Nos auditoires de médecine sont aujourd'hui majoritairement féminins. Rares sont les spécialités médicales qui ne vivent pas l'inversion en matière de genre, excepté la chirurgie, la cardiologie... Il est remarquable même que le plafond de verre empêchant les femmes d'accéder à des postes de responsabilité est probablement en train de reculer. À la faculté de médecine de l'UCL, c'est aujourd'hui une doyenne aux commandes, la pédiatre Françoise Desmet. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois puisque en 1994 c'était déjà une femme, la neurophysiologiste Nicole Boisacq-Schepens.

Notre profession se féminise et cette évolution ne fera que s'accélérer dans les années à venir. Alors, le GBO/Cartel est-il un syndicat composé "d'hommes blancs retraités" ou y-a-t-il dans ses rangs des femmes inspirantes, réussissant à cumuler leurs casquettes de généralistes (syndicalistes de surcroit !), de mères, d'épouses, ... tout en ayant une vie privée et sociale épanouissante ? La réponse est OUI et cela ne date pas d'hier puisque, de 2013 à 2015, le Président fut... une Présidente (une première en Belgique !). Notre Présidente honoraire, Anne Gillet, actuelle présidente du Collège de Médecine Générale, fait d'ailleurs toujours partie de l'organe d'administration (OA) du GBO/Cartel. Mais elle n'est plus seule puisque les femmes médecins représentent aujourd'hui plus de 30% de notre OA ! Un score à améliorer encore et toujours : bienvenue aux volontaires !

Dr Audrey Bonnelance, MG en pratique de groupe à Woluwé-St-Pierre :

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"Prendre le temps qu'il faut avec chaque patient... car prendre son temps fait partie intégrante du soin au patient et au soignant...

Gérer l'incertitude et toutes les demandes de soins jour après jour...

Continuer à accepter de nouveaux patients... jusqu'à quand ?

Garder du temps pour soi, sa famille, ses enfants, ses amis, sa santé physique, psychique et spirituelle...

S'engager pour sa discipline au travers de l'enseignement, la formation d'assistants, la formation continue des autres et de soi ou la défense professionnelle...

Développer et alimenter son réseau de soins...

Pourquoi ?

Pour se lever chaque matin avec des papillons dans le ventre d'aimer profondément son métier... Pour conserver cet équilibre fragile de l'équilibre entre vie privée-vie professionnelle, pour garder du sens...

Notre combat syndical est d'aider les médecins généralistes à conserver cet amour de leur métier dans la durée en défendant tout ce qui peut les aider à conserver leur équilibre vie privée-vie professionnelle. Prendre soin des médecins qui à leur tour prendront soin de leurs patients."

Dr Pascaline d'Otreppe, MG en maison médicale à Saint-Gilles :

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"C'est quoi être une femme aujourd'hui ?

C'est prouver qu'on est différentes mais qu'on peut faire aussi bien.

C'est prouver que le monde des hommes n'existe plus.

C'est prouver qu'actuellement, une femme peut faire ce dont elle rêve.

C'est montrer aux hommes que le bonheur c'est le temps pour soi ET l'épanouissement professionnel, le partage, l'équilibre.

Et être une femme médecin aujourd'hui, c'est quoi?

C'est relever les lacunes dans la recherche menée par et pour des hommes pendant de nombreuses années,

c'est accueillir des demandes ou des questions de patient.e.s qui n'ont pas été posées de peur d'un regard parfois trop paternaliste,

c'est amener une compréhension et une connaissance intuitive d'un corps féminin trop peu compris dans ses différences par une profession trop masculine,

c'est redéfinir la répartition du temps pour plus de partage des taches, pour un équilibre,

c'est se rendre compte du travail qui a été fait par les hommes des générations précédentes, remercier pour ce temps consacré à la vie professionnelle et réfléchir avec eux et sur base de leur expérience le futur qui sera différent, d'office.

C'est cette vision différente, intégrée, tournée vers l'avenir que je veux apporter en tant que femme médecin syndicaliste."

