Femmes non admises

On a également largement rappelé l'affirmation qu'il était impossible de dénicher une femme dans une profession composée à 60% de femmes, tant celles-ci sont écrasées par des soucis, des obligations et du travail que n'ont apparemment pas les médecins masculins. Plusieurs femmes très engagées dans l'action syndicale se battent cependant en première ligne. Depuis des années par exemple, le Dr Béatrice De Donder milite inlassablement et a même fait le tour des chambres syndicales à la recherche de synergies. La vice -présidente de la chambre de Bruxelles, Caroline Depuydt, d'ailleurs participante permanente au bureau de l'Absym, paraissait, du fait de cette activité assumée, parfaitement disponible. Finalement elle se réservera pour une prochaine fois.

Ces malheureuses femmes ont donc été libérées du souci supplémentaire d'une élection au bureau pour pouvoir retrouver leurs cuisines après leurs consultations et s'y épanouir pleinement, pendant que les courageux médecins masculins acceptent de se sacrifier pour le bien commun. On peut gager que la Dr Depuydt restera invitée permanente du bureau, sans droit statutaire, bien sûr, mais quand même dans le respect des droits de la femme, version Code civil de 1804. Napoléon estimait que la femme avait tant d'influence naturelle que si on lui en donnait juridiquement en plus, il ne resterait aucun pouvoir aux hommes. Avec Joséphine, il savait de quoi il parlait.

Bref, le bureau de l'Absym a été constitué sans femme. En contrepartie, il y a eu ce qu'il fallait comme postulants présidents, coprésidents, Past présidents d'honneurs en activité, vice-présidents.

La Chambre de Liège a proposé une direction de l'Absym en duo. Le président Herry apporterait l'expérience de 40 ans de médecine et la représentation de la médecine générale. Le docteur Devos, apporterait l'élan, l'autorité et la connaissance des dossiers liés à son rôle efficace dans sa participation à la gestion de son hôpital au nom des médecins.

Le Dr de Toeuf, relevant l'incompatibilité d'une présidence collégiale avec les statuts, a suggéré le nom d'un autre quadragénaire, le docteur Bejjani, qui lui succède à la tête de la chambre de Bruxelles et dont l'expertise dans les questions hospitalières est notoire et incontestée. Hyper actif et communiquant inlassable, il intervient sur de nombreux fronts.

Chaises musicales : pas de chaise pour Bruxelles

Le bureau a refusé de changer les statuts pour adopter la formule du duo. Mais il est possible qu'en même temps se soit manifestée la méfiance de certaines chambres périphériques à l'égard d'une prééminence de la Chambre de Bruxelles susceptible d'entraîner une centralisation de fait. Il faut se rappeler qu'au début des chambres syndicales, le bureau de la fédération était hébergé dans les locaux de la chambre du Hainaut Namur Brabant wallon que présidait également André Wynen. Au retrait de ce dernier, il fut décidé de créer un siège autonome, distinct de celui d'une chambre et le Dr Beckers disposa donc d'un local et d'une équipe à l'Avenue Solvay. Les frais montèrent forcément et quand de Toeuf reprit la succession, le bureau de l'Absym fut installé dans le même immeuble que la chambre de Bruxelles et, plus tard, il a déménagé avec celle-ci, rétablissant ainsi les synergies utiles des débuts et les méfiances qui vont avec, qui n'empêchait pas le recours aux prestations de certaines chambres.

Quoiqu'il en soit, la candidature du docteur Bejjani, sans que ses qualités soient mises en doute, ne fut pas retenue. Le duo liégeois a été préféré. Le docteur Devos a été choisi comme président et le docteur Herry lui a été associé comme vice-président. Du coup, la tête de l'Absym a été déséquilibrée : normalement les 4 vice-présidents sont désignés par les 4 chambres dont le président n'est pas issu, garantissant ainsi la collégialité des cinq composantes de l'Absym.

Liège obtenant exceptionnellement deux sièges sur cinq, au moins une chambre devait disparaître. Il y a eu un consensus pour que ce soit Bruxelles. Le Dr Bejjani ne devient donc pas vice- président, comme il eut été logique, mais secrétaire général en duo avec le Dr Louis, défenseur d'un humanisme combatif qui se manifeste dans son combat pour les médecins résistants dans le Groupe mémoire Il est également président du très actif VAS section des deux Flandres, évacuée également de la vice- présidence tant qu'on y était. Cette tache de gestion assignée aux secrétaires généraux peut paraître honorifique et l'est lorsque le président est très présent au siège. Cela ne pourra sans doute pas être le cas cette fois. Le Dr Bejjani sera, en revanche, fréquemment au Bureau en tant que président de la chambre de Bruxelles, la porte d'à côté. Il sera, de ce fait, à même d'exercer une autorité étroite et effective sur l'outil de l'Absym, d'autant que l'autre secrétaire général, le Dr Louis très occupé en Flandre, le président liégeois et les 4 vice- présidents sont retenus loin de Bruxelles . Son influence pourrait donc être bienplus importante que sa fonction.

