...

"Depuis le 6 décembre dernier, plus aucune prise en charge en hospitalisation à domicile (HAD) n'est possible. Les financements sont interrompus et aucune information n'est disponible. Une situation inacceptable alors qu'il était prévu de " structuraliser " l'HAD à partir de cette année ", regrettent les deux fédérations hospitalières.Et de rappeler qu'il y a quatre ans la ministre De Block lançait la phase-test de l'hospitalisation à domicile en désignant 12 projets pilotes d'HAD portant sur l'antibiothérapie, les traitements anti-cancer et d'autres types de soins. " Lors de cette phase test, 1.300 patients et 35 hôpitaux ont été impliqués. Une très large coopération s'est en outre développée avec les services de soins infirmiers à domicile, les médecins généralistes et les pharmaciens ", soulignent Santhea et Unessa.Les fédérations font un vibrant plaidoyer de cette approche : " l'HAD offre de nombreux avantages pour le patient. Il profite du bien-être et du confort de son lieu de vie habituel, tout en bénéficiant d'une prise en charge personnalisée. En outre, être soigné à la maison diminue les risques d'infection nosocomiale et contribue à l'amélioration du moral du patient et à une meilleure récupération. En termes de politique des soins de santé, l'HAD s'inscrit tout à fait dans la logique du virage ambulatoire, du trajet de soins patient, de la coopération entre les différentes lignes de soins ou encore de la place centrale que le patient doit occuper dans l'organisation de ses soins. "La phase test devait être pérennisée dès janvier de cette année. Les fédérations déclarent comprendre que les conditions sanitaires actuelles aient pu retarder la " structuralisation " de l'HAD, mais elles n'acceptent pas son arrêt brutal, dans l'attente de futures dispositions. " Depuis le 6 décembre dernier, le financement de nouvelles prises en charge en HAD est purement et simplement suspendu. Et depuis, plus de nouvelles, ni de perspectives. Malgré les demandes répétées d'information des acteurs comme des fédérations du secteur adressées aux autorités compétentes, c'est le silence radio. Les 35 hôpitaux, les services de soins infirmiers, les médecins généralistes et les pharmaciens concernés sont tous dans l'incertitude quant à l'avenir de l'HAD. "Pour Yves Smeets et Christophe Happe, directeurs généraux de Santhea et Unessa, cette situation est inacceptable. "Si les soins aux patients en HAD entamés avant le 6 décembre 2020 et devant se poursuivre en 2021 sont assurés, plus aucune nouvelle prise en charge n'est donc possible. Cet arrêt pur et simple nie les effets bénéfiques de l'HAD engrangés ces dernières années, pour les patients. Il plonge également dans l'incertitude toutes les structures et les professionnels ayant investi du temps, des moyens dans ce projet. " Sanhea et Unessa demandent au ministre Vandenbroucke et aux administrations concernées de soutenir la poursuite des HAD. Elles avancent deux pistes : soit via une prolongation à durée déterminée - jusqu'à la " structuralisation " de l'HAD - des contrats des projets pilotes, soit en offrant la possibilité aux hôpitaux pilotes de facturer rétroactivement les forfaits journaliers qui seront prévus dans le cadre de l'HAD.Les fédérations réclament une reprise rapide des HAD. " C'est dans l'intérêt des patients mais aussi de la dynamique développée au cours de ces dernières années entre les différentes lignes de soins. ""Les projets ont été avertis le 1er décembre 2020 que la période couverte par leur contrat en tant que projet-pilote prenait fin, comme convenu initialement", précise France Dammel, porte-parole du ministre Vandenbroucke. "Toutefois, afin de ne pas nuire à la continuité des soins, il a été prévu que, si certains patients étaient déjà inclus et devaient bénéficier d'une HAD dépassant le 31 décembre, ils seront pris en compte dans le calcul du montant garanti de l'année 2020 en les assimilant aux patients pris en charge en 2020.""L'intention du ministre Vandenbroucke est d'offrir- dans un cadre bien défini - la possibilité d'hospitalisation à domicile pour les traitements antibiotiques IV et oncologiques à tous les patients qui pourraient en bénéficier en toute sécurité et ce, via tous les hôpitaux du pays. Les discussions en cours auxquelles nous participons ont toujours pour objectif des soins de qualité, efficients et accessibles pour les patients. Nous sommes en train d'étudier différentes options. Une bonne collaboration entre la première ligne et la deuxième ligne est aussi un point essentiel pour nous." Et de souligner que "sur base de l'expérience menée avec les projets-pilotes, le SPF Santé Publique, avec l'Inami et l'AFMPS, travaillent à la mise en place de nouvelles modalités d'organisation et de financement permettant l'élargissement de ce mode de prise en charge au-delà des 12 projets-pilotes.Les travaux en vue d'une pérennisation de cette modalité de prise en charge progressent bien."