Dr Patricia Eeckeleers,MG en pratique multidisciplinaire à Ciney :

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"Quel métier fabuleux que le nôtre !

À 65 ans, j'ai toujours autant de plaisir à pratiquer ce métier que j'aime tant.

Écouter, m'enrichir des récits de vie, apporter ma petite pierre au "mieux-vivre" de ceux qui viennent vers moi.

Que ce soit par mon écoute, ma présence, mon accueil mais aussi par ma compétence scientifique et médicale.

Nous sommes réellement des scientifiques au lit des patients (Dr John Pauluis) : jolie formule, pleine d'humanité et en même temps de rigueur scientifique qui résume aussi notre beau métier de médecin spécialisé en médecine générale !

Autrement dit passionnant et plein de challenges !

Tous les jours, ouvrir la porte vers des inconnues.

Tous les jours apprendre en savoir, savoir-faire et savoir-être.

Mais tous les jours se battre avec la gestion du temps. Et ceci d'autant plus quand on est épouse et mère.

Heureusement, bien souvent , nous pouvons compter sur l'aide et le partage des tâches de nos conjoint.e.s/compagn.e.on.s : qu'ils en soient ici publiquement remerciés.

Petit constatation quand même : si on répète à l'envi que les femmes médecins sont moins disponibles, veulent un meilleur équilibre vie privée et professionnelle, ne soyons pas sexistes !

Actuellement, ce ne sont pas que les femmes qui veulent mieux se préserver : les demandes des jeunes femmes médecins sont totalement rejointes par les demandes des jeunes hommes médecins.

Et les caractéristiques du travail des femmes sont souvent les mêmes que celles des hommes, jeunes tous les deux dans la profession.

Pour préserver cette qualité de vie que nous demandons tous, femmes et hommes, jeunes et plus "mâtures", le GBO se bat et a besoin de votre soutien pour continuer."

Dr Anne Gillet, présidente honoraire du GBO/Cartel et présidente du Collège de médecine générale :

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"Mon métier de médecin généraliste où présence, écoute, patience, souplesse, respect, bienveillance, disponibilité, non-jugement sont déjà le "remède".

Travailler à cautériser les plaies corporelles et psychiques.

Soigner, oui obstinément... "élargir le soin jusqu'à sa dimension relationnelle", porter plus loin encore...

Art, engagement,

"science, conscience, bon sens",

invitation à la dignité et à l'humanité.

Repère, havre,

îlot de partage, point d'ancrage dans les bouleversements de la vie,

présence féconde pour s'y appuyer, reprendre haleine, au coeur de l'impasse.

Gestes simples,

silence qui en dit long, vérité à demi-mot, à portée de voix, de murmure,

"prosaïque dévoilé", tragique de l'existence confié.

Précision dans la relation, comme un orfèvre.

Et les femmes dans les syndicats médicaux ?

La vie syndicale s'ajoute à la vie professionnelle, elle-même s'ajoutant à la vie privée.

Les syndicats souffrent actuellement du manque de relève. Ils ne sont bien sûr pas opposés à l'arrivée des femmes et des jeunes. Mais le modèle syndical doit s'adapter aux nouvelles manières de travailler des jeunes revendiquant un meilleur équilibre de vie. La multiplication des réunions avec la réforme de l'État n'aide pas à attirer de nouveaux venus, plus jeunes et plus investis dans leur vie privée que leurs aînés. Le caractère ardu du travail syndical est aussi un obstacle à l'engagement. La confrontation à une politique essentiellement budgétaire de santé tenant trop peu compte de ce qui se joue réellement dans nos consultations est un frein. Tenir bon alors est indispensable pour convaincre de la nécessité d'une vraie politique de santé... La découverte des faux-fuyants idéologiques, des demi-vérités et coups fourrés de la "propagande", étonne aussi... Tenir bon encore... dans une alliance la plus large possible pour porter les revendications : un métier équilibré dans un système de soins juste.

Montaigne a écrit : "si nous avons besoin d'une sage-femme pour nous mettre au monde, nous avons besoin d'un homme, (d'une femme) plus sage encore pour nous aider à en sortir".

