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Pr Philippe Van de Borne, cardiologue à l'ULB Erasme : " Un taux de cholestérol trop élevé est une menace latente pour la santé et est trop souvent ignoré. Cette prise de conscience est essentielle, car un taux de cholestérol trop élevé augmente le risque de maladies cardiovasculaires, dont les conséquences sont évitables. Surveiller son cholestérol est tout aussi important que garder un oeil sur les autres aspects de sa santé, comme arrêter de fumer, faire suffisamment d'exercice physique, gérer son stress, contrôler son poids et sa tension artérielle, etc. Une simple prise de sang permet de mesurer le taux de cholestérol. Mesurer, c'est savoir. Un premier pas vers une vie plus saine ".Le Pr Ernst Rietzschel, cardiologue UZ Gent, résume la situation actuelle. " Le cholestérol LDL moyen d'une population belge non traitée âgée de 25 à 65 ans était de 130 ± 35 mg/dl. Idéalement, le LDL devrait être au moins inférieur à 100 mg/dl ! Les interventions sur le mode de vie sont toujours la première chose à faire : Arrêter de fumer, être physiquement actif ! (150-300 min/semaine d'intensité modérée ou 75-150 min/semaine d'activité physique aérobique d'intensité vigoureuse). Maintenir un poids sain est nécessaire. Une alimentation saine est recommandée comme pierre angulaire de la prévention des maladies cardio-vasculaires (MCV) chez tous les individus. Le régime " méditerranéen " est le meilleur : moins de graisses saturées, réduction de l'apport en sel, multiplier les aliments riches en fibres d'origine végétale (céréales complètes, fruits, légumes, légumes secs et noix) et un poisson (gras) au moins une fois par semaine tout en évitant la viande transformée par et en limitant la consommation d'alcool et de boissons sucrées. "Un mode de vie sain peut réduire le LDL de 20 % et est conseillé à tout le monde, quel que soit l'âge (et le taux de cholestérol), précise l'expert. " Pour les personnes présentant un risque plus élevé, nous nous efforçons d'abaisser proportionnellement le taux de LDL, en combinant un mode de vie sain et des médicaments. Mais pour connaître son risque, le patient doit faire mesurer ses taux (cholestérol, tension artérielle,...) et en discuter avec son médecin traitant. "Or un sondage a été mené avec le soutien de Sanofi auprès de 1.000 Belges représentatifs de la population et démontre une relative méconnaissance du problème.Ainsi, 66% des patients n'en ont jamais parlé avec leur médecin traitant. A partir de 50 ans, la moitié en a parlé tout de même. Les femmes en parlent davantage que les hommes (70,3%/62,7%). C'est à Bruxelles qu'on en parle le moins (70%).80% des sondés n'ont même jamais fait mesurer leur cholestérol (63,2% des plus de 50 ans). La Flandre fait un peu mieux que les Régions francophones (74,4% contre 85,1 et 83,5% en Wallonie et à Bruxelles). Pour 88% des sondés de la cohorte étudiée, " ils n'ont aucun souvenir " de l'avoir mesuré. A Bruxelles, c'est pire (52,9%) qu'en Flandre (35,6%) ou qu'en Wallonie (27%). Les femmes sont plus nombreuses à n'avoir aucun souvenir (33,3% contre 22% pour les hommes) alors que le mauvais cholestérol touche davantage les femmes (environ 55%/45%).Pourtant, plus de 90% affirment avoir modifié leur mode de vie (et même 95,7% des femmes) et 100% des plus de 50 ans. 65% disent savoir ce qui entraîne un taux de cholestérol élevé (et 68,9% des Bruxellois). 50% environ citent le rétrécissement des artères, 64,8% l'hypertension (qui n'a pourtant que peu de lien avec le cholestérol) et 65% l'AVC. Presque tous les sondés (96,29%) savent que le cholestérol entraîne des maladies cardio-vasculaires. L'illustration détaille les principaux facteurs de risque selon les sondés. 72% savent apparemment comment réduire les facteurs de risque mais 83,6% avouent n'avoir jamais entrepris aucune démarche. Si vivre plus longtemps est la principale motivation pour entreprendre quoi que ce soit qui diminue le taux de cholestérol, 70% environ (et 76% de Bruxellois) notent qu'ils n'ont pas de symptômes, 66% évoquent la difficulté de changer leurs habitudes et 50% " manquent de temps ".Enfin, un Belge sur deux parmi les sondés pense que l'hérédité ne joue aucun rôle alors que scientifiquement elle joue un rôle important." Sur base de ces constats, une campagne nationale sera lancée début novembre pour sensibiliser le public au cholestérol et à la nécessité de connaître son taux à l'aide d'une prise de sang. La campagne en ligne, qui prendra fin en janvier, apporte une touche humoristique au sujet et le rend plus accessible à un public plus large. Les risques liés à un taux de cholestérol trop élevé sont mis en avant avec comme slogan : ''C'est l'histoire d'un Belge sur deux qui a un taux de cholestérol trop élevé ... Mieux vaut en mourir de rire !''. " La campagne (www.choletsterol.be) sera rendue possible grâce au soutien de Sanofi.