Par ailleurs, la date d'entrée en vigueur de l'arrêté royal révisant les modalités de remboursement des mammographies, qui était prévue le 1er avril, est bien suspendue, assure samedi le cabinet de la ministre de la Santé publique Maggie De Block. L'opposition s'inquiétait de voir l'arrêté royal initial toujours publié au Moniteur belge, malgré l'annonce de la ministre de suspendre la date d'entrée en vigueur. "Un autre arrêté royal est en préparation" pour confirmer cette suspension, précise le cabinet de Maggie de Block. De son côté, Catherine Fonck, appellait avant d'être sûre que l'arrêté soit suspendu la ministre à modifier cet arrêté, même si "certains points sont positifs". En effet, si aucune modification n'est apportée, souligne la députée d'opposition, "seules les femmes à risque très élevé pourront encore bénéficier du remboursement du dépistage avant 45 ans, soit un tout petit nombre". Or, "il est possible de combiner radioprotection et dépistage individuel pour des femmes chez qui il est justifié de réaliser un dépistage individuel avant 45 ans", soutient Catherine Fonck, qui rappelle que "20% des cancers du sein surviennent avant 50 ans.L'Institut Bordet a entre-temps émis un "position paper" qui reprend ce qu'il avait déclaré dans notre dossier consacré à ce sujet : l'arrêté royal controversé se basait sur une discussion de dix ans au sein de l'Inami, approuvé au comité de l'Assurance. Il s'agissait de mettre fin à la confusion entre acte diagnostique et dépistage systématique et d'éviter les examens inutiles. "Même dans les meilleures conditions, le dépistage du cancer du sein présente des inconvénients : il occasionne des sur-diagnostics, génère des mises au point et biopsies inutiles, ne détecte pas tous les cancers. Sa principale limite réside sans doute dans le fait qu'il ne tient compte que d'un seul facteur de risque : celui de l'âge."C'est pourquoi l'Institut Bordet travaille au niveau international au projet My PeBS (My Personal Breast Screening) qui tient compte davantage d'autres facteurs de risque. "Il y a un véritable intérêt à poursuivre activement des recherches sur les façons de moduler à l'avenir notre politique de dépistage, en testant des approches par stratification du risque, sur des bases objectives et mesurables."