Notre combat syndical est de protéger l'exercice de la sagesse de ces femmes et hommes généralistes de la tentative de tout rationaliser, normer, entraver, quantifier, marchandiser."

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Dr Elisabeth Nahon, MG en maison médicale à Marchienne-au-Pont :

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"Dès le début de ma carrière, j'ai fait le choix de travailler en équipe pluridisciplinaire. J'ai très vite été convaincue qu'une pratique partagée et collaborative était la meilleure manière d'offrir aux patients une prise en charge globale, adaptée à leurs besoins.

Travailler en équipe permet de se nourrir des connaissances des un.e.s et des autres, stimule chacun et chacune à développer de nouvelles compétences et à sortir de sa zone de confort. C'est aussi ne pas être seule face à des situations complexes ou émotionnellement lourdes.

J'ai également constaté que le travail en équipe facilite l'organisation de la continuité des soins. C'est à la fois bénéfique pour les patients mais également pour nous les soignants, cela libère du temps pour d'autres choses. Chaque membre de mon équipe est investi dans une autre activité : cercle, accueil de stagiaire et assistant, implication dans le quartier, ...Pour moi c'est aussi un temps gagné pour me consacrer l'esprit "presque" tranquille à ma famille, mes amis, mes loisirs et tout ce qui me ressource.

J'ai rejoint l'équipe du GBO parce que j'avais envie d'inscrire ma pratique dans une dimension plus politique, de défendre une médecine collaborative au service des patients et plus généralement de militer pour une meilleure reconnaissance de la médecine générale et de ses valeurs. Cela donne encore plus de sens à ma pratique de terrain."

Dr Laura Verstraeten, MG en maison médicale à Etterbeek :

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J'avais 18 ans et un choix à faire.

J'me suis dit : je veux un métier altruiste.

Je suis devenue médecin généraliste.

J'ai vu les inégalités sociales à travers ma pratique.

J'me suis dit : je veux aussi de la défense plus macro.

J'ai rejoint le GBO.

J'ai eu 30 ans.

J'me suis dit : je veux des enfants.

Je suis devenue maman.

Et là...

J'me suis dit : aïe ! la gestion du temps, c'est plus aussi simple qu'avant. Beaucoup d'énergie à donner à autrui. Faut pas que je m'oublie.

Et tous les jours des demandes pour des nouveaux suivis.

J'me dit : c'est pas de la blague cette pénurie.

Être médecin généraliste, c'est poser des actes quotidiens qui prennent soin de chacun.e.

Être au GBO, c'est prendre soin de ces médecins.

Nos auditoires de médecine sont aujourd'hui majoritairement féminins. Rares sont les spécialités médicales qui ne vivent pas l'inversion en matière de genre, excepté la chirurgie, la cardiologie... Il est remarquable même que le plafond de verre empêchant les femmes d'accéder à des postes de responsabilité est probablement en train de reculer. À la faculté de médecine de l'UCL, c'est aujourd'hui une doyenne aux commandes, la pédiatre Françoise Desmet. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois puisque en 1994 c'était déjà une femme, la neurophysiologiste Nicole Boisacq-Schepens.Notre profession se féminise et cette évolution ne fera que s'accélérer dans les années à venir. Alors, le GBO/Cartel est-il un syndicat composé "d'hommes blancs retraités" ou y-a-t-il dans ses rangs des femmes inspirantes, réussissant à cumuler leurs casquettes de généralistes (syndicalistes de surcroit !), de mères, d'épouses, ... tout en ayant une vie privée et sociale épanouissante ? La réponse est OUI et cela ne date pas d'hier puisque, de 2013 à 2015, le Président fut... une Présidente (une première en Belgique !). Notre Présidente honoraire, Anne Gillet, actuelle présidente du Collège de Médecine Générale, fait d'ailleurs toujours partie de l'organe d'administration (OA) du GBO/Cartel. Mais elle n'est plus seule puisque les femmes médecins représentent aujourd'hui plus de 30% de notre OA ! Un score à améliorer encore et toujours : bienvenue aux volontaires ! .