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La ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block (Open Vld), recontrera ce vendredi soir les deux ministres communautaires en charge de l'Enseignement supérieur pour évoquer la problématique des numéros Inami, dont la moitié des étudiants francophones en dernière année de médecine et dentisterie pourraient être privés en juin prochain."Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la concertation avec tous les acteurs concernés", a rappelé la porte-parole de Mme De Block, interrogée jeudi par Belga.La ministre fédérale s'est en effet déjà entretenue ces dernières semaines avec les représentants des médecins, les doyens des facultés de médecine, ainsi que les étudiants, et ce tant du nord que du sud du pays. La rencontre ce vendredi avec Jean-Claude Marcourt (PS) et Hilde Crevits (CD&V) bouclera donc son tour de consultations.Pour rappel, la moitié des étudiants francophones en dernière année de médecine et de dentistrie -- soit près de 400 futurs diplômés --pourraient se voir privés de numéro Inami vu le contingentement du nombre de praticiens décidé par le fédéral en 1997 afin de limiter les dépenses en soins de santé.Une solution est attendue avec impatience par ces étudiants qui doivent préciser d'ici dix jours à peine la spécialisation qu'ils souhaitent suivre l'an prochain."Les contours d'une solution se distinguent et ils seront mis sur la table vendredi soir", assure le cabinet De Block, sans refusant toutefois à en livrer les détails.Face au contingentement du nombre de praticiens, la Flandre a imposé dès 1997 un examen d'entrée aux études de médecine. Côté francophone, plus aucun filtre contraignant n'est d'application depuis 2008, ce qui a conduit à une importante augmentation de candidats médecins au sud du pays.Selon plusieurs observateurs, Mme De Block pourrait accepter de faire un geste pour ces étudiants francophones en dernière année, mais exigera en échange de la Communauté la restauration d'un examen d'entrée en médecine pour respecter le contingentement fédéral.Interrogée sur ce point, la porte-parole de la ministre n'a pas souhaité s'exprimer, ajoutant néanmoins que "tout le monde devra prendre ses responsabilités".Mercredi devant le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, M. Marcourt avait toutefois clairement renvoyé la balle vers Maggie De Block, estimant qu'elle est "la seule à détenir les clés (du problème) puisque c'est elle qui délivre les numéros Inami". Des propos auxquels la ministre n'a pas souhaité réagir.Mais le MR, au pouvoir au fédéral, l'a fait pour elle, accusant le ministre socialiste de prêcher le faux."Seuls les doyens des facultés sont responsables des numéros Inami. C'est eux qui les possèdent et qui délivrent et, non pas Maggie De Block ! Il y en a encore assez pour les étudiants qui sortent cette année et l'année prochaine", assure Olivier Chastel, président du MR.Selon les réformateurs, toute solution durable passe par la concrétisation d'un cadastre complet des médecins, mais aussi par un accord entre la Flandre et la Communauté française sur "des modalités identiques d'accès aux études de médecine, tel un examen d'entrée ou un concours".Mais cette perspective n'a pas les faveurs du ministre socialiste pour qui pareil examen serait source d'inéquité vu les grandes disparités de niveau de formation existant entre les écoles secondaires en Fédération.De plus, on ne peut comparer, selonlui, la situation entre les facultés de médecine flamandes et francophones, ces dernières accueillant près de 30% d'étudiants étrangers, contre 5% seulement au nord du pays.Pour le Liégeois, c'est plutôt le contingentement fédéral du nombre de praticiens qu'il convient de faire sauter."Il est aberrant de limiter le nombre de médecins alors que nous sommes en situation de pénurie", souligne-t-il sur base des premiers éléments du cadastre de médecins réalisé à l'heure où la Belgique importe nombre de médecins d'Afrique et d'Europe de l'Est.Pour le MR, sans concession de M. Marcourt sur un examen d'entrée, aucune solution n'émergera vendredi."S'il vient les mains vides, ils repartira les mains vides...", avertit Jacques Brotchi, médecin et sénateur.La rencontre entre les trois ministres est prévue à 18h00 au cabinet de Mme De Block. Celles-ci sera tiendra disponible pour la presse à l'issue de cette entrevue, a-t-elle fait savoir jeudi.