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Le Fédéral a octroyé trois PIT supplémentaires à la Région bruxelloise, ce qui va permettre de doubler les effectifs actuels (trois), assurés jusqu'ici par l'UZ Brussel, le CHU Saint-Pierre et les Hôpitaux Iris Sud (HIS).Le premier des trois nouveaux véhicules de type Paramedical Intervention Team (PIT) à se lancer est celui des Cliniques de l'Europe (réseau hospitalier H.UNI ), qui avaient déposé leur candidature à l'automne dernier et obtenu leur agrément en janvier. Le site Saint-Michel dispose d'une fonction extrahospitalière depuis ce lundi 1er juillet. C'est l'une des deux ambulances 112 actuelles des Cliniques qui se transformera en PIT de 8h à 18h30 jusqu'à la fin du mois d'août, pour devenir ensuite progressivement active 24h/24 d'ici la fin de l'année. Les deux autres nouveaux PIT seront déployés dans les prochains mois par Brugmann (site Paul Brien) et alternativement entre Sainte-Anne et Bracops (HIS)."Il existe trois types de 'départs' à partir du 112: l'ambulance simple avec deux pompiers ambulanciers, pour une chute sur la voie publique par exemple ; l'ambulance médicalisée 'SMUR' composée d'un infirmier et d'un médecin du service des urgences avec deux pompiers ou deux chauffeurs intervient pour des patients qui nécessitent une assistance médicale ; le PIT, lui, est un véhicule intermédiaire: une ambulance avec deux pompiers et un infirmier des urgences qui peut effectuer certains actes et l'administration de médicaments sur base d'ordres délégués fédéraux que chaque hôpital adapte à son réseau", rappelle la Dre Paule Denoël, médecin cheffe du service des urgences des Cliniques de l'Europe. Parmi les tâches déléguées, la réalisation d'un ECG, que l'infirmier 'Siamu' peut envoyer directement au médecin urgentiste présent à l'hôpital pour discussion et conseil sur l'administration d'éventuels traitements au patient. "L'urgentiste est joignable 24h/24 par l'infirmier sur le terrain, par exemple pour un cas neurologique, pour recevoir des conseils sur base du tableau clinique", tient à préciser la Dre Denoël.L'objectif premier est de réduire l'intervention du SMUR, régulièrement utilisé faute de solution intermédiaire avec l'ambulance classique, et d'ainsi garder les médecins urgentistes dans les murs de l'hôpital. "Les infirmiers PIT ont beaucoup de compétences, ils travaillent en collaboration étroite au sein du service et les ordres permanents sont bien décrits, ils peuvent donc être d'une grande efficacité. Et d'autant plus qu'ils doivent avoir, outre la spécialité Siamu, un certain nombre d'heures de pratique, ils ont donc déjà rencontré beaucoup de situations médicales et ils connaissent bien les médecins de l'équipe", poursuit la cheffe de service." Nous nous sommes donnés six mois pour implémenter le projet PIT en travaillant sur différents axes : l'axe formatif (former le personnel à ce nouveau mode de prise en charge), l'axe administratif (affiner les protocoles d'ordre permanent du fédéral, en fonction de l'institution), l'axe législatif (sur la base d'avis d'experts, formaliser le cadre de la pratique extrahospitalière avec ses obligations et ses limites) et l'axe matériel (l'ambulance entièrement équipée a été fournie par le Siamu et l'inventaire de tout le matériel nécessaire aux interventions a été constitué par l'équipe des infirmiers référents PIT) ", rapporte, dans un communiqué des Cliniques de l'Europe, Christophe Delbushaye, infirmier chef au service des urgences.Diminuer les délais de prise en charge thérapeutique est essentiel pour certaines pathologies pour lesquelles un retard peut s'avérer délétère. C'est donc tout bénéfice pour les patients de Bruxelles.C'est la centrale 112 qui, en fonction d'arbres décisionnels et de la disponibilité des différents véhicules AMU, décide du type de véhicule à envoyer sur place. En tant que médecin traitant / de garde, vous pouvez orienter le choix du véhicule d'intervention en fonction de l'état du patient. "Tous les SMUR peuvent être occupés, un PIT est alors mieux qu'une ambulance simple dans certaines situations, même si le nombre de PIT n'est pas encore énorme", illustre la Dre Denoël. Qui rappelle que le PIT peut appeler un SMUR en renfort si besoin, de même qu'une 'simple' ambulance peut le faire également si l'état du patient le nécessite.Si les PIT sont amenés à se développer davantage, l'intervention du SMUR restera essentielle dans certains cas. "Mais l'expertise d'un médecin au chevet du patient n'est pas toujours indispensable et peut être remplacée par un infirmier expérimenté des urgences", souligne la Dre Denoël. "Chez nous, aux Cliniques de l'Europe, après passage aux urgences, seul un patient sur dix est transféré aux soins intensifs. Mais la situation peut être très différente ailleurs dans le pays." L'intelligence artificielle participe de cette évolution dans l'aide médicale urgente, notamment via la télémédecine. Le défibrillateur du PIT permet ainsi de faire des ECG qui sont automatiquement injectés en temps réel, via le système 'Sema', dans les données hospitalières et le dossier patient. "On pourrait aussi avoir un jour une bodycam sur l'infirmier PIT, qui permettrait au médecin urgentiste à l'hôpital de visualiser l'état du patient sur le terrain", ajoute la cheffe de service. "L'objectif de l'IA est d'être une aide pour récupérer du temps auprès du patient et assurer une collaboration plus étroite et plus efficace. Le travail en PIT et cette collaboration sont par ailleurs très valorisants pour notre personnel soignant spécialisé en Siamu", conclut-elle. Toutes les interventions PIT seront débriefées au sein du service, et des indicateurs de qualité définis pour évaluer la manière d'améliorer encore la formation du personnel.