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La proposition globale du comité de l'assurance pour le budget 2019 est en augmentation de 4,52% par rapport à 2018, les honoraires ne progressant que de 3,36%.Le comité en profite pour faire une série de recommandations.Le budget est encore proposé selon une vision en silos. Le Comité de l'assurance déclare donc " urgent de développer une vision globale à long terme des soins de santé et une méthodologie permettant la réflexion transversale et, qu'il faut donc se donner progressivement les moyens de penser et d'agir transversalement, guidé par une vision pluriannuelle et transectorielle ".Mais les regrets du comité portent principalement sur le budget des médicaments. Au passage, le comité rappelle la responsabilité des médecins prescripteurs dans ce dérapage.La création d'un groupe de travail " spécialités pharmaceutiques " est donc souhaitable. Il accueillerait des représentants de l'industrie pharmaceutique, des organismes assureurs, des médecins et autres dispensateurs de soins et des hôpitaux, notamment. L'objectif est de corriger les dépassements structurels dans ce secteur et encourager plus de transparence dans les articles 81 (accords entre gouvernement et laboratoires pour les molécules hyper-innovantes). Ni les OA ni les patients ni les médecins ne doivent payer le dérapage de 190 millions, estiment les sages.Fragilisation du système d'accordLe comité signale également que l'ensemble des mesures d'économies sur la période 2015-2018 atteint tout de même 1,669 milliards d'euros. Elles ont contribué à " fragiliser le système d'accord " puisqu'on a constaté une augmentation des médecins non-conventionnés dans certains spécialités et une poussée des " suppléments " d'honoraires.A partir du moment où on est en-deçà d'environ 50 millions plutôt qu'un dépassement de 150 millions pour le budget 2018, le comité s'inquiète des mesures d'économies qui attendent encore le secteur. " Si elles sont exécutées, nous aurons un surplus de 208 millions. Si les prochaines estimations techniques pour l'année 2019 devaient indiquer un dépassement par rapport à l'objectif budgétaire global 2019, le Comité de l'assurance demande à pouvoir utiliser ce surplus pour les nouvelles initiatives dans l'intérêt de la santé globale. "Méthodologie en douteLe comité s'interroge également sur une série de propositions d'économies du gouvernement par l'entremise du chef de cabinet de Maggie De Block, le Dr Bert Winnen. Le déficit du médicament, en particulier, de 297 millions nets en 2018 - et vu les dérapages structurels les années qui nous précèdent (225, 189, 268 millions pour respectivement les années 2015, 2016 et 2017) -, les partenaires sociaux ne voient pas bien comment on évitera une " problématique similaire " en 2019. Le comité de l'assurance, dès lors, " regrette la situation actuelle et demande au gouvernement de prendre ses responsabilités et de corriger le déficit structurel en partie par des moyens supplémentaires dès 2020 et en partie par des mesures d'économies crédibles afin d'entamer l'exercice budgétaire 2020 sur une base saine. "Le comité s'interroge sur la méthodologie d'une série d'économies proposées et estime que le clawback (la cotisation complémentaire de l'industrie pharmaceutique) est une recette unique " post hoc " qui, bien que recette nette pour l'Etat, ne contribue pas à l'objectif budgétaire global car elle n'est réalisée qu'en cas de constatation du dépassement. D'où la demande, plus haut, d'un groupe de travail pour prévenir les dérapages.Dans le respect pur du cadre normatif, le comité arrive cependant pour 2019 à 26,513 milliards comme nous l'annoncions déjà dans notre édition précédente.Toutefois, les estimations techniques de l'Inami sont de 335,445 millions d'euros supérieures à ce montant en raison de l'indexation des honoraires (227,292 millions) et l'indice pivot (un peu moins de 100 millions) pour un montant total de 26,848 milliards.Face aux besoins, le comité regrette, enfin, le fait que " le gouvernement n'a décidé ni la libération de moyens supplémentaires pour les différents secteurs, ni des mesures d'économie dans les secteurs à l'exception des spécialités pharmaceutiques. La croissance dans le secteur hospitalier est due à des facteurs exogènes. "