...

L'administration en l'occurrence le SPF Santé publique mène une opération de longue haleine d'agrément des branches paramédicales (diététiciens, logopèdes, bandagistes, podologues, technologues en imagerie médicale, orthoptistes etc.). L'objectif déclaré des autorités est, sans surprise, de hausser la barre qualitative par protection des titres professionnels, de garantir la sécurité des patients qui recourent aux services de ces thérapeutes et de clarifier le recrutement pour les employeurs. Un arrêté royal de 1996 règle les qualifications requises pour exercer comme ergothérapeute, et liste les prestations réservées. Il faut e.a. être titulaire d'un diplôme sanctionnant une formation d'au moins trois ans en enseignement supérieur spécifique et avoir 1.000 heures de stage à son actif. Les ergothérapeutes sont aujourd'hui invités, quel que soit leur secteur d'activité et qu'ils soient indépendants ou salariés, à introduire une demande d'agrément sur le site du SPF(1). " Une nouveauté, ce module interactif on line. On peut y uploader diplôme, attestation de stage, de travail... On minimise les pertes et retards", souligne Peter Hendrickx, qui coordonne la manoeuvre au SPF. " Une formalité, pour les diplômés, cette démarche", rassure Claire Valentin, la présidente de la Fédération nationale des ergothérapeutes (FNBE). Coup de sonde préliminaireOn estime généralement à 12.000 les collègues sortis à ce jour de la quinzaine d'écoles dispensant la formation, " parmi lesquels certains sont décédés, retraités, se sont réorientés, ou sont repartis, puisqu'au sud du pays, les étudiants français composent le gros des auditoires ", poursuit-elle. L'an dernier, une enquête préliminaire fruit d'une synergie entre l'administration et la FNBE et visant à brosser un premier tableau de la profession a drainé quelque 6.000 participants, qui se sont pré-inscrits. " On ne connaîtra les effectifs définitifs qu'après clôture de l'opération d'agrément. D'autres collègues vont 'sortir du bois', car cette fois, ce n'est plus une enquête facultative, mais un enregistrement obligatoire pour pouvoir pratiquer en Belgique. " Les hôpitaux concernésLe SPF met actuellement la touche finale à des brochures explicatives pour les intéressés, et sensibilise en parallèle les employeurs : hôpitaux, MRPA/MRS, écoles... " La nouvelle inquiète ", admet Claire Valentin, " ce qui a eu pour effet de pousser les collègues vers leurs unions professionnelles, jusqu'ici peu courues [l'Association des ergothérapeutes, francophone, et la Vlaams Ergotherapeutenverbond, ndlr]. Une commission d'experts, fraîchement créée, se penchera sur les cas à problème, appelant une dérogation (par exemple: années d'expérience mais pas de diplôme officiel etc.). " Les quelques ergothérapeutes déjà inscrits à l'Inami recevront d'office leur agrément, précise encore Peter Hendrickx.