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Le rapport de Peristat analysant la santé des mères et de leurs bébés livre les données collectées pour l'année 2010 dans 29 pays européens.Pour 1.000 naissances, 8,9 foetus n'ont pas survécu après 22 semaines de grossesse. C'est à ce niveau que l'augmentation de la mortalité périnatale est la plus sensible, rapporte De Morgen. En quelques années, la mortalité foetale avant 22 semaines de gestation a crû de presque 65% à Bruxelles. La mortalité des nouveau-nés s'élève quant à elle à 2,7 décès endéans les 28 jours suivant l'accouchement. La mortalité périnatale s'élève donc à 11,6 dans la capitale de l'Europe.La Flandre (7,1) et la Wallonie (7,4) se situent en milieu de classement européen. L'Islande et Chypre sont les mieux classés, avec respectivement 4,7 et 4,2.Le rapport souligne également le nombre relativement important, pour Bruxelles, de nourrissons de très faible poids à la naissance.Stéphane Heymans, responsable des missions belges pour médecins du Monde, tempère nénamoins ces chiffres en soulignant que l'on compare ici les statistiques concernant une ville (Bruxelles) à celles se rapportant à des pays. D'autre part, l'échantillon est assez réduit. Il souligne néanmoins l'existence de barrières administratives empêchant l'accès aux soins de splus démunis, notamment les sans papiers.Le professeur Hendrik Cammu, gynécologue à la VUB, avance la configuration sociale de la capitale pour expliquer ces chiffres inquiétants. La population est moins qualifiée et plus pauvre. "Nous observons dans ces groupes plus de surpoids, plus de tabagisme et plus de toxicomanie", explique-t-il.Quant au sociologue Eric Corijn (VUB), il prédit dans les colonnes du Morgen que les choses ne feront qu'empirer si l'on n'investit pas dans le renforcement des structures sociales, notamment au niveau de la santé, ce qui permettrait d'accueillir décemment les 200.000 Bruxellois supplémentaires - dont beaucoup de jeunes et d'enfants - qui viendront augmenter la population de la capitale dans les dix prochaines années.