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" Malheureusement, la détention d'une personne en prison a des effets délétères sur sa santé ", commente la ministre Alda Greoli. " L'incarcération aggrave, voire provoque, trop souvent des problèmes de santé mentale et d'assuétudes. Or, le détenu aura besoin à sa sortie de l'entièreté de ses capacités pour se réinsérer dans la société. Si le gouvernement fédéral a une compétence générale en matière de santé dans les prisons, la Wallonie a des compétences en matière de prévention, de promotion de la santé et de réduction des risques, ainsi qu'en matière d'accompagnement en santé mentale et en assuétudes. Elle a donc un rôle à jouer pour aider les détenus. Sur cette base, nous avons décidé de renforcer nos actions dans les 14 prisons wallonnes en donnant aux personnes détenues des outils supplémentaires pour améliorer leur santé physique et mentale en prison et pour les aider à poursuivre leurs suivis après leur sortie de prison. En tant que ministre responsable en matière de prévention, c'est l'ensemble de la population, y compris celle qui se trouve derrière les barreaux, qui doit en effet faire l'objet de mon attention ".Un appel à projet sera publié au Moniteur belge dans les prochaines semaines."Le bénéficiaire du projet sera un consortium qui devra rassembler en son sein des institutions déjà actives dans les prisons wallonnes, notamment des services ambulatoires spécialisés en promotion de la santé, en santé mentale, en assuétudes et en réduction des risques. L'objectif de ce rassemblement est double : utiliser l'expertise des institutions habituées à cet environnement carcéral très spécifique et créer un réseau avec des institutions extérieures pour assurer la continuité des soins lorsque la personne sort de prison ", précise le cabinet. "Concrètement, le projet consiste à installer dans chaque prison deux travailleurs (au minimum deux quart-temps dans les petites prisons), avec des spécialisations différentes : par exemple l'un en promotion de la santé et en santé mentale et l'autre en assuétudes et réduction des risques. Ces employés travailleront en étroite collaboration avec les services présents en prison afin de compléter les aides existantes en s'adaptant à l'univers particulier de chaque prison." Plusieurs objectifs concrets ont été fixés: la prévention des maladies transmissibles, y compris les IST et la distribution de matériel de réduction des risques ; la formation au niveau des gestes en matière d'hygiène et de soins primaires ; l'information en matière de dépistages disponibles en prison ; la prévention des problèmes de santé liés à la consommation de substances psychoactives ; la prévention du suicide et la promotion d'une bonne santé mentale.Ces actions s'exerceront sur base volontaire des détenus.900.000 euros vont être investis dans ce projet. Il sera mis en oeuvre dès 2019 sur une base pilote de 3 ans. Il pourra être renouvelé en fonction des résultats de l'évaluation.