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Plusieurs secteurs vont devoir se serrer la ceinture pour économiser ces 237,9 millions. Le pharma va pendre des mesures complémentaires à hauteur de 188 millions d'euros dans le cadre du pacte du gouvernement conclu avec le secteur des médicaments prévoyant une croissance annuelle moyenne de 0,5%. Un effort similaire est demandé au secteur des dispositifs médicaux et des implants pour 8 millions d'euros."Outre l'effort de 29,9 millions d'euros dont il a déjà été convenu antérieurement au sein de la Commission nationale médico-mutualiste, les médecins sont priés de réaliser une économie supplémentaire de 6 millions d'euros. Pour l'ensemble de tous les autres secteurs (dentistes, praticiens de l'art infirmier, hôpitaux, kinésithérapeutes, etc.), l'économie à réaliser est de 6 millions d'euros", communique l'Inami. "Cette fois, les économies demandées aux médecins sont moins élevées parce que nous avons économisé 250 millions sur le budget 2017. Nous sommes de bons élèves. Nous avons déjà connu cela du temps d'Onkelinx", souligne Jacques de Toeuf, vice-président de l'Absym. Cette proposition a été approuvée conformément à la nouvelle procédure de confection du budget. Celle-ci prévoit que la proposition de budget n'est approuvée qu'après avoir atteint, aussi bien sur le banc des dispensateurs de soins que sur le banc des organismes assureurs, une majorité des 2/3 (1er vote) ou une majorité simple (2e vote). Aujourd'hui, une majorité des 2/3 a été atteinte pour la proposition de budget 2018."Tous les partenaires donnent ici un signal important quant à la valeur ajoutée du modèle de concertation", estime l'Inami.Point important: la masse d'index requise est allouée à tous les secteurs. "Ils pourront éventuellement l'utiliser dans le cadre des mesures à prendre. Il est demandé aux commissions d'accords et de conventions de développer les mesures le plus rapidement possible.Les accords pris dans le secteur pour lequel un cadre pluriannuel avait été convenu (médicaments, dispositifs médicaux et implants, pharmaciens) seront respectés", précise l'Inami..La proposition du Comité de l'assurance sera soumise au Conseil général lundi prochain.L'Absym se déclare satisfaite de ce budget. "Bien qu'au cours des six dernières années, les médecins ont dû fournir en moyenne 96,2 millions d'euros (par ex. 202, 378 millions d'euros en 2017), l'Absym a décidé de rester pragmatique en acceptant ces économies supplémentaires", commente Marc Moens, président de l'Absym. Jacques de Toeuf, vice président, souligne qu'il faudra certainement se mettre d'accord sur l'utilisation de l'indexation avec les autres syndicats médicaux. "Cela se fait généralement en bilatéral et ensuite, Jo De Cock, fait une proposition en médico-mut. Depuis quelques années, 40 à 45% de l'indexation sont dégagés sur la maxe d'index pour les médecins généralistes et les actes intellectuels. Entre 2013 et 2017, 540 millions d'euros ont été économisés en médecine spécialisée." Le Dr de Toeuf précise qu'en dernière minute les mutuelles ont essayé de faire passer une série de points qui ont été rejetés par l'Absym. Ils feront l'objet d'une autre négociation."Après 1,3 milliard d'économies nettes imposées aux soins de santé au cours des 3 derniers exercices budgétaires - dont 3 sauts d'index sur les honoraires - tout le monde s'est dit que cela pourrait être pire et le pragmatisme l'a emporté", commente Michel Jadot, président de Solidaris. " Le cadre budgétaire imposé par le gouvernement n'offre pas de marge de manoeuvre pour répondre de manière significative aux besoins non-rencontrés, en soins dentaires ou en santé mentale par exemple". Solidaris appelle dès lors le gouvernement Michel à respecter strictement la proposition de budget du comité de l'assurance qui répartit de manière concertée les économies supplémentaires tout en préservant les patients.