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Notre interlocutrice n'est autre que Muriel Thienpont, oncologue à l'AZ Alma d'Eecklo et l'une des rares femmes ayant jamais présidé un Conseil médical. Avant sa présidence, elle y siégeait déjà depuis neuf ans." Ce sont bien entendu les membres du CM qui élisent leur président. A Eecklo, tout le monde est nouveau ou presque, avec maximum une législature à son compteur. C'est mon expérience qui m'a valu ce poste. Je m'investis à fond dans les dossiers ", explique le docteur Thienpont. La direction du CM de l'AZ Alma compte pour l'instant exclusivement des femmes, ce compris la directrice adjointe et la secrétaire. " L'idéal, c'est d'atteindre un bel équilibre. Les femmes sont souvent plus empathiques, plus douces. Elles cherchent la conciliation. Les hommes sont plus fermes ", estime-t-elle.Aucun problème de genre ne se pose. " La communication avec les collègues masculins et la direction est fluide, et vice-versa ", se félicite-t-elle. " Jusqu'à décembre, le président du conseil d'administration était une personne assez âgée, aujourd'hui à la pension. Il n'était pas habitué à travailler avec des femmes, mais avec le nouveau président, plus jeune quant à lui, cela se passe très bien. "Pourquoi aussi peu de femmes sont intéressées de siéger au CM. " Le facteur temps est ici important ", explique-t-elle. " La présidence est un boulot à mi-temps. Les femmes doivent encore souvent s'occuper des enfants en bas âge à la maison. Puis, peut-être que l'approche sensible de nombreuses femmes se heurte-t-elle à au tempérament plus directif de la plupart des hommes. "Les quotas aideraient-ils à voir davantage de femme dans des fonctions de direction? Muriel Thienpont ne le pense pas. " A peine 10% à 15% des médecins hospitaliers s'y engagent. Si nous avions 25 candidats pour les 11 postes à pourvoir, cela pourrait aller, mais dans la pratique, il y a à peine autant de candidats que de postes vacants. Les quotas ne seraient donc pas respectés. "Comme les disciplines médico-techniques pèsent plus lourd financièrement, elles occupent souvent toute la discussion au CM. " En effet. Le but est souvent de réduire les coûts liés à ces disciplines. En tant qu'oncologue, je ne fais pas partie des gros salaires, et ce n'est pas cela qui me motive. On ne pourra jamais me reprocher de faire ça pour l'argent. Ce qui m'intéresse, c'est avant tout la santé financière de l'hôpital et des médecins."Geert Verrijken