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Organisation non gouvernementale de droit belge, reconnue par la Commission Européenne et les agences des Nations Unies, Aviation Sans Frontières - Belgique a été créée en 1983 par des membres du personnel de la Sabena et d'autres compagnies aériennes, principalement des pilotes. Elle est présidée aujourd'hui par Philippe Dehennin.Mus par la volonté de contribuer à la résolution de graves problèmes humanitaires, les fondateurs voulaient pallier l'absence d'ONG de ce type dans le secteur de l'aviation. Leur idée était de mettre des avions petits porteurs à la disposition des acteurs de l'aide d'urgence et du développement.Depuis sa création et jusqu'aux environs de l'an 2000, ASF a été le référent aérien de Médecins Sans Frontières, qui a ensuite décidé de voler de ses propres ailes. Mais l'ONG collabore avec de nombreuses autres organisations qui apportent leur assistance aux populations réfugiées et déplacées, s'efforcent de prévenir, endiguer et éradiquer les grandes épidémies, mènent des campagnes de vaccinations, assurent la distribution de médicaments, luttent contre les famines.Dès 1984, ASF est allée avec ses petits avions, ses pilotes et son personnel, tous bénévoles à l'exception du directeur et un autre poste permanent, soutenir les organisations caritatives - on ne parlait pas encore d'ONG à l'époque - oeuvrant au profit des populations du Sahel qui subissaient alors de plein fouet la pire sécheresse ayant jamais frappé cette contrée africaine.Par la suite, on a vu ASF un peu partout en Afrique, avec un intermède en Amérique Latine, en Equateur pour être précis, fournissant un appui logistique à des ONG, transportant du personnel humanitaire, acheminant du matériel médical et des produits de première nécessité, effectuant des évacuations sanitaires d'urgence..., le tout dans des conditions difficiles (météo capricieuse, terrains de brousse sommairement aménagés...) et un contexte parfois très violent (pillages, guérillas, assassinats...)." Voilà près de 35 ans que nous accomplissons des missions humanitaires au profit de populations précarisées ou en détresse ", souligne Christian Georlette, directeur d'AFS depuis 2009. " Notre mandat principal consiste à mettre les moyens et l'expertise de l'aéronautique au service du secteur de l'aide humanitaire d'urgence et, depuis 2006, du secteur du développement durable. "" De façon neutre et indépendante, avec une grande flexibilité opérationnelle, nous allons là où les autres ne vont pas, ou ne vont plus, pour permettre aux acteurs de l'aide et du développement de désenclaver les structures de santé, d'accéder aux populations isolées, et de venir en aide aux plus démunis. "Il est un fait qu'ASF, avec ses avions petits porteurs, maîtrise la niche du transport aérien de proximité. Un sacré boulot mené par une vingtaine de pilotes de brousse expérimentés.L'association peut compter sur sa propre flotte, qui a évolué au cours des années. " Nous avons eu jusqu'à quatre Cessna 206 à pistons de cinq places ", précise Christian Georlette. " Mais pour pouvoir continuer à recevoir des subsides institutionnels, la Commission européenne a dit que nous devions acquérir le statut de compagnie aérienne, ce que nous avons quasiment obtenu, et utiliser un autre type d'avion, à turbopropulseur, notamment le Cessna 208 qui coûte dix fois plus cher que nos Cessna 206. "Cette exigence a mis à mal le business model d'ASF. " Notre flotte est passée de quatre à deux Cessna 206 et nous allons encore en vendre un. Par ailleurs, nous avions fait l'acquisition d'un Cessna 208 via la formule de leasing mais nous allons aussi nous en séparer car, entre-temps, la Commission a changé les règles de telle sorte que notre accès à ses subsides pour des missions C208 devient trop incertain. "Tous ces changements ont eu un impact considérable sur le budget d'ASF et ont contraint l'association à faire preuve d'une grande capacité d'adaptation. " De deux millions d'euros, notre budget est redescendu à un million ", constate le directeur d'ASF, un des deux salariés de l'ONG. " Heureusement, la générosité du grand public en Belgique reste un pilier indéfectible. La fidélité et la régularité de nos quelque 12.000 donateurs devraient nous permettre de repartir sur des bases saines, avec un ou deux avions petits porteurs. "" Nous espérons nous reconstruire avec des projets comme celui de Madagascar (ndlr : voir en page Une) qui nous permet de renouer avec une dimension très humaine de notre activité. Nous souhaitons aussi renouveler le programme d'escorte de migrants et intensifier l'accompagnement des enfants. Cette action que nous menons avec La Chaîne de l'Espoir consiste à acheminer, dans un centre spécialisé en Europe, des enfants venant d'Afrique et qui doivent subir une intervention chirurgicale pointue, puis à les ramener dans leur pays d'origine une fois qu'ils sont guéris. La prise en charge de l'enfant est une expérience très intense, émotionnellement très prenante et qui nécessite beaucoup de doigté de la part de nos bénévoles... "