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Il s'agit du Bangladesh, de l'Indonésie, du Pakistan, de la Serbie et du Vietnam. La candidature de ces pays "a été examinée par un groupe d'experts et ils ont prouvé qu'ils avaient la capacité d'absorber la technologie et, à l'aide de formations ciblées, de passer assez rapidement au stade de la production", souligne dans un communiqué l'OMS. Cette annonce s'inscrit dans le cadre de la stratégie de l'organisation onusienne consistant à multiplier les sites de production de ces vaccins dits à ARNm -qui se sont révélés parmi les plus efficaces dans la lutte contre le virus donnant le Covid-19- et à ainsi lutter le plus efficacement possible contre l'inégalité vaccinale face au nouveau coronavirus. La technologie fondée sur l'ARNm laisse en outre espérer qu'elle peut être étendue avec le même succès au traitement d'autres maladies. Ces nouveaux pays partenaires bénéficieront du transfert de technologies du centre installé par l'OMS en Afrique du Sud. La semaine dernière, elle avait déjà désigné six pays d'Afrique pour héberger leur propre production de vaccins à ARNm. L'Afrique du Sud, l'Egypte, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal et la Tunisie ont été choisis afin de permettre au continent africain, qui est celui qui a le plus souffert d'un accès restreint aux vaccins contre le Covid-19, de fabriquer ses propres sérums pour lutter contre la pandémie provoquée par le coronavirus, mais aussi contre d'autres pathologies.L'Argentine et le Brésil avaient quant à eux été associés à l'initiative dès l'automne 2021. Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné à l'occasion d'une présentation mercredi à quel point la mise au point rapide de vaccins contre le Covid avait permis de le combattre plus efficacement. Mais il a aussi rappelé que tout le monde n'en avait pas bénéficié : si les pays riches en sont à recommander trois doses, les pays pauvres ont du mal à vacciner, y compris les professionnels de santé. "L'inégalité était beaucoup liée au fait que sur le plan mondial, la production de vaccins est pour l'essentiel concentrée dans une poignée de pays riches", a relevé le Dr Tedros. Et, pour lui, "une des leçons les plus évidentes à tirer de la pandémie de Covid-19, c'est qu'il faut augmenter la production locale de vaccins, en particulier dans les pays à faibles et moyens revenus". Jusqu'à présent, seuls Pfizer-Biontech et Moderna avaient conçu des vaccins à ARNm.Le centre sud-africain produit déjà des vaccins ARNm en laboratoire, mais ils doivent encore passer par tout le processus menant à l'homologation à moins que Pfizer-Biontech et Moderna n'acceptent de partager leur savoir-faire pour accélérer le processus, ce que ces entreprises ont refusé de faire. "C'est un nouveau produit et il doit donc passer par tout le programme de mise au point clinique, à commencer par les essais sur les animaux et ensuite les essais cliniques, ce qui veut dire qu'il ne sera pas disponible sous forme de vaccin avant la fin 2023 et plus probablement pendant l'année 2024", a noté Soumya Swaminathan, la scientifique en chef de l'OMS. Inspirée par le succès du hub sud-africain, l'OMS a aussi annoncé mercredi la création d'un centre de formation mondial aux biotechnologies, qui aura son siège en Corée du Sud. Il est destiné aux pays à faibles et moyens revenus souhaitant se lancer dans la production de médicaments comme des vaccins, mais aussi de l'insuline ou des anticorps monoclonaux et des traitements contre le cancer. Le gouvernement sud-coréen a mis à disposition les locaux qui permettront l'enseignement des techniques et des bonnes pratiques en commun avec l'Académie de l'OMS, le centre de formation de l'organisation dont le siège est à Lyon en France.