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Mais le baromètre n'est jamais bloqué sur " beau temps ". Lorsqu'on mène une politique volontariste, avec un cap et un objectif clairs, on ne peut pas longtemps plaire à tout le monde, pas même au corps médical dont on est issu. La semaine dernière, le gel du budget des postes médicaux de garde, a heurté l'opposition politique - ce qui était relativement attendu - mais aussi plusieurs organisations qui représentent la première ligne, Fag et GBO en tête. Tristesse, consternation, stupéfaction sont les sentiments qui sont ressortis le plus souvent. Le Journal du médecin dont la moitié des lecteurs sont des MG, a largement relayé cette angoisse sur ses supports papiers et électroniques, quoi de plus normal. Il remet le couvert cette semaine (lire page 4). Si pour la ministre et le gouvernement, le 1733, les urgences hospitalières, et les gardes en médecine générale font partie du même dossier, de la même approche, le gel de toute subvention supplémentaire des PMG s'explique par ce changement de cap et le souhait d'évaluer les choses. On sait aussi que certains PMG attendent vainement le patient la nuit. Certains budgets ne sont pas totalement utilisés. Une évaluation des deniers publics est donc légitime. Mais encore faut-il le communiquer clairement aux principaux intéressés, à savoir les médecins généralistes. Ceux-ci seront sûrement opposés à l'idée que les PMG, comme cela se passe déjà à proximité de nombreux hôpitaux, gardent la porte des urgences. Il est possible qu'ils le vivront comme une dévalorisation. Mais laisser planer le doute sur cet épineux dossier est bien pire qu'affronter la contradiction.