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On sait que la guerre entre le pouvoir de Kinshasa et les rebelles appuyés par le Rwanda se marque depuis des années par des exactions particulièrement graves. Le viol, et particulièrement le viol collectif, y est considéré comme une arme de guerre afin de terroriser les populations civiles, prises en marteau et enclume. Denis Mukwege, médecin gynécologue, a décidé de se consacrer corps et âme à la lutte contre ces pratiques barbares. Son dévouement sans limite à la cause en question lui a valu de nombreuses récompenses internationales, dont le prix Olof Palme, le prix des droits de l'homme de l'ONU, le prix français des droits de l'homme, entre autres. En Belgique, où l'on suit évidemment traditionnellement de plus près la situation au Congo, ce fils d'un pasteur protestant a reçu le prix Jean Rey, le prix Roi Baudouin et le prix de la ville d'Ypres. Il est de plus régulièrement pressenti pour le prix Nobel de la Paix.C'est cet homme et médecin remarquable qui a fait l'objet d'une attaque particulièrement violente dans les derniers jours d'octobre, une attaque dans laquelle son garde du corps a laissé la vie. Les agresseurs ont tenté de s'emparer de Mukwege, mais les villageois ont forcé sa libération.Pour Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères, qui a sévèrement condamné l'agression, celle-ci montre notamment "combien il est urgent que l'Etat de Droit soit restauré dans l'est de la RDC".