Lors des débats en commission de la Santé et de l'Égalité des chances hier, les députées Natalie Eggermont (PVDA-PTB), Dominiek Sneppe (VB), Katleen Depoorter (N-VA) et Sarah Schlitz (Ecolo-Groen) ont interpellé le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, sur le budget de l'Inami. Ces discussions ont mis en lumière les tensions croissantes entre l'augmentation des besoins en matière de soins de santé et la nécessité de maintenir un contrôle strict des dépenses.
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Natalie Eggermont a ouvert les échanges en affirmant que le budget de l'Inami devait refléter les priorités sociétales, en particulier la prévention et l'accessibilité aux soins. Elle a critiqué un manque de vision stratégique, craignant que des ajustements budgétaires trop restrictifs n'aggravent les inégalités, notamment pour les populations vulnérables. Eggermont a également insisté sur l'importance d'évaluer l'efficacité des nouvelles technologies médicales avant d'élargir leur remboursement, tout en demandant des garanties sur la soutenabilité financière à long terme.Dominiek Sneppe a centré son intervention sur la maîtrise des coûts, soulignant l'augmentation rapide des dépenses dans certains secteurs, comme les médicaments innovants et les soins hospitaliers. Elle a demandé des mesures concrètes pour éviter les dérives budgétaires et a mis en garde contre les risques que les patients soient contraints de payer davantage de leur poche si les dépenses de l'Inami continuaient de croître sans contrôle.Katleen Depoorter a, quant à elle, mis en avant la nécessité d'élargir l'accès à certains traitements essentiels, comme la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Elle a plaidé pour une plus grande implication des généralistes dans les prescriptions, afin de toucher un public plus large et de réduire la pression sur les centres de référence VIH. Elle a également souligné l'importance d'évaluer l'efficacité des mesures de prévention et a appelé à une meilleure coordination entre les différents niveaux de pouvoir pour éviter les inefficacités.Sarah Schlitz a insisté sur la nécessité d'un financement accru pour les programmes de prévention et d'éducation. Soutenant les recommandations de Sciensano, elle a proposé une diversification des modèles de délivrance de la PrEP et une extension des campagnes de sensibilisation, particulièrement auprès des jeunes et des populations à risque. Elle a également plaidé pour un renforcement de l'éducation sexuelle dans les écoles, soulignant que la prévention reste le moyen le plus efficace pour limiter les dépenses futures.En réponse, le ministre de la Santé en Affaires courantes, Frank Vandenbroucke, a reconnu les défis soulevés par les députées. Il a défendu les actions entreprises dans le cadre du plan VIH 2020-2026, structuré autour de quatre axes : prévention, dépistage, prise en charge et qualité de vie. Concernant l'accès à la PrEP, le ministre a annoncé que des efforts étaient en cours pour diversifier les modes de délivrance, notamment via les généralistes et des modèles adaptés aux populations marginalisées, bien que ces initiatives nécessitent des ressources supplémentaires.Sur les dépenses hospitalières, Vandenbroucke a mentionné un projet pilote visant à encourager une gestion plus efficace des ressources tout en maîtrisant les coûts. Il a également défendu les réformes récentes, telles que la révision des prix des médicaments, tout en admettant que des ajustements pourraient être nécessaires à moyen terme.Les échanges ont révélé un consensus sur la nécessité de préserver l'équilibre entre maîtrise budgétaire et accessibilité des soins, mais des divergences subsistent sur les priorités. Natalie Eggermont et Sarah Schlitz ont plaidé pour une approche proactive axée sur la prévention et l'équité, tandis que Dominiek Sneppe et Katleen Depoorter ont insisté sur une gestion rigoureuse des dépenses et une meilleure coordination des niveaux de pouvoir.Le ministre a conclu en promettant de renforcer la concertation avec tous les acteurs concernés et de continuer à ajuster les politiques budgétaires pour répondre aux défis croissants de santé publique. Une réunion de suivi en commission est prévue dans les prochains mois pour évaluer l'impact des premières mesures mises en oeuvre en 2025.