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On croyait avoir tout entendu dans les affaires du Samusocial et des généreux jetons de présence offerts dans les associations satellites de la Ville de Bruxelles. Pascale Paraïta est encore parvenue à créer la surprise en refusant de s'exprimer devant la commission d'enquête parlementaire. L'ex-présidente du CPAS de Bruxelles et directrice générale du Samusocial estime que répondre publiquement aux questions de ses pairs est incompatible avec le fait de répondre en tête à tête aux enquêteurs judiciaires. Après avoir caché durant des années les mécanismes permettant à une poignée d'élus de s'enrichir sur le dos d'une institution à vocation sociale, Pascal Peraïta se défend par le silence. Laurette Onkelinx, cheffe de la fédération bruxelloise du parti socialiste, s'indigne - un peu tardivement - en dénonçant une double faute : " Se soustraire à la Commission d'enquête c'est d'abord méconnaître le pouvoir de contrainte reconnu aux enquêteurs parlementaires pour mener à bien leur mission. Des dispositions strictes sont applicables pour respecter les droits de la défense ou empêcher qu'une enquête parlementaire ne vienne perturber une enquête judiciaire. (...) Ensuite, c'est une faute politique. (...) S'opposer à ce pouvoir des parlements est un manquement grave qui nuit aux intérêts de la démocratie."Ne pas vouloir " rendre des comptes" à ses pairs est aussi une faute de goût. Comment peut-on refuser en tant que personnage politique de respecter les règles de ce jeu, qui sont autant de garde-fous ? Est-ce l'exercice du pouvoir et la concentration des mandats durant de trop longues années qui créent ce sentiment total d'impunité, l'impression d'être bien au-dessus des lois et contraintes qui s'appliquent aux autres élus ? Le retour sur terre de Pascale Peraïta risque d'être très difficile.