Cette température plus élevée réduit le processus de peroxydation des lipides et entraîne une chimiorésistance à la gemcitabine, ont découvert des chercheurs de la KU Leuven.
Si l'on sait que la température dans les tumeurs solides peut augmenter spontanément, cette donne est "largement négligée en termes de biologie du cancer", notent les auteurs de l'étude en préambule de l'abstract de leur découverte, dont les résultats sont parus début octobre dans la prestigieuse revue Nature Communications. Des résultats importants pour le développement de nouveaux traitements ou leur adaptation.
L'équipe de la KU Leuven, dont Vincent de Laat, postdoctorant, montre que la température augmente dans les tumeurs de patients atteints d'adénocarcinome canalaire pancréatique (PDAC) et a étudié comment ce phénomène peut affecter la réponse au traitement par chimiothérapie. On dénombre en Belgique un peu plus de 2.000 nouveaux cas de cancer pancréatique par an, or les chimiothérapies offrent peu d'effet à long terme. En l'absence de traitement efficace, les chances de survie sont faibles. Les résultats de l'étude de la KU Leuven pourraient expliquer pourquoi la chimio n'est pas toujours efficace pour les patients atteints d'un cancer du pancréas.
"En reproduisant notre observation dans des lignées cellulaires de PDAC, nous démontrons qu'à travers des changements adaptatifs dans le métabolisme des lipides, l'augmentation de la température observée dans le PDAC humain confère une protection à la peroxydation des lipides et contribue à la résistance à la gemcitabine", expliquent les chercheurs. La température dans les tumeurs du pancréas est supérieure d'environ 1 degré Celsius à celle du tissu pancréatique sain. " Même un petit changement de température entraîne un comportement différent des cellules et une modification de leur métabolisme ", explique à l'agence Belga le Pr Johan Swinnen, oncologue. " Ce métabolisme différent peut expliquer pourquoi la chimiothérapie ne fonctionne pas comme prévu."
Une chimiorésistance via l'inhibition de la MAPK p38
Les chercheurs ont pris la température de plusieurs tumeurs pancréatiques chez des patients au cours d'une intervention chirurgicale, et l'ont comparée à la température du tissu pancréatique sain. " Les cellules cancéreuses contiennent moins de graisses insaturées à cause de cette température plus élevée. Nous avons également découvert que la chimiothérapie actuelle fonctionne, semble-t-il, en oxydant ces graisses insaturées. Les nombreuses graisses oxydées provoquent la mort des cellules cancéreuses et la guérison des patients ", explique Vincent de Laat. " Par conséquent, s'il y a moins de graisses insaturées, la chimiothérapie ne fonctionne pas aussi bien et les cellules cancéreuses peuvent continuer à se développer. "
"En accord avec le rôle récemment découvert de la MAPK p38 dans la mort cellulaire par ferroptose, nous constatons que la réduction du potentiel de peroxydation des lipides suite à l'adaptation à la température tumorale permet l'inhibition de la MAPK p38, ce qui confère une chimiorésistance. Comme une augmentation de la température tumorale est observée dans plusieurs autres types de tumeurs, nos résultats justifient la prise en compte de la température tumorale dans les études ultérieures liées à la ferroptose et à la résistance aux thérapies", recommandent les chercheurs dans Nature.
Le changement de température dans les tumeurs est spontané et local. Les chercheurs ignorent encore le processus actif dans les cellules cancéreuses pour réduire les graisses insaturées.
C.V.
Si l'on sait que la température dans les tumeurs solides peut augmenter spontanément, cette donne est "largement négligée en termes de biologie du cancer", notent les auteurs de l'étude en préambule de l'abstract de leur découverte, dont les résultats sont parus début octobre dans la prestigieuse revue Nature Communications. Des résultats importants pour le développement de nouveaux traitements ou leur adaptation.L'équipe de la KU Leuven, dont Vincent de Laat, postdoctorant, montre que la température augmente dans les tumeurs de patients atteints d'adénocarcinome canalaire pancréatique (PDAC) et a étudié comment ce phénomène peut affecter la réponse au traitement par chimiothérapie. On dénombre en Belgique un peu plus de 2.000 nouveaux cas de cancer pancréatique par an, or les chimiothérapies offrent peu d'effet à long terme. En l'absence de traitement efficace, les chances de survie sont faibles. Les résultats de l'étude de la KU Leuven pourraient expliquer pourquoi la chimio n'est pas toujours efficace pour les patients atteints d'un cancer du pancréas."En reproduisant notre observation dans des lignées cellulaires de PDAC, nous démontrons qu'à travers des changements adaptatifs dans le métabolisme des lipides, l'augmentation de la température observée dans le PDAC humain confère une protection à la peroxydation des lipides et contribue à la résistance à la gemcitabine", expliquent les chercheurs. La température dans les tumeurs du pancréas est supérieure d'environ 1 degré Celsius à celle du tissu pancréatique sain. " Même un petit changement de température entraîne un comportement différent des cellules et une modification de leur métabolisme ", explique à l'agence Belga le Pr Johan Swinnen, oncologue. " Ce métabolisme différent peut expliquer pourquoi la chimiothérapie ne fonctionne pas comme prévu." Les chercheurs ont pris la température de plusieurs tumeurs pancréatiques chez des patients au cours d'une intervention chirurgicale, et l'ont comparée à la température du tissu pancréatique sain. " Les cellules cancéreuses contiennent moins de graisses insaturées à cause de cette température plus élevée. Nous avons également découvert que la chimiothérapie actuelle fonctionne, semble-t-il, en oxydant ces graisses insaturées. Les nombreuses graisses oxydées provoquent la mort des cellules cancéreuses et la guérison des patients ", explique Vincent de Laat. " Par conséquent, s'il y a moins de graisses insaturées, la chimiothérapie ne fonctionne pas aussi bien et les cellules cancéreuses peuvent continuer à se développer. ""En accord avec le rôle récemment découvert de la MAPK p38 dans la mort cellulaire par ferroptose, nous constatons que la réduction du potentiel de peroxydation des lipides suite à l'adaptation à la température tumorale permet l'inhibition de la MAPK p38, ce qui confère une chimiorésistance. Comme une augmentation de la température tumorale est observée dans plusieurs autres types de tumeurs, nos résultats justifient la prise en compte de la température tumorale dans les études ultérieures liées à la ferroptose et à la résistance aux thérapies", recommandent les chercheurs dans Nature.Le changement de température dans les tumeurs est spontané et local. Les chercheurs ignorent encore le processus actif dans les cellules cancéreuses pour réduire les graisses insaturées.C.V.