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Le gouvernement wallon a adopté le lundi 1er avril le tout premier Plan de constructions hospitalières intégral de son histoire. Il porte sur la période 2019-2023 et permet d'entamer la réalisation d'un investissement historique total de 2,34 milliards d'euros au bénéfice de 46 infrastructures hospitalières du sud du pays.Les plus attentifs remarqueront que le budget global initial a augmenté, passant de 1,3 milliards (indexé à 1,8 milliard) à 2,3 milliards. Le cabinet Greoli explique cette augmentation de près d'un demi milliard par plusieurs facteurs. L'expérience fédérale a montré qu'un quart du budget global accordé aux hôpitaux dans les plans de construction n'est finalement pas utilisé par les institutions. Rappelons que celles-ci doivent convaincre les banquiers de leurs prêter l'argent nécessaire. En outre, certains projets risquent de ne jamais commencer ou trop tard. Or, les hôpitaux doivent respecter le planning 2019-2023 pour être financés. Bref, 2,3 milliards est un idéal à atteindre. "Le budget global a également été augmenté pour répondre aux véritables besoins du secteur et éviter de devoir refuser,en raison d'une contrainte budgétaire, certains projets validés par l'Aviq en utilisant des critères qui n'auraient pas été objectifs", explique le porte-parole de la ministre. Le gouvernement wallon a décidé de poser un acte fort, en reprenant l'ensemble des projets des hôpitaux qui respectaient les conditions de l'appel d'offres initial. "Aucun projet légalement recevable n'a été écarté. La volonté est de tout mettre en oeuvre pour maintenir des infrastructures performantes, élément indispensable à la garantie d'une médecine de qualité. La Wallonie réalise de la sorte un effort sans précédent, tenant compte du besoin et de l'urgence à investir dans ces matières sur l'ensemble du territoire wallon. "Pour rappel, ce plan prévoit de travailler désormais via le prix maximal d'hébergement à la journée d'hospitalisation. "Chaque hôpital se voit de la sorte octroyer une capacité de financement public en adéquation avec les prestations réalisées en son sein. Cela permet de s'assurer de la meilleure utilisation possible des deniers publics tout en maintenant un cadre propice à des soins de santé de qualité proposés par des opérateurs responsables, avec des choix opérés sur base de critères objectifs dans un cadre budgétaire soutenable. Cette nouvelle philosophie respecte également les nouvelles normes européennes, qui imposaient de repenser en globalité le modèle de financement", communique le Cabinet Greoli.L'Aviq a été chargée d'examiner de façon approfondie les demandes introduites par les hôpitaux, afin de déterminer celles qui étaient éligibles au regard des critères de recevabilité fixés dans le cadre de l'arrêté du gouvernement relatif au prix d'hébergement. Les dirigeants hospitaliers sont venus présenter leurs projets aux financiers du système à tour de rôle, afin de leur permettre d'apporter les dernières précisions nécessaires à l'examen final de leurs dossiers.Quatre grandes catégories de demandes en sont ressorties :1. Les hôpitaux déjà modernisés, en demande d'infrastructures et services leur permettant d'absorber certaines augmentations de leurs activités (parking, urgences...).2. Les hôpitaux partiellement modernisés demandant des moyens leur permettant de poursuivre leurs travaux de réhabilitation globale.3. Les hôpitaux vétustes nécessitant des travaux de mise en conformité importants ou de modernisation (sécurité incendie, normes AFSCA, économies d'énergie, confort...).4. Les hôpitaux en demande de reconstruction et de consolidation (par exemple de plusieurs sites sur un seul)."Suite à ces ultimes précisions, l'Aviq a remis, fin février, une liste des travaux éligibles en application des règles inscrites dans le dispositif légal évoqué plus haut ", explique le cabinet. " C'est sur la base de cet important travail préalable que le gouvernement wallon a validé aujourd'hui son Plan d'investissement qui porte sur une période de cinq ans, s'étalant de 2019 à 2023. Il s'inscrit dans un objectif plus global de reconstruction totale du parc hospitalier wallon en 35 ans. "Les projets consistent pour l'essentiel en des investissements dans les bâtiments proprement dits, dans les parkings ainsi que dans les abords. " Pour chacun de ces volets, les hôpitaux concernés se voient attribuer un prix moyen au mètre carré ainsi qu'un nombre de mètres carrés maximum admissible. Le budget attribué englobe tant le bâti que le matériel et les équipements nécessaires. Chaque hôpital concerné se verra notifier par le gouvernement la décision le concernant, ainsi que le montant budgétaire qui y est lié. Cela sera fait rapidement, afin que chacun dispose de toute l'information nécessaire au coup d'envoi concret de son projet. ""La décision prise aujourd'hui permet d'entamer les travaux indispensables sans attendre, en rencontrant nos besoins à long terme dans ce secteur primordial que sont les hôpitaux", commente Alda Greoli.A titre d'exemple, le GHdC se voit attribuer 307 millions d'euros, le CHU Tivoli 93,5 millions, le Centre hospitalier de l'Ardenne 267 millions, le Chwapi 172,4 millions, la Clinique St-Luc de Bouge 42,4 millions... Du côté du Grand Hôpital de Charleroi, son directeur général n'est pas surpris du montant important accordé à son hôpital. "Nous avions déjà eu un accord de principe de Maxime Prevot, le précédent ministre wallon de la Santé, sur ce montant. Nous étions les premiers dans le calendrier de construction. Notre dossier était déjà fort engagé", commente Gauthier Saelens, heureux de pouvoir mener à bien son ambitieux projet.Découvrez ici les budgets alloués aux 46 projets retenus.