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Pierre Van Heddegem note certains aspects positifs de l'accord de gouvernement, notamment en ce qui concerne l'amélioration de l'accès aux soins pour les personnes vulnérables en Belgique. "Il est prévu de rendre les soins plus accessibles aux groupes et familles vulnérables, d'orienter les personnes sans-abri vers des soins de première ligne, d'accompagner les patients atteints de tuberculose, d'améliorer le dépistage pour les femmes enceintes vulnérables et de renforcer la prise en charge médicale et sociale des travailleurs et travailleuses du sexe", explique-t-il.L'accord est également analysé sous l'angle de la santé féminine. La question de l'avortement reste en suspens : la réforme de la loi est en discussion depuis des années et l'accord gouvernemental prévoit la poursuite du débat sur base du rapport d'un comité d'experts. "La loi actuelle est obsolète", estime Pierre Van Heddegem. "Nous espérons que des décisions seront enfin prises au cours de cette législature. L'accès à l'avortement reste un véritable parcours du combattant pour les femmes sans papiers ou sans mutuelle, certaines devant attendre jusqu'à neuf semaines pour obtenir une réponse d'un CPAS. L'accès à une interruption volontaire de grossesse ne peut pas dépendre d'un statut administratif ou financier."Concernant les victimes de violences sexuelles, l'accord prévoit un renforcement des centres de soins et leur extension à de nouvelles villes. "Il est essentiel que ces structures soient accessibles aux femmes les plus vulnérables", insiste Pierre Van Heddegem.Le durcissement des conditions d'accès aux allocations de chômage inquiète Médecins du Monde. En limitant la durée des allocations, la charge financière est transférée aux CPAS, déjà surchargés. "Nos assistantes et assistants sociaux font face à des employés de CPAS structurellement débordés, peinant à répondre aux demandes d'aide médicale. Certains patients doivent attendre des semaines, voire des mois, pour obtenir une aide", prévient Pierre Van Heddegem. "Le risque est que ces personnes reportent encore davantage leurs soins, faute de moyens."Le revenu d'intégration du CPAS, inférieur au seuil de pauvreté européen, ne permet pas de garantir un accès suffisant aux soins de santé. Médecins du Monde craint une augmentation du nombre de patients dans ses cabinets médicaux.L'accord reconnaît l'accès aux soins pour les personnes sans-papiers comme un droit humain et prévoit d'harmoniser la procédure d'aide médicale. Toutefois, l'insistance sur un "contrôle plus strict" inquiète Médecins du Monde. "Le système actuel est déjà très complexe et lourd en raison des mécanismes de contrôle existants. De plus, il n'existe aucun signe d'abus des soins médicaux par les personnes sans-papiers, bien au contraire : elles y ont souvent un accès plus restreint que le reste de la population", explique Pierre Van Heddegem. "En présentant ces patients comme des fraudeurs potentiels, on complique encore leur parcours de soins, ce qui est préjudiciable à leur santé et aux finances publiques, car la prévention coûte moins cher que le traitement."Source : https://medecinsdumonde.be/articles/personnes-vulnerables-et-malades-en-belgique-limpact-de-laccord-de-gouvernement-sur