Plus de démocratie par la force des choses

Alors, assistera-t-on à une modification du fonctionnement de l'Absym ? On peut croire qu'il n'en sera rien. D'abord, le Dr Devos a tout de suite annoncé qu'il viserait une gestion en équipe. Les docteurs Moens et de Toeuf resteront comme soutiens et conseillers du Bureau et ils vont sans doute garder leurs mandats à l'Inami et à la Santé publique où se déroulent les négociations. Une situation de fait y sera déterminante. Dans les séances officielles, les gens communiquent dans leur langue avec l'assistance d'interprètes. Mais ces séances se préparent et elles s'accompagnent de multitudes de rencontres parallèles avec des politiques, leurs conseillers et des fonctionnaires, en général flamands ce département ayant été largement flamandisé, et de commissions de travail où la langue parlée est dès lors tout naturellement le néerlandais, mais sans traduction. Ce fait handicapera le président et le vice - président liégeois. Ceux-ci dépendront des anciens présidents restés actifs et d'un vice- président, le Dr Dehaes de la chambre d'Anvers, qui a visiblement été nommé pour assurer une doublure néerlandophone du président.

Dans ces circonstances de multiplicité des acteurs, les décisions finales devront se prendre en consensus entre les 5 chambres syndicales régionales, quelle que soit la répartition officielle des rôles et des mandats dans les organes statutaires officiels de l'Absym, officiellement seuls compétents pour l'entérinement juridiques des décisions. C'est un plus de démocratie, comme le prouve l'histoire d'Angleterre. La responsabilité ministérielle sur les actes du souverain y est née lors de l'accession au trône en 1714 du dernier descendant de la reine Anne, le hanovrien Georges I qui devait présider le Conseil des ministres sans comprendre un mot d'anglais.

Au point de vue du fonctionnement de l'Absym, on peut raisonnablement présumer une grande stabilité. Sur le plan de la politique, des idées et de la stratégie, cela mérite examen.

*Giuseppe Tomasi de Lampedusa dans " Le Guépard ", biographie de son grand-père.

On a également largement rappelé l'affirmation qu'il était impossible de dénicher une femme dans une profession composée à 60% de femmes, tant celles-ci sont écrasées par des soucis, des obligations et du travail que n'ont apparemment pas les médecins masculins. Plusieurs femmes très engagées dans l'action syndicale se battent cependant en première ligne. Depuis des années par exemple, le Dr Béatrice De Donder milite inlassablement et a même fait le tour des chambres syndicales à la recherche de synergies. La vice -présidente de la chambre de Bruxelles, Caroline Depuydt, d'ailleurs participante permanente au bureau de l'Absym, paraissait, du fait de cette activité assumée, parfaitement disponible. Finalement elle se réservera pour une prochaine fois. Ces malheureuses femmes ont donc été libérées du souci supplémentaire d'une élection au bureau pour pouvoir retrouver leurs cuisines après leurs consultations et s'y épanouir pleinement, pendant que les courageux médecins masculins acceptent de se sacrifier pour le bien commun. On peut gager que la Dr Depuydt restera invitée permanente du bureau, sans droit statutaire, bien sûr, mais quand même dans le respect des droits de la femme, version Code civil de 1804. Napoléon estimait que la femme avait tant d'influence naturelle que si on lui en donnait juridiquement en plus, il ne resterait aucun pouvoir aux hommes. Avec Joséphine, il savait de quoi il parlait.Bref, le bureau de l'Absym a été constitué sans femme. En contrepartie, il y a eu ce qu'il fallait comme postulants présidents, coprésidents, Past présidents d'honneurs en activité, vice-présidents.La Chambre de Liège a proposé une direction de l'Absym en duo. Le président Herry apporterait l'expérience de 40 ans de médecine et la représentation de la médecine générale. Le docteur Devos, apporterait l'élan, l'autorité et la connaissance des dossiers liés à son rôle efficace dans sa participation à la gestion de son hôpital au nom des médecins.Le Dr de Toeuf, relevant l'incompatibilité d'une présidence collégiale avec les statuts, a suggéré le nom d'un autre quadragénaire, le docteur Bejjani, qui lui succède à la tête de la chambre de Bruxelles et dont l'expertise dans les questions hospitalières est notoire et incontestée. Hyper actif et communiquant inlassable, il intervient sur de nombreux fronts.Le bureau a refusé de changer les statuts pour adopter la formule du duo. Mais il est possible qu'en même temps se soit manifestée la méfiance de certaines chambres périphériques à l'égard d'une prééminence de la Chambre de Bruxelles susceptible d'entraîner une centralisation de fait. Il faut se rappeler qu'au début des chambres syndicales, le bureau de la fédération était hébergé dans les locaux de la chambre du Hainaut Namur Brabant wallon que présidait également André Wynen. Au retrait de ce dernier, il fut décidé de créer un siège autonome, distinct de celui d'une chambre et le Dr Beckers disposa donc d'un local et d'une équipe à l'Avenue Solvay. Les frais montèrent forcément et quand de Toeuf reprit la succession, le bureau de l'Absym fut installé dans le même immeuble que la chambre de Bruxelles et, plus tard, il a déménagé avec celle-ci, rétablissant ainsi les synergies utiles des débuts et les méfiances qui vont avec, qui n'empêchait pas le recours aux prestations de certaines chambres.Quoiqu'il en soit, la candidature du docteur Bejjani, sans que ses qualités soient mises en doute, ne fut pas retenue. Le duo liégeois a été préféré. Le docteur Devos a été choisi comme président et le docteur Herry lui a été associé comme vice-président. Du coup, la tête de l'Absym a été déséquilibrée : normalement les 4 vice-présidents sont désignés par les 4 chambres dont le président n'est pas issu, garantissant ainsi la collégialité des cinq composantes de l'Absym.Liège obtenant exceptionnellement deux sièges sur cinq, au moins une chambre devait disparaître. Il y a eu un consensus pour que ce soit Bruxelles. Le Dr Bejjani ne devient donc pas vice- président, comme il eut été logique, mais secrétaire général en duo avec le Dr Louis, défenseur d'un humanisme combatif qui se manifeste dans son combat pour les médecins résistants dans le Groupe mémoire Il est également président du très actif VAS section des deux Flandres, évacuée également de la vice- présidence tant qu'on y était. Cette tache de gestion assignée aux secrétaires généraux peut paraître honorifique et l'est lorsque le président est très présent au siège. Cela ne pourra sans doute pas être le cas cette fois. Le Dr Bejjani sera, en revanche, fréquemment au Bureau en tant que président de la chambre de Bruxelles, la porte d'à côté. Il sera, de ce fait, à même d'exercer une autorité étroite et effective sur l'outil de l'Absym, d'autant que l'autre secrétaire général, le Dr Louis très occupé en Flandre, le président liégeois et les 4 vice- présidents sont retenus loin de Bruxelles . Son influence pourrait donc être bienplus importante que sa fonction.Alors, assistera-t-on à une modification du fonctionnement de l'Absym ? On peut croire qu'il n'en sera rien. D'abord, le Dr Devos a tout de suite annoncé qu'il viserait une gestion en équipe. Les docteurs Moens et de Toeuf resteront comme soutiens et conseillers du Bureau et ils vont sans doute garder leurs mandats à l'Inami et à la Santé publique où se déroulent les négociations. Une situation de fait y sera déterminante. Dans les séances officielles, les gens communiquent dans leur langue avec l'assistance d'interprètes. Mais ces séances se préparent et elles s'accompagnent de multitudes de rencontres parallèles avec des politiques, leurs conseillers et des fonctionnaires, en général flamands ce département ayant été largement flamandisé, et de commissions de travail où la langue parlée est dès lors tout naturellement le néerlandais, mais sans traduction. Ce fait handicapera le président et le vice - président liégeois. Ceux-ci dépendront des anciens présidents restés actifs et d'un vice- président, le Dr Dehaes de la chambre d'Anvers, qui a visiblement été nommé pour assurer une doublure néerlandophone du président.Dans ces circonstances de multiplicité des acteurs, les décisions finales devront se prendre en consensus entre les 5 chambres syndicales régionales, quelle que soit la répartition officielle des rôles et des mandats dans les organes statutaires officiels de l'Absym, officiellement seuls compétents pour l'entérinement juridiques des décisions. C'est un plus de démocratie, comme le prouve l'histoire d'Angleterre. La responsabilité ministérielle sur les actes du souverain y est née lors de l'accession au trône en 1714 du dernier descendant de la reine Anne, le hanovrien Georges I qui devait présider le Conseil des ministres sans comprendre un mot d'anglais.Au point de vue du fonctionnement de l'Absym, on peut raisonnablement présumer une grande stabilité. Sur le plan de la politique, des idées et de la stratégie, cela mérite examen.*Giuseppe Tomasi de Lampedusa dans " Le Guépard ", biographie de son grand